Brulhatour

L’interview c’est toujours, systématiquement et obligatoirement un coup en 3 bandes comme au billard : celui qui pose les questions, celui qui y répond et, forcément, celui qui les écoute...


Réussir son podcast d’entretien
D’abord, l’ADN
L’entretien, c’est (presque) l’interview. J’y reviens dans deux secondes. Et l’interview, c’est toujours, systématiquement et obligatoirement un coup en 3 bandes comme au billard. S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir pour réussir son podcast d’entretien, donc son interview, c’est cette analogie au billard : un coup en 3 bandes : celui qui pose les questions, celui qui donne les réponses et, la 3e bande que l’on oublie trop souvent, celui qui écoute les questions et les réponses : l’auditeur.
Mettre en dehors de l’interview celui qui l’écoute, c ‘est-à-dire l’auditeur, c’est passé à côté de son interview. Dans tous les cas, toujours. C’est une règle qui est aussi ancienne que l’interview lui-même et qui ne peut être dissocié de l’ADN de l’interview. Donc, dans un entretien, il y a toujours 3 personnes minimum.

Ensuite, la technicité
Il y probablement mille et une façons de s’entretenir avec un invité. Je mets de côté le style, le ton, le format et  le matériel dont j’espère on parlera quand même… Plus vous serez sur un sujet de niche (et je sais de quoi je parle) plus votre audience sera qualifiée donc, plus elle maîtrisera le sujet abordé. Donc, à la moindre erreur, c’est le drame. Un drame puissance 10. Un bon entretien, c’est d’abord bien connaître son sujet. Dans le cas contraire, vous êtes aussitôt décrédibilisé si vous êtes sur un marché de niche. Et c’est pas Philippe qui va me dire le contraire.
Les questions doivent toujours amenées une valeur ajoutée pour celui qui y répond comme pour celui écoute la réponse. Il faut aller chercher au-delà de ce qui a été fait.

Enfin, la profondeur.
Faites bien la différence entre l’interview et l’entretien. Car il y a une différence. Dans la forme possiblement, dans la durée assurément. L’interview, c’est le Tricatel du journalisme, c’est du click and collect. Vite fait, pas forcément efficace. L’entretien, c’est le Bocuse du journalisme. Ce sont presque les mêmes ingrédients mais c’est pas du tout la même recette, pas le même tour de main, et c’est surtout pas le même prix de production.
Les interviewers qui ont une forte personnalité ont tout intérêt à marquer leur territoire. Ne pas se freiner. Ne pas se retenir. Ceux qui sont d'une nature à être plus à l’écoute ne doivent s’éloigner de cette attitude.
Enfin, l’audience d’un podcast dépend principalement de la qualité d’enregistrement (du confort d’écoute). C’est comme l’engagement d’un lecteur qui dépend de la qualité rédactionnelle de l’auteur et même de la qualité de l'impression.

Rédigé par Brulhatour le Vendredi 9 Avril 2021 à 13:03 | Commentaires (0)

D’abord, le jeune public est une cible très sollicitée par les médias. Cette cible dispose devant elle de centaines de contenus notamment des contenus vidéo qui sont beaucoup plus faciles à s’accaparer et qui demandent surtout beaucoup moins d’attention et de concentration. C’est une réalité, elle n'est pas idéale mais c’est une réalité...


Encourager le jeune public à écouter les podcasts
Alors, bien sûr, on peut dire qu’avec seulement le son, c’est du temps d’écran en moins. C’est un postulat intéressant. Seulement, cela me rappelle les Années 80 lors de l’explosion de la télévision. Tous les parents le répéter : priorité à la lecture. Tu parles Charles ! Tous les gosses ont commencé à sur-consommer la TV. Et, le résultat a été implacable : aujourd’hui, seulement moins de 2% des familles n’ont pas de téléviseur à la maison.

Le podcast jeunesse part d’une bonne intention. Mais le combat est très loin d’être gagné d’avance. Pas plus tard que ce week-end, j’observais dans ma famille des jeunes qui ont entre 2 et 5 ans. Faut voir quel pouvoir quasi magnétique et hypnotique le téléphone portable a sur eux. Je ne vous parle pas de l’outil en tant que tel, je vous parle de ce qu’il distille : l’image et le son en même temps. C’est juste incroyable. Tu veux avoir la paix, tu leur donnes un portable. Seulement, je ne les ai pas trop vus écouter des podcasts jeunesse…

J’ajouterai que le très jeune public est un public impitoyable. Pas comme celui des adultes qui vous dit que ce que vous faites c’est bien mais qui tient rarement ses promesses. Le jeune public quand ils pense que c’est nul, il vous le dit. Je ne saurai d’ailleurs trop vous conseiller (à celles et ceux qui se lancent dans le podcast jeunesse) d’observer cette jeune génération, de lui parler, de l’interroger, de chercher, auprès d’elle, des leviers potentiels : ses centres d’intérêt, ses envies, ses besoins, ses rêves, ses peurs… Bien connaître la cible est toujours fondamental surtout lorsqu’elle est beaucoup plus jeune ou a contrario beaucoup plus vieille que vous. Tout cela pour tenter d’effacer ce décalage générationnel.

La production d’un podcast jeunesse (pour le jeune public) c’est pour moi un vrai sacerdoce. Mais au-delà de la simple et seule histoire à raconter sous forme d’épisodes, il faut explorer d’autres pistes. On peut s’adresser au jeune public sans pour autant le bassiner avec des contes, des fables et des histoires de prince charmant. Le podcast jeunesse en complément de l’école, le podcast jeunesse des aventuriers et des casse-cou... le podcast jeunesse, c’est d’abord un podcast pour les grands mais adapté aux plus jeunes : plus court, plus clair.

Le premier obstacle que je retiens et que je n’avais pas noté en préambule de cette Room, c’est quand même l’obstacle lié aux parents. Notamment pour les tout-petits. C’est un constat, je le crois, à ne pas ignorer. En fait, la question qu’il faut se poser : est-ce qu’il ne faut pas d’abord convaincre les parents avant de convaincre les tout-petits ? Cette question est fondamentale. Et s'ajoute donc, de facto, une difficulté supplémentaire. J’imagine que les parents préfèrent le podcast jeunesse qui apporte une valeur ajoutée (un complément de leçon). Donc, Target n° 1 : convaincre d’abord les parents.

Deux mots sur le livre audio. Ça date pas d’hier. On n’a rien inventé. C’est tout sauf une nouveauté. Et on a trop tendance à l’oublier. Je me souviens de Fernandel sur 45T qui racontait l’histoire de La Chèvre de Monsieur Seguin d’Alphonse Daudet ou encore Marlène Jaubert avec Le Petit Poucet de Charles Perrault.
C’est un vrai marché pour la jeune génération qui arrive, pas la nôtre qui a aujourd’hui 40 ou 50 ans qui a un autre rapport au livre. Pourquoi ? Parce que c’est du temps d’écran supplémentaire sur ce que l’on appelle une liseuse.
Je suis assez circonspect sur le fait de ne pas relier la lecture aux mots de façon tactile.
La lecture c’est déjà compliqué : il faut de la solitude, de la motivation, de la concentration, de l’intérêt et surtout du temps. Croyez-moi ce ne sont pas (plus) des vertus aussi faciles à réunir…

Rédigé par Brulhatour le Mercredi 7 Avril 2021 à 13:09 | Commentaires (0)

Sans réfléchir à cette question, on peut dire oui sans hésitation. Car, par définition, il y a mille et un podcasts qui ne sont pas intéressants du tout. Mais l’inverse est aussi vrai, modifions la question : les podcasts sont-ils plus efficaces que certaines discussions sur ClubHouse ? Vous voyez, ça marche dans les deux sens ! Bon, alors on va dire, pour couper la poire en deux, que ClubHouse, plus largement les espaces conversationnels, sont un bon compromis…


ClubHouse est-il plus efficace que les podcasts ?
Ce que j’observe, souvent mas pas systématiquement, c’est que sur ClubHouse, ce sont souvent des discussions de comptoir. Alors parfois, on est au comptoir de Chez Ginette, parfois on est au comptoir de Chez Lipp. Tout ça pour dire que lorsque c’est intéressant sur ClubHouse, c’est pas forcément que le sujet soit intéressant mais surtout parce que celles et ceux qui en parlent sont des gens intéressants, avec une vision intéressante, une capacité de conviction, une capacité à rendre simple ce qui est compliqué.

Déjà cette notion d’être intéressant ou pas, elle repose sur ClubHouse, comme ailleurs (donc dans les podcasts), sur le fait que les personnes qui la produisent sont intéressantes. Comme à la radio, il n’y a pas de sujets inintéressants, il y a toujours des journalistes, des animateurs, des chroniqueurs, des intervenants… mal engagés et donc mal engageants. Tout est intéressant à une condition : le rendre intéressant. Peu importe le support. Une discussion, allongés dans l’herbe, est toute aussi intéressante qu’un podcast natif qui a nécessité 50 000 euros d’investissements. Tout dépend à côté de qui on est allongé…

Alors pourquoi ClubHouse est intéressant ?

#1 vous avez la possibilité d’interroger, d’échanger, de partager, d’écouter des intervenants qu’il aurait été plus difficile de solliciter sans cet espace (autrement dit au même moment au même endroit) ;
#2 vous avez la possibilité de construire une communauté ;
#3 vous avez la possibilité technique d’enregistrer la conversation et d’en faire ce que vous voulez, soit un podcast, soit une émission de radio, soit des confettis.

Pour terminer, comme la nature a horreur du vide, il faut aussi se demander pourquoi ClubHouse est inintéressant.

#1 Parce que c’est du temps d’attention supplémentaire ;
#2 Parce que c’est du temps numérique supplémentaire ;
#3 Parce que rien ne remplace une poignée de main, une accolade, une embrassade… ;
#4 Parce que le discours et les réponses sont toujours bien différentes en fonction de là où on se trouve. Poser la même question devant un micro et devant ClubHouse, vous n’obtiendrez pas la même réponse. C’est ce que l'on constate toujours à la radio.
#5 Et puis aussi parce que ClubHouse est parfois trop bienveillant. La bienveillance est souvent un frein à la réflexion et la confrontation d’idées.

En résumé, où que vous soyez, ne soyez jamais ennuyeux !

Rédigé par Brulhatour le Lundi 5 Avril 2021 à 13:10 | Commentaires (0)

Les radios sont déjà très sollicitées par des productions dites externes notamment les radios associatives qui sont, malgré tout, toujours à la recherche de contenus qui peuvent venir s’imbriquer dans leurs programmes, souvent d’ailleurs à la façon du mariage de la carpe et du lapin. Bref, vous pouvez frapper à la porte, j’allais dire prioritairement, des radios associatives, autrement dit des radios de catégorie A. Sélectionnez d’abord celles qui correspondent à vos valeurs.


Faut-il proposer ses podcasts aux radios ?
Pour les autres catégories, c’est beaucoup plus compliqué. Pour les catégorie B, les dirigeants sont très attentifs au respect de la promesse, c’est-à-dire à l’éditorialisation de la grille. Ici, on ne mélange pas les torchons et les serviettes et on préfère mille fois investir dans une production fabriquée en totalité dans les studios plutôt que de céder aux sirènes d’un contenu gratuit. Tout simplement parce que la radio ne maîtrise pas la chaîne de production, le contenu, le style, le ton, le message qui est mis en avant et la personnalité qui est aux commandes. On ne fait pas entrer le loup si facilement dans la bergerie…

Pour les autres catégories, on ne perdra de temps : inutile de les solliciter. C’est compromis parce que ce n’est pas dans la culture des radios de catégorie C, D et E. Et puis, parce qu’il existe déjà un budget spécifique avec des professionnels spécifiques dédiés à ce genre d’exercice.

Bon… Néanmoins, il vous reste quelques cartouches à tirer. N’oubliez pas cette règle, enfin, ce conseil : avant de créer un podcast et de s’interroger ensuite (c’est-à-dire une fois la production terminée) sur quel support vous allez pouvoir le diffuser, mieux vaut faire les choses dans l’ordre. Un podcast ? D’accord ! Mais d’abord, pour qui et pour quel support ? Vous gagnez du temps, de l’énergie et probablement de l’argent.

Donc, dans l’ordre : réfléchissez à un thème, arrêtez le thème retenu, le fouiller et le creuser pour peser la matière et l’intérêt, cherchez parallèlement les potentialités de diffusion, rédigez un cahier des charges puis un pilote (un numéro zéro), chiffrez le coût de production et votre rémunération, démarchez un diffuseur…

Sinon le plan B. Allez convaincre une municipalité ou une collectivité territoriale (un département, une région, une communauté d’agglomération… le mille-feuille est épais, c’est un mal français, donc les potentialités, grandes). Vendez une série de podcasts en lien avec, par exemple, la saison touristique du bassin de Trifouilly-les-Oies, une série sur les grandes dates de l’histoire locale, une série sur les grandes personnalités du département, une série sur l’écologie dans une région… Les pistes sont nombreuses. Les thèmes doivent toujours être en adéquation avec le support. La piste de la proximité autour du podcast et une piste prometteuse. Financièrement prometteuse.

Le podcast, c’est la liberté, le support radio, ce sont de nouvelles règles auxquelles il faut se soumettre sans perdre son âme. Faut frapper à la porte avec sa compétence. J’allais dire avec son ultra compétence, ça c’est votre légitimité. Ensuite, faut frapper à la bonne porte et faut y frapper au bon moment. Fort. Ça c’est une autre histoire…

Rédigé par Brulhatour le Mercredi 31 Mars 2021 à 13:11 | Commentaires (0)

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