Brulhatour

Podcast : simple mais pas simplet



Lundi 7 Juin 2021

En écoutant les uns et les autres évoquer leur arrivée sur le marché, en plein effervescence, du podcast en France, on peut noter une réaction récurrente issue de celle et de ceux qui se lancent dans l’aventure : la complexité. C’est ce qu’ils dénoncent régulièrement. Complexité des hommes et des choses pour paraphraser Fernand Braudel…


Le marché du podcast a beaucoup de spécificités. Le fait qu’il soit animé par des acteurs n’ayant jamais mis le museau dans l’audio digital ou dans la radio, en est une. Beaucoup sont des novices de la production, des profanes de l’interview et des débutants de la mise en ligne. Mais, c’est aussi pour cela (à cause ou grâce à cela) que le marché du podcast est en pleine ébullition. Et comprenez bien que, ce monde est en pleine effervescence non pas parce que l’on y trouve uniquement des gens du sérail de l’audio digital. Il est en ébullition parce qu’on y trouve surtout des gens qui parfois n’ont jamais entendu parler d’enregistrement, de preset, de normalisation du son, de scénarisation, d’habillage ou même de plateforme d’hébergement. C’est curieux, on vous l’accorde, mais c’est comme ça. Alors, les professionnels qui proposent une gamme de services et de produits, de plus en plus ergonomiques et puissants, ont donc tout intérêt à tendre une oreille très attentive vers celles et ceux qui ont fraichement rejoint le marché.

Disons-le clairement : le marché ne pourra tenir et se structurer que si des nouveaux podcasteurs continuent à y entrer et à s’y installer durablement. Car, trop souvent encore, ils s’y installent de façon très temporaire avec des aventures sonores très éphémères. C’est donc à ce moment-là que les professionnels doivent les convaincre à y rester le plus longtemps possible. Il faut les encourager. Pas comme vous le feriez si vous étiez entraîneur d’une équipe de foot mais les encourager avec des services et des outils accessibles. On le dit et on le répète : la spécificité du podcast, c’est que vous rencontrer des gens très motivés mais qui n’ont jamais utilisé un enregistreur, qui n’ont jamais monté du son et qui n’ont en probablement jamais uploadé sur une plateforme.

Alors, il faut les aider. Terminées les usines à gaz qui ont pourri la vie des gens de la radio au cours de la dernière décennie. Il faut faire simple. Simple dans l’enregistrement, simple dans le montage, simple dans la mise en ligne, simple dans la monétisation, simple dans la rétribution. La simplicité est la pierre angulaire de la structuration rapide et durable du marché du podcast en France et ailleurs.
Si vous doutiez encore, posez les bonnes questions aux podcasteurs : comment travaillent-ils ? Avec quels outils ? Sur quelle plate-forme ? Quels sont les freins auxquels ils sont confrontés ? Quel serait pour eux le produit idéal ? Quel serait  le service pratique, utile, pas cher, rapide… qui mettrait en avant leur podcast ? Répondre à ces questions, c’est aussi développer dans le bons sens les produits de demain.
Et puis, n’oubliez pas non plus que ce qui caractérise la vie d’un podcasteur, c’est la solitude. On en parlait la semaine dernière. Le podcasteur est seul face aux problématiques qui se dressent quotidiennement sur sa route. C’est donc beaucoup plus difficile pour lui. Il doit être systématiquement à 100% dans sa démarche. Si les revendeurs de matériels, si les développeurs de plateformes ou si les régies qui monétisent leurs contenus, le sont aussi, alors ce sera du 100% gagnant pour les uns, comme pour les autres.
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