Brulhatour

Le podcast souffre-t-il d’un déficit de notoriété ?



Mercredi 19 Mai 2021

Incontestablement, oui et même deux fois oui, le podcast natif souffre d’un déficit de notoriété. Les Français connaissent peu ce nouveau format. D’ailleurs, qui sont ceux qui pourraient donner une définition du mot "podcast" ?


Gageons qu’ils ne sont pas nombreux. D’abord, parce que le podcast est un format récent et qui n’en est visiblement qu’à ses balbutiements et puis, aussi et surtout, parce que c’est un format qui vient concurrencer les formats plus traditionnels, depuis longtemps installés, comme la radio et la musique, qui se consomment (pour l’instant) différemment. Ajoutons que le public du podcast est un public de curieux. Il prend le temps de chercher, parfois de trouver, il prend le temps de s’abonner, il prend le temps de s’habituer aux plateformes et à tous les outils inhérents qui gravitent autour du podcast. Les autres, grosso modo, l’écrasante majorité, la majorité silencieuse, ne prennent pas ce temps nécessaire (parce qu’ils ne l’ont pas) et surtout parce qu’ils n’ont pas compris l’intérêt qu’ils pourraient en tirer.

Voilà, la raison principale de ce déficit de notoriété. Quand un client n’achète pas, c’est qu’il n’a bien souvent pas compris l’intérêt du produit ou du service qui est proposé à la vente.

Soyons réalistes, les podcasteurs n’ont pas encore su convaincre le grand public à s’engager vers eux. Ils n’ont pas su mettre en exergue les atouts, les qualités, les bénéfices, les avantages et les bonnes raisons d’écouter un podcast. Pourquoi ? Déjà parce que ce n’est pas leur métier : la promotion, c’est un métier. Aussi, parce qu’il n’y a pas encore en France de personnalités liées aux podcasts, comme il n’y a pas encore un ou plusieurs podcasts qui séduisent le grand public. Est-ce que ça va durer longtemps ? Probablement… Certes, depuis mars 2020, l’audience des podcasts a considérablement augmenté mais toujours aucune personnalité à l’horizon. Pas de « Monsieur Podcast » et pas de « Madame Podcast », alors forcément, ça freine un peu le développement du marché à devenir Mainstream mais ça ne l’empêche pas…

Selon l’étude Global Audio de Médiamétrie, la radio est toujours l’offre audio la plus consommée. Chaque mois, près de 9 internautes sur 10 (86.4%) écoutent la radio en direct. Ils sont également de plus en plus à l’écouter à la demande (27.7% des internautes).
Pour les podcasts, ça progresse : près d‘un tiers des internautes (31.3%) écoutent des podcasts chaque mois, un chiffre en progression de 5.3 points en un an. Les podcasts sont particulièrement appréciés des jeunes : 1 auditeur de podcast sur 4 a moins de 25 ans. Le podcast est un format engageant : près de la moitié des auditeurs (44%) déclarent recommander ou noter les podcasts qu’ils écoutent.

Alors, c’est comme pour tout, il faut laisser le temps au temps. L’histoire, comme l’histoire de la radio, ou ici l’histoire des podcasts, demande du temps. On aimerait que quelques semaines ou quelques mois suffisent seulement pour que le marché du podcast trouve enfin sa place et se développe. Et bien non, l’Histoire répond à des cycles de 5, 10, 25, 50 ou 100 ans, parfois d’un millénaire. Je ne dis pas qu’il faudra plusieurs siècles pour que le marché du podcast se structure ! Juste d’un peu plus de temps, mais pas celui dont on est habitués en actualisant avec son index son compte Twitter, Instagram ou Facebook.

Rassurez-vous, le développement va vite. Parfois même trop vite, selon moi. En France, 112.6. millions de podcasts ont été consommés en avril eStat de Médiamétrie. Aux États-Unis, portés par un quatrième trimestre particulièrement solide (+ 37% sur un an), les revenus publicitaires des podcasts ont grimpé à 842 millions de dollars en 2020, contre 708 millions de dollars l'année précédente selon l'étude annuelle de l'IAB. Ça va donc vite, tellement vite qu’on peut parfois se demander si la bulle ne va pas aussi rapidement éclater !
Brulhatour