Oui, forcément parce que le podcast est un nouveau média. Alors, par définition, c’est un média alternatif. Un média alternatif renvoie toujours dans l’esprit des utilisateurs à un nouveau média, autrement dit, à une solution nouvelle et donc, alternative. Une alternative, c’est un choix supplémentaire entre deux ou plusieurs solutions ou ici entre deux ou plusieurs supports. Alors oui, le podcast se positionne comme un média alternatif.
Mais alternatif à quoi d’abord ? À la presse ? À la télévision ? Au web ? À la radio ? C’est curieux parce qu’aujourd’hui les radios traditionnelles proposent des podcasts. La télévision traditionnelle transforme certaines émissions en podcasts. La PQR traditionnelle produit désormais du podcast. Si tout le monde se met à faire du podcast, alors le podcast n’est plus alternatif. Ce n’est pas si simple… Mais, oui, le podcast est alternatif mais pas pour les raisons que l’on croit.
Tellement alternatif que le podcast fonctionne sans règles précises… À la grande différence des autres médias qui, eux, sont soumis à des codes et à des règles : la durée par exemple. Dans le secteur du podcast, il y a encore beaucoup de liberté. Un peu comme celle qui caractérisait les radios libres au début des années 80. Ici, on fait un peu ce que l’on veut. Souvent avec des bouts de Scotch. Par exemple, la durée n’est pas un frein à la création. Elle peut fortement varier en fonction des épisodes, des invités, des sujets, des saisons… L’autre liberté qui fait du podcast un média alternatif, c’est le choix des sujets. Les thèmes qui peuvent y être traités sont parfois à des années-lumière de ceux abordés dans les médias, on va dire, classiques. Et puis, le podcast est alternatif parce qu’il ne s’agit pas d’être obligatoirement chroniqueur, journaliste ou animateur pour se lancer dans l’aventure contrairement, encore une fois, aux médias dits classiques qui exigent souvent une formation avec une façon de faire ou de dire.
Un OVNI dans le paysage
Tout cela imbriqué l’un dans l’autre, fait du podcast, une sorte d’OVNI dans le paysage médiatique. Et, c’est probablement, une des raisons de son succès. C’est ainsi que la voisine du cousin de la femme du boulanger peut, sans aucune formation mais avec un relatif engouement, se lancer dans le podcast. Forcément, ce qu’elle va produire va certainement détonner. Et c’est souvent cela qui provoque le succès d’un podcast. Il devient alternatif à partir du moment où il ne copie pas et où il ne s’inspire pas de ce que font les grands médias. Si vous faites la même chose, on sort de l’ambition du podcast qui se démarque par ces différences.
Le podcast est-il un moyen de lutte ?
Certainement, c’est un outil supplémentaire pour celles et ceux qui défendent une cause ou en combattent une autre de se faire entendre. Se faire entendre notamment du jeune public. Pour résume,r très schématiquement, faire du podcast n’exige pas obligatoirement d’avoir une solide formation. Un peu de temps et surtout de l’engagement suffisent.
On peut ainsi imaginer des habitants d’un pays en guerre utiliser ce média alternatif pour transmettre des informations. Et puis, le podcast exige peu de moyens techniques. Ainsi, il est possible avec son Smartphone de produire un son assez rapidement et quel que soit l’endroit où se trouve le podcasteur.
À coup sûr, dans un futur proche, le podcast deviendra aussi un outil pour faciliter l’éducation.
Enfin, la survie du podcast ne dépend que de l’outil qui permet sa réception : le téléphone. C’est certainement par ici, demain, que passera le gros des podcasts. Il dépend aussi et surtout de sa capacité à demeurer un média alternatif, pour rester différent…
Tellement alternatif que le podcast fonctionne sans règles précises… À la grande différence des autres médias qui, eux, sont soumis à des codes et à des règles : la durée par exemple. Dans le secteur du podcast, il y a encore beaucoup de liberté. Un peu comme celle qui caractérisait les radios libres au début des années 80. Ici, on fait un peu ce que l’on veut. Souvent avec des bouts de Scotch. Par exemple, la durée n’est pas un frein à la création. Elle peut fortement varier en fonction des épisodes, des invités, des sujets, des saisons… L’autre liberté qui fait du podcast un média alternatif, c’est le choix des sujets. Les thèmes qui peuvent y être traités sont parfois à des années-lumière de ceux abordés dans les médias, on va dire, classiques. Et puis, le podcast est alternatif parce qu’il ne s’agit pas d’être obligatoirement chroniqueur, journaliste ou animateur pour se lancer dans l’aventure contrairement, encore une fois, aux médias dits classiques qui exigent souvent une formation avec une façon de faire ou de dire.
Un OVNI dans le paysage
Tout cela imbriqué l’un dans l’autre, fait du podcast, une sorte d’OVNI dans le paysage médiatique. Et, c’est probablement, une des raisons de son succès. C’est ainsi que la voisine du cousin de la femme du boulanger peut, sans aucune formation mais avec un relatif engouement, se lancer dans le podcast. Forcément, ce qu’elle va produire va certainement détonner. Et c’est souvent cela qui provoque le succès d’un podcast. Il devient alternatif à partir du moment où il ne copie pas et où il ne s’inspire pas de ce que font les grands médias. Si vous faites la même chose, on sort de l’ambition du podcast qui se démarque par ces différences.
Le podcast est-il un moyen de lutte ?
Certainement, c’est un outil supplémentaire pour celles et ceux qui défendent une cause ou en combattent une autre de se faire entendre. Se faire entendre notamment du jeune public. Pour résume,r très schématiquement, faire du podcast n’exige pas obligatoirement d’avoir une solide formation. Un peu de temps et surtout de l’engagement suffisent.
On peut ainsi imaginer des habitants d’un pays en guerre utiliser ce média alternatif pour transmettre des informations. Et puis, le podcast exige peu de moyens techniques. Ainsi, il est possible avec son Smartphone de produire un son assez rapidement et quel que soit l’endroit où se trouve le podcasteur.
À coup sûr, dans un futur proche, le podcast deviendra aussi un outil pour faciliter l’éducation.
Enfin, la survie du podcast ne dépend que de l’outil qui permet sa réception : le téléphone. C’est certainement par ici, demain, que passera le gros des podcasts. Il dépend aussi et surtout de sa capacité à demeurer un média alternatif, pour rester différent…
Rédigé par Brulhatour le Mercredi 30 Novembre 2022 à 13:03
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De plus en plus de titres que les auditeurs entendent à la radio ont des durées qui passent sous la barre des 2’30. Même les titres francophones semblent suivre la mesure : Claudio Capéo avec "Laisse aller" à 2’28, Suzane avec "Belladonna" à 2’30, Jennifer avec "Sauve qui aime" à 2’37 ou encore Angèle avec "Libre" à 2’42.
Je prépare actuellement pour le prochain magazine de La Lettre Pro de la Radio un article sur l'évolution de la durée des titres diffusés à la radio. C'est assez surprenant de constater que la durée moyenne a sensiblement diminué ces dernières années. D'ailleurs, cette observation a été faite par de nombreux spécialistes. En 2018, Michel Tauberg, ingénieur à San Francisco, a réalisé une analyse des données du Billboard Hot 100, des données de Spotify et s’est intéressé aux paroles des chansons pour dessiner une tendance.
Selon lui, les résultats indiquaient de grands changements. "En utilisant les données Spotify pour déterminer la longueur d'une chanson, puis en pesant ces données en fonction du nombre de semaines passées dans le classement Hot 100, nous pouvons voir que la durée moyenne d'un titre diminue régulièrement chaque année. De bien plus de 4 minutes à environ 3 minutes et demie, la chanson à succès moyenne devient nettement plus courte. De même, la longueur des titres des chansons change. Les nouvelles chansons à succès sont plus susceptibles d'avoir 2 mots dans le titre au lieu de 3".
Pour l’ingénieur, les chansons qui apparaissent dans le Billboard Hot 100 auraient perdu environ 40 secondes depuis 2000, avec une moyenne de 3’07 pour les 50 meilleurs titres de l’année 2021. À cela, il faudrait aussi ajouter que l'énergie moyenne d'une chanson aurait baissé alors que sa dansabilité aurait augmenté.
Reste que la durée moyenne des chansons populaires n'a cessé de diminuer au cours des dernières années, la part des chansons de moins de trois minutes dans le top 10 est ainsi passée de 4% en 2016 à 38% en 2022 à ce jour, selon Hit Songs Deconstructed.
Selon lui, les résultats indiquaient de grands changements. "En utilisant les données Spotify pour déterminer la longueur d'une chanson, puis en pesant ces données en fonction du nombre de semaines passées dans le classement Hot 100, nous pouvons voir que la durée moyenne d'un titre diminue régulièrement chaque année. De bien plus de 4 minutes à environ 3 minutes et demie, la chanson à succès moyenne devient nettement plus courte. De même, la longueur des titres des chansons change. Les nouvelles chansons à succès sont plus susceptibles d'avoir 2 mots dans le titre au lieu de 3".
Pour l’ingénieur, les chansons qui apparaissent dans le Billboard Hot 100 auraient perdu environ 40 secondes depuis 2000, avec une moyenne de 3’07 pour les 50 meilleurs titres de l’année 2021. À cela, il faudrait aussi ajouter que l'énergie moyenne d'une chanson aurait baissé alors que sa dansabilité aurait augmenté.
Reste que la durée moyenne des chansons populaires n'a cessé de diminuer au cours des dernières années, la part des chansons de moins de trois minutes dans le top 10 est ainsi passée de 4% en 2016 à 38% en 2022 à ce jour, selon Hit Songs Deconstructed.
Un travail de titan. Un travail au long cours. Un marathon. Voilà ce que peut représenter l’écriture d’un podcast documentaire. Je n’évoquerai ici que la seule écriture, c’est-à-dire tout le travail en amont de la production et de la diffusion. Car ici, on enfile davantage le costume de journaliste que celui de podcasteur. Ici, on travaille dans autre temporalité, celle du temps long. Il faut donc de l’intérêt, de la curiosité, de la passion et de l’engagement.
D’abord, c’est avec un peu d'appréhension que je vais tenter de parler de l'écriture d’un podcast documentaire dans cette nouvelle Room sur ClubHouse en présence de Stéphane Berthomet. Très honnêtement, je pense qu’on ne va rien lui apprendre à Stéphane et que c’est même l’inverse qui va se produire.
Plus encore que toutes ces qualités réunies, ce que l’on appelle le "podcast documentaire" (qui est un peu une sorte de fourre-tout dans lequel on trouve les longues séries et tout ce qui demande un travail approfondi et minutieux de recherches) exige avant tout une certaine disposition d’esprit. Comme certains ont "une certaine idée de la France", il faut avoir "cette certaine disposition d’esprit". Il faut être également patient. Ou, plus exactement, être en capacité organisationnelle et financière d’être patient. C’est un peu comme l’écriture d’un livre et la réalisation d’un film. Il faut avoir les moyens de travailler pendant de longues semaines sans être soumis à des impératifs financiers.
Bien connaître le sujet
C’est probablement la condition sine qua non. Prendre en compte la faisabilité du projet. Cette condition n’est pas négociable parce que porter et supporter un sujet que vous ne connaissez pas, que vous ne maîtrisez pas, ou pire, un sujet qui a déjà été traité ou avec lequel vous n’avez aucun lien, aucun atome crochu, ni aucune une onde d’affinité, va considérablement vous compliquer la tâche. Alors, c’est du bon, mais il faut avoir envie. Envie de creuser le sujet, envie de le partager intelligemment et artistiquement, envie de signer un bon travail. Si vous avez une ou plusieurs affinités avec le sujet retenu alors votre travail s’en ressentira. C’est probablement 30% de la réussite.
Faire du terrain
Ce que l’on appelle le "podcast documentaire" exige aussi que vous y consacriez du temps. Souvent beaucoup temps. Et pas seulement derrière un écran. Ce que vous trouverez en restant derrière un écran a déjà été trouvé donc traité. Cela n’est plus inédit. Votre démarche, c’est donc de vous transformer en détective. Un reporter de terrain qui va humer l’air du temps, collecter des témoignages inédits, des informations jamais traitées, interroger des témoins jamais sollicités… Vous ne les trouverez pas derrière votre écran. Le podcast documentaire, c’est d’abord être sur le terrain : en immersion.
Prendre son temps
Ici, vous n’êtes pas dans le copier/coller ni dans le glisser/déposer. Les longs formats demandent un temps d’écriture considérable. Plus, c’est long, plus vous devez scénariser votre podcast. Et il y en a des choses à mettre : des archives, des nouveaux témoignages, des illustrations sonores, des musiques… Apporter des compléments, revoir et affiner parfois son conducteur, prendre de la hauteur, mettre en perspective… Répondre à ces questions : pourquoi cette archive et pas une autre ? Pourquoi un témoignage ici et pas là. La scénarisation, c’est un métier. Un casse-tête.
Aimer perdre du temps
Lisez, cherchez, sortez, consultez, questionnez, fouillez, rencontrez, enquêtez, fouinez… Souvent cela ne débouchera sur rien parce que les fausses pistes et les hors-sujets sont nombreux dans le cadre d’un travail au long cours. Mais, en étant aux aguets en permanence, cela vous permettra de vite bénéficier d’une vue à 360°, de vous imprégner au maximum et de mieux rendre ainsi visible le fil de votre podcast.
Bien s’entourer
Forcément. Assurément. Obligatoirement. Nécessairement. Impérativement. Parce que le collectif crée l’émulation. Un tel vous indiquera une information qui vous aura échappé. Un autre vous permettra d’entrer en contact avec ce que l’on appelle un bon client. Les gens autour de nous apprécient toujours mettre leur pierre à l’édifice. Question de fierté ! Il ne faut pas les empêcher. Parce que votre scénario est aussi susceptible d’évoluer dans la bonne direction.
Il est toujours très enivrant et délicieux de terminer un travail au long cours. D’avoir pu réaliser son projet qui a demandé du temps, du travail, qui parfois a été marqué par des périodes de découragement. Ça compte dans nos vies quotidiennes qui sont malmenées par le "partout-tout-le-temps".
C'est aussi un travail qui restera et qui pourra, peut-être, inspirer des auditeurs et des... podcasteurs.
Plus encore que toutes ces qualités réunies, ce que l’on appelle le "podcast documentaire" (qui est un peu une sorte de fourre-tout dans lequel on trouve les longues séries et tout ce qui demande un travail approfondi et minutieux de recherches) exige avant tout une certaine disposition d’esprit. Comme certains ont "une certaine idée de la France", il faut avoir "cette certaine disposition d’esprit". Il faut être également patient. Ou, plus exactement, être en capacité organisationnelle et financière d’être patient. C’est un peu comme l’écriture d’un livre et la réalisation d’un film. Il faut avoir les moyens de travailler pendant de longues semaines sans être soumis à des impératifs financiers.
Bien connaître le sujet
C’est probablement la condition sine qua non. Prendre en compte la faisabilité du projet. Cette condition n’est pas négociable parce que porter et supporter un sujet que vous ne connaissez pas, que vous ne maîtrisez pas, ou pire, un sujet qui a déjà été traité ou avec lequel vous n’avez aucun lien, aucun atome crochu, ni aucune une onde d’affinité, va considérablement vous compliquer la tâche. Alors, c’est du bon, mais il faut avoir envie. Envie de creuser le sujet, envie de le partager intelligemment et artistiquement, envie de signer un bon travail. Si vous avez une ou plusieurs affinités avec le sujet retenu alors votre travail s’en ressentira. C’est probablement 30% de la réussite.
Faire du terrain
Ce que l’on appelle le "podcast documentaire" exige aussi que vous y consacriez du temps. Souvent beaucoup temps. Et pas seulement derrière un écran. Ce que vous trouverez en restant derrière un écran a déjà été trouvé donc traité. Cela n’est plus inédit. Votre démarche, c’est donc de vous transformer en détective. Un reporter de terrain qui va humer l’air du temps, collecter des témoignages inédits, des informations jamais traitées, interroger des témoins jamais sollicités… Vous ne les trouverez pas derrière votre écran. Le podcast documentaire, c’est d’abord être sur le terrain : en immersion.
Prendre son temps
Ici, vous n’êtes pas dans le copier/coller ni dans le glisser/déposer. Les longs formats demandent un temps d’écriture considérable. Plus, c’est long, plus vous devez scénariser votre podcast. Et il y en a des choses à mettre : des archives, des nouveaux témoignages, des illustrations sonores, des musiques… Apporter des compléments, revoir et affiner parfois son conducteur, prendre de la hauteur, mettre en perspective… Répondre à ces questions : pourquoi cette archive et pas une autre ? Pourquoi un témoignage ici et pas là. La scénarisation, c’est un métier. Un casse-tête.
Aimer perdre du temps
Lisez, cherchez, sortez, consultez, questionnez, fouillez, rencontrez, enquêtez, fouinez… Souvent cela ne débouchera sur rien parce que les fausses pistes et les hors-sujets sont nombreux dans le cadre d’un travail au long cours. Mais, en étant aux aguets en permanence, cela vous permettra de vite bénéficier d’une vue à 360°, de vous imprégner au maximum et de mieux rendre ainsi visible le fil de votre podcast.
Bien s’entourer
Forcément. Assurément. Obligatoirement. Nécessairement. Impérativement. Parce que le collectif crée l’émulation. Un tel vous indiquera une information qui vous aura échappé. Un autre vous permettra d’entrer en contact avec ce que l’on appelle un bon client. Les gens autour de nous apprécient toujours mettre leur pierre à l’édifice. Question de fierté ! Il ne faut pas les empêcher. Parce que votre scénario est aussi susceptible d’évoluer dans la bonne direction.
Il est toujours très enivrant et délicieux de terminer un travail au long cours. D’avoir pu réaliser son projet qui a demandé du temps, du travail, qui parfois a été marqué par des périodes de découragement. Ça compte dans nos vies quotidiennes qui sont malmenées par le "partout-tout-le-temps".
C'est aussi un travail qui restera et qui pourra, peut-être, inspirer des auditeurs et des... podcasteurs.
La radio n’est pas morte ! Elle est encore loin de son dernier souffle. C’est le premier constat, sans appel, qu’il faut marteler pour ceux qui ont quitté le pays de la nuance. Notre média demeure extrêmement puissant avec près de 40 millions d’auditeurs. Cependant, après 100 ans d’une existence plutôt ronronnante, la radio doit faire face à de sérieuses difficultés qui viennent la percuter. Seuls ceux qui se cachent derrière leur petit doigt ne veulent pas l’admettre. L’histoire devrait pourtant leur donner tort…
Le temps
La radio n’est plus la seule dans ce que j’appelle "le temps réel". Avant, elle occupait sans partage cet espace temporel dans lequel elle était très réactive parce que la radio ne nécessite pas de gros moyens pour relayer instantanément une information. Ce qui n’est pas le cas de la télévision (il fallait attendre le soir) ou de la presse écrite (il fallait attendre le lendemain matin). Cette position omnipotente est terminée depuis l’arrivée de l’Internet qui, à sa manière, permet une réactivité égale si ce n’est supérieure à la radio dans la mise en ligne d’une information. N’oublions pas que, le temps c’est de l’argent et la vitesse, c’est le pouvoir.
La visibilité
On ne voit pas, ou plus, la radio. Pas suffisamment en tous cas. Plus encore, on n’en entend pas parler. Si la télévision parlait autant de la radio que la radio parle de la télévision, il y a fort à parier que l’audience cumulée gagnerait 4 ou 5 points. Idem pour la presse écrite qui ne fait pas d’effort pour promouvoir la radio alors que, chaque matin, les radios proposent leur traditionnelle revue de presse. Il n’y a pas de renvoi d’ascenseur et ce n’est pas normal. Ajoutons que, dès les années 60, la radio allait régulièrement au contact de ses auditeurs. Souvent quotidiennement. Aujourd’hui, elle reste cloîtrée et claquemurée dans des studios hermétiques coupés du monde extérieur, de ce qu’elle est pourtant sensée évoquer, parler, relayer, expliquer, disséquer, analyser… Pour être entendu, il faut être vu.
La musique
Nous sommes entrés dans une ère où l’auditeur devient un enfant gâté. Une sorte de tête à claques qu’il est très difficile de rassasier parce que les nouvelles technologies lui permettent de consommer tout ce qu’il veut, à profusion, quand il veut, jusqu’à plus soif, et où qu’il se trouve. Quand j’étais petit, je me souviens qu’il fallait attendre une, deux ou trois heures pour pouvoir entendre le tube du moment. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. En un, deux ou trois clics, l’auditeur peut écouter le tube d’hier, celui d’aujourd’hui, celui de demain, le nombre de fois qu’il veut. C’est un changement considérable dans la façon de consommer de la musique et donc d’écouter la radio.
La publicité
Entre la publicité et la radio, c’est désormais "Je t’aime moi non plus". Oui, la publicité est le carburant du développement de la radio. Même le service public est forcé de se laisser séduire par l’ouverture d’écrans. Mais la publicité est probablement désormais le programme le plus difficile à mettre en onde. Plus encore, il est surement le programme le plus rédhibitoire pour l’auditeur. Placée avant, pendant ou après, la publicité freine forcément son ardeur à écouter. Nul besoin d’études pour le démontrer. Ce long passage obligé et non négociable pour l’auditeur, lui permet d’obtenir ainsi une contrepartie. Dans le monde numérique, cette notion de contrepartie tend à s’atténuer voire à être complètement dissoute.
Les éditorialistes
La radio est réputée être un média crédible. Le plus crédible de tous les médias. Avec la mise à l’antenne d’éditorialistes et de spécialistes aux partis pris tranchés, elle rompt cette confiance qu’elle entretenait jusqu’à présent avec l’auditeur. Car l’auditeur vient chercher ici une information vérifiée, objective, impartiale et surtout, neutre. Même si les éditorialistes et les autres intervenants extérieurs n’occupent que peu de place à l’antenne, leurs visions contaminent l’ensemble de la grille. Ils lui donnent une couleur, un style et un engagement. Si la très grande majorité des journalistes fait consciencieusement et méticuleusement son travail, les éditorialistes et les experts créent un point de vue clivant en voulant à tout prix fabriquer de l’opinion. Quelle que soit cette opinion.
L’analogique
Ce n’est pas une problématique à balayer d’un revers de main. Le son analogique, c’est déjà le son du siècle dernier. Celui qui a fait les belles heures des grandes ondes et de la modulation de fréquence. Un son avec son lot de parasites et de grésillements en tout genre encore supporté par les plus de 50 ans. La jeune génération a été habituée à écouter un son numérique et, principalement, avec un casque. Les niveaux de confortabilité entre l’analogique et le numérique sont, très, différents. Pour la jeune génération, il sera plus difficile de revenir à une qualité analogique, celle de la radio, et d’oublier la qualité numérique avec laquelle elle a grandi. D’où l’importance du DAB+ qui grâce sa qualité numérique pourrait limiter la casse.
Les récepteurs
En milieu urbain, j’émets un gros doute sur le taux d’équipement des jeunes foyers en traditionnels récepteurs : les transistors. Ils considèrent que la nouvelle porte d’entrée du son chez eux passe désormais par le Smartphone et par la commande vocale. La radio doit donc jouer des coudes pour être fortement présente, extrêmement visible et facilement accessible en dehors du territoire hertzien. Elle y rencontre de nouveaux et nombreux concurrents. La taille des parts du gâteau n’en est que plus réduite. C’est en quelque sorte, la fin de l’abondance et de l’audience facile.
Le podcast
En particulier, le podcast natif. Le temps passé à écouter un podcast, c’est autant de minutes qui ne sont pas consacrées à la radio. Cette nouvelle offre est une nouvelle concurrente de la radio car comme la radio, le podcast s’adapte à la mobilité. Ajoutons que, le podcast a su, pour l’instant, intelligemment préserver les ingrédients qui ont fait les grandes heures de la radio : la liberté de ton et la liberté de format. Ce sont deux composants qui sont intimement liés au succès de l’épopée des radios libres. La radio a donc tout intérêt à proposer davantage de podcasts natifs en parallèle de son offre en replay. Cette dernière est aussi une des rares opportunités de la décennie. Certes, on écoute la radio différemment mais on l’écoute encore.
La sociologie
La société change. Dans la bonne ou dans la mauvaise direction, ce n’est pas la question. Mais elle change vite, beaucoup plus vite qu’à la fin du XXe siècle, période d’abondance, d’insouciance, de légèreté, de frivolité, de facilité et… d’optimisme. Les nouveaux comportements fortement contaminateurs apparus au grand jour, dès le premier confinement, viennent déstabiliser des habitudes et des réflexes d’écoute qui étaient profondément ancrés chez les individus depuis des décennies. Le télétravail et la diminution des trajets domicile/travail notamment, la fatigue informationnelle, l’infobésité, l’information souvent anxiogène, parfois infantilisante et culpabilisante, la nouvelle mode du "partout-tout-le-temps"… provoquent un exil des auditeurs vers d’autres contrées plus vertes en quête de mieux être.
L’éparpillement
L’auditeur s’éparpille. Il butine comme le fait un papillon au hasard des fleurs qu’il rencontre sur son chemin. Un peu ici, un peu là-bas. Il a devant lui des territoires inexplorés composés de milliers de flux et de milliers de supports dont le but est de lui voler du temps. Le sait-il ? Non ! Parce qu’il est très loin des sujets qui nous préoccupent mais sensible à son confort personnel. Alors, comme le ferait un papillon, il se laisse porter par le vent des innovations. Sans le savoir, il prendra toujours le chemin le plus court et le moins épuisant qui lui sera proposé par ceux qui innovent. Ainsi, la radio doit probablement innover pour éviter que l’auditeur ne s’éparpille trop...
La radio n’est plus la seule dans ce que j’appelle "le temps réel". Avant, elle occupait sans partage cet espace temporel dans lequel elle était très réactive parce que la radio ne nécessite pas de gros moyens pour relayer instantanément une information. Ce qui n’est pas le cas de la télévision (il fallait attendre le soir) ou de la presse écrite (il fallait attendre le lendemain matin). Cette position omnipotente est terminée depuis l’arrivée de l’Internet qui, à sa manière, permet une réactivité égale si ce n’est supérieure à la radio dans la mise en ligne d’une information. N’oublions pas que, le temps c’est de l’argent et la vitesse, c’est le pouvoir.
La visibilité
On ne voit pas, ou plus, la radio. Pas suffisamment en tous cas. Plus encore, on n’en entend pas parler. Si la télévision parlait autant de la radio que la radio parle de la télévision, il y a fort à parier que l’audience cumulée gagnerait 4 ou 5 points. Idem pour la presse écrite qui ne fait pas d’effort pour promouvoir la radio alors que, chaque matin, les radios proposent leur traditionnelle revue de presse. Il n’y a pas de renvoi d’ascenseur et ce n’est pas normal. Ajoutons que, dès les années 60, la radio allait régulièrement au contact de ses auditeurs. Souvent quotidiennement. Aujourd’hui, elle reste cloîtrée et claquemurée dans des studios hermétiques coupés du monde extérieur, de ce qu’elle est pourtant sensée évoquer, parler, relayer, expliquer, disséquer, analyser… Pour être entendu, il faut être vu.
La musique
Nous sommes entrés dans une ère où l’auditeur devient un enfant gâté. Une sorte de tête à claques qu’il est très difficile de rassasier parce que les nouvelles technologies lui permettent de consommer tout ce qu’il veut, à profusion, quand il veut, jusqu’à plus soif, et où qu’il se trouve. Quand j’étais petit, je me souviens qu’il fallait attendre une, deux ou trois heures pour pouvoir entendre le tube du moment. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. En un, deux ou trois clics, l’auditeur peut écouter le tube d’hier, celui d’aujourd’hui, celui de demain, le nombre de fois qu’il veut. C’est un changement considérable dans la façon de consommer de la musique et donc d’écouter la radio.
La publicité
Entre la publicité et la radio, c’est désormais "Je t’aime moi non plus". Oui, la publicité est le carburant du développement de la radio. Même le service public est forcé de se laisser séduire par l’ouverture d’écrans. Mais la publicité est probablement désormais le programme le plus difficile à mettre en onde. Plus encore, il est surement le programme le plus rédhibitoire pour l’auditeur. Placée avant, pendant ou après, la publicité freine forcément son ardeur à écouter. Nul besoin d’études pour le démontrer. Ce long passage obligé et non négociable pour l’auditeur, lui permet d’obtenir ainsi une contrepartie. Dans le monde numérique, cette notion de contrepartie tend à s’atténuer voire à être complètement dissoute.
Les éditorialistes
La radio est réputée être un média crédible. Le plus crédible de tous les médias. Avec la mise à l’antenne d’éditorialistes et de spécialistes aux partis pris tranchés, elle rompt cette confiance qu’elle entretenait jusqu’à présent avec l’auditeur. Car l’auditeur vient chercher ici une information vérifiée, objective, impartiale et surtout, neutre. Même si les éditorialistes et les autres intervenants extérieurs n’occupent que peu de place à l’antenne, leurs visions contaminent l’ensemble de la grille. Ils lui donnent une couleur, un style et un engagement. Si la très grande majorité des journalistes fait consciencieusement et méticuleusement son travail, les éditorialistes et les experts créent un point de vue clivant en voulant à tout prix fabriquer de l’opinion. Quelle que soit cette opinion.
L’analogique
Ce n’est pas une problématique à balayer d’un revers de main. Le son analogique, c’est déjà le son du siècle dernier. Celui qui a fait les belles heures des grandes ondes et de la modulation de fréquence. Un son avec son lot de parasites et de grésillements en tout genre encore supporté par les plus de 50 ans. La jeune génération a été habituée à écouter un son numérique et, principalement, avec un casque. Les niveaux de confortabilité entre l’analogique et le numérique sont, très, différents. Pour la jeune génération, il sera plus difficile de revenir à une qualité analogique, celle de la radio, et d’oublier la qualité numérique avec laquelle elle a grandi. D’où l’importance du DAB+ qui grâce sa qualité numérique pourrait limiter la casse.
Les récepteurs
En milieu urbain, j’émets un gros doute sur le taux d’équipement des jeunes foyers en traditionnels récepteurs : les transistors. Ils considèrent que la nouvelle porte d’entrée du son chez eux passe désormais par le Smartphone et par la commande vocale. La radio doit donc jouer des coudes pour être fortement présente, extrêmement visible et facilement accessible en dehors du territoire hertzien. Elle y rencontre de nouveaux et nombreux concurrents. La taille des parts du gâteau n’en est que plus réduite. C’est en quelque sorte, la fin de l’abondance et de l’audience facile.
Le podcast
En particulier, le podcast natif. Le temps passé à écouter un podcast, c’est autant de minutes qui ne sont pas consacrées à la radio. Cette nouvelle offre est une nouvelle concurrente de la radio car comme la radio, le podcast s’adapte à la mobilité. Ajoutons que, le podcast a su, pour l’instant, intelligemment préserver les ingrédients qui ont fait les grandes heures de la radio : la liberté de ton et la liberté de format. Ce sont deux composants qui sont intimement liés au succès de l’épopée des radios libres. La radio a donc tout intérêt à proposer davantage de podcasts natifs en parallèle de son offre en replay. Cette dernière est aussi une des rares opportunités de la décennie. Certes, on écoute la radio différemment mais on l’écoute encore.
La sociologie
La société change. Dans la bonne ou dans la mauvaise direction, ce n’est pas la question. Mais elle change vite, beaucoup plus vite qu’à la fin du XXe siècle, période d’abondance, d’insouciance, de légèreté, de frivolité, de facilité et… d’optimisme. Les nouveaux comportements fortement contaminateurs apparus au grand jour, dès le premier confinement, viennent déstabiliser des habitudes et des réflexes d’écoute qui étaient profondément ancrés chez les individus depuis des décennies. Le télétravail et la diminution des trajets domicile/travail notamment, la fatigue informationnelle, l’infobésité, l’information souvent anxiogène, parfois infantilisante et culpabilisante, la nouvelle mode du "partout-tout-le-temps"… provoquent un exil des auditeurs vers d’autres contrées plus vertes en quête de mieux être.
L’éparpillement
L’auditeur s’éparpille. Il butine comme le fait un papillon au hasard des fleurs qu’il rencontre sur son chemin. Un peu ici, un peu là-bas. Il a devant lui des territoires inexplorés composés de milliers de flux et de milliers de supports dont le but est de lui voler du temps. Le sait-il ? Non ! Parce qu’il est très loin des sujets qui nous préoccupent mais sensible à son confort personnel. Alors, comme le ferait un papillon, il se laisse porter par le vent des innovations. Sans le savoir, il prendra toujours le chemin le plus court et le moins épuisant qui lui sera proposé par ceux qui innovent. Ainsi, la radio doit probablement innover pour éviter que l’auditeur ne s’éparpille trop...
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