Brulhatour

Quel rythmicité pour un podcast ?



Mercredi 5 Mai 2021

Assez curieusement, c’est aussi la rythmicité d’une parution qui participe à son succès d’audience. Pourquoi ? Parce que une chronicité respectée installe naturellement des habitudes chez les auditeurs.


Prenons par exemple, l’horoscope qui est souvent multi-diffusé chaque matin à la radio et surtout à des horaires précis, déterminés et habituels. Et bien, sans surprise, l’auditeur sait, sans avoir besoin de regarder sa montre, quelle heure il est précisément au moment où il écoute son horoscope. Plus la parution, la diffusion ou la mise en ligne sont rapprochées dans le temps, plus cela installe une habitude d’écoute. Plus l’auditeur y pense et donc, mieux c’est.

A contrario, il est beaucoup plus difficile d’installer une habitude lorsque la parution, la diffusion ou la mise en ligne s’inscrivent dans un temps long : hebdomadaire, bimensuelle, mensuelle, bimestrielle, trimestrielle ou annuelle. Plus difficile encore lorsqu’il s’agit d’une mise en ligne "irrégulomadaire". Je voudrais d’abord évoquer l’origine du mot "irrégulomadaire". Ce mot vient d'une plaisanterie de Pierre Déom, le seul rédacteur d’une publication avec laquelle j’ai été biberonné dans mon enfance (et encore aujourd’hui), publication qui porte le nom de "La Hulotte". Pierre Déom avait inventé ce néologisme pour justifier la parution très irrégulière de sa revue. Autrement dit, il publie sa revue quand elle prête, environ tous les 6 mois. C’est la surprise. Et, dans ce cas, ça matche à chaque publication. Pourquoi ? Parce que "La Hulotte", c’est, bien avant d’être une revue, un état d’esprit, une communauté très attachée à la philosophie éditoriale de cet "irrégulomadaire".

Il y a d’autres exemples mais ils sont autant anecdotiques. À la télévision, le bêtisier le 31 décembre au soir, était très attendu il y a quelques années, ce qui ne semble plus être le cas. Dans la presse, il y a encore le Guide Michelin ou encore le Who’s Who qui paraissent chaque année et qui sont très attendus par une communauté très engagée. À la radio, il n’y a pas, à ma connaissance, d’émission trimestrielle, semestrielle ou annuelle qui provoque autant  l’attente des auditeurs. C’est dommage. C’est même vraisemblablement pas un signe de bon santé.

Plus la parution, la diffusion ou la mise en ligne sont rapprochées dans le temps,  plus votre notoriété s’accélèrera. Non pas d’abord grâce à votre contenu mais grâce à votre présence répétée. Vous marquez votre territoire, tous les matins, tous les jours ou toutes les semaines. Pour opter pour une mise en ligne plus espacée ou plus "irrégulomadaire", il faut disposer d’une communauté très attentive à vos faits et gestes. Une communauté qui a confiance en vous et qui attend de vous une valeur-ajoutée dans ce qui vous relie à elle. Ce qui vous unit.  

Quelle est la parution idéale pour mon podcast ? C’est une question fondamentale. Mais, comprenez que personne ne peut répondre à cette question sauf peut-être (et sans l’assurance d’avoir raison) vous-même.
Quelques pistes de réflexion pour mieux comprendre… Si votre podcast traite de l’actualité chaude, il est incompréhensible que celui-ci soit mis en ligne au-delà d’un rythme hebdomadaire. Si vous intéressez aux hommes et aux choses qui gravitent autour d’un temps long, alors une mise en ligne plus espacée est ici plus logique parce que vous vous inscrivez dans un exercice de réflexion.

Encore une fois, et si j’ai un conseil à vous donner, je dirai que ce ne sont pas les hommes, les voitures, les avions, le débit de votre téléphone ou de votre ordinateur qui doivent aller vite. Ce sont les idées. Alors, pour répondre finalement à cette question "quelle rythmicité pour un podcast ?" et bien, il faut faire fonctionner sa mécanique de pensée, privilégier son bon sens. Et se demander ce que veulent celles et ceux qui vous écoutent. Répondre à cette question, c’est déjà avoir le début d’une réponse quant à la rythmicité de votre podcast.
Brulhatour

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