Brulhatour

C'est Open Bar sur ClubHouse



Lundi 14 Juin 2021

Cet Open Bar est l’occasion de revenir sur l’outil ClubHouse et, plus largement, sur les espaces conversationnels qui ont émergé il y a quelques mois ou qui sont pour certains sur le point d’émerger. C’est assez surprenant ce qu’il s’est passé depuis le début de la crise sanitaire. On peut même s’interroger : ces espaces conversationnels auraient-ils connu un succès similaire, si le Covid-19 n’était pas venu bousculer nos habitudes…



ClubHouse est apparu comme l’espace confessionnel de référence depuis le début de cette année. Mais c’est probablement une naissance ratée. Ratée parce que l’application ClubHouse est d’abord arrivée avec plusieurs mois de retard. On pouvait imaginer un autre succès si ClubHouse avait vu le jour en mars 2020, date du début des confinements. Ratée ensuite, parce que l’application a préféré privilégier le système IOS avant de s’intéresser à Android, système qui rassemble davantage d’utilisateurs.
ClubHouse est un média  qui répond à une saisonnalité. C’est un média de l’automne et de l’hiver. C’est un média utilisé quand les journées sont courtes. Quand elles sont plus longues, l’utilisateur décroche. Il profite des activités extérieures et du soleil. Quand c’est la période du confinement, les opportunités sont plus nombreuses pour lancer ClubHouse et assouvir sa curiosité. Conclusion, et on le remarque depuis quelques jours, ClubHouse c’est un peu la cour de récréation au mois de juin qui se désertifie. L’affluence est moindre sur l’application. Elle le sera d’autant plus à partir de l’arrivée de l’été et jusqu’au début de l’automne prochain...

Pour qu’un outil soit intéressant, il faut qu’il soit utilisé par des gens engageants et engagés. Ce sont d’abord eux qui font le succès de l’outil. Dans le choix des sujets des Rooms. Plus les sujets qui y sont abordés sont intéressants et bien, proportionnellement plus l’outil devient intéressant. C’est le principe de la vis sans fin. Et, c’est le cas de ClubHouse. Sur la route, il n’y a pas de problème d’automobiles, il n’y a que des problèmes d’automobilistes. Sur ClubHouse, il n’y a pas de problème d’utilisation, il n’y a que des problèmes d’utilisateurs.
L’application aura aussi fait le choix ce que l’on appelle la bienveillance. Sur le papier, c’est sympathique. Sur le terrain, c’est pas ce qui fait avancer le schmilblick. La bienveillance empêche souvent la confrontation des idées et des expériences. C’est dommage.

Pour utiliser un outil comme celui-ci, il faut aussi disposer du temps nécessaire. Et, c’est assez compliqué dans nos sociétés modernes de pouvoir (encore) dégager du temps en faveur du monde numérique qui nous en prend beaucoup et de plus en plus. L’attention, est donc le (très) difficile challenge de demain. Un sacré challenge pour celles et ceux qui fabriquent et produisent des podcasts : comment convaincre des auditeurs potentiels ? Comment prendre un peu de leur temps qui sera, n’en doutons pas, de plus en plus précieux pour eux comme pour nous ? C’est l’équation qu’il vous faudra résoudre durant la prochaine décennie.

Pour cette antépénultième room de la saison, quel bilan faire après plus de 50 rendez-vous sur cet espace conversationnel ? La très grande majorité des sujets abordés ici (le lundi, le mercredi et le jeudi à 13h) a été très intéressante. Et, si ces derniers ont permis de mettre le pied à l’étrier à des jeunes podcasteurs, le pari aura été gagné et le contrat largement rempli. Ce fut aussi cela, la vocation de ces rooms : partager un savoir-faire, éveiller la curiosité, pousser à la pratique, vulgariser les étapes de la production et encourager à la découverte. Le monde du podcast est un monde nouveau. Tout le monde devrait pouvoir y trouver sa place, comme sur ClubHouse !
Brulhatour

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