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Vers l'effondrement des radios associatives ?

Rédigé par le Vendredi 25 Mai 2018 à 12:42 | modifié le Vendredi 25 Mai 2018 à 20:46



La table ronde d'ouverture du 24e congrès annuel de la Confédération Nationale des Radios Associatives a donné le ton. Celui d'une profonde inquiétude sur l'avenir. Pas à moyen ou long terme mais à très court terme. Les financements se font rares et les dossiers de demandes seraient techniquement élaborés pour, de plus en plus souvent, freiner l'engouement des dirigeants bénévoles.


Les dirigeants des radios de catégorie A sont inquiets. Ils l'ont dit ce matin à Montpellier © Philippe Chapot / La Lettre Pro de la Radio
Les dirigeants des radios de catégorie A sont inquiets. Ils l'ont dit ce matin à Montpellier © Philippe Chapot / La Lettre Pro de la Radio

De vives inquiétudes, devant quelques élus dont Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, ont été exprimées pour donner le ton du 24e congrès de la CNRA. Les constats, parfois dressés maladroitement mais souvent sous les applaudissements des participants, sont sans appel : un FSER moribond qui semble devenir d’une année sur l’autre une véritable usine à gaz, des emplois aidés moins aidés pour des statuts souvent précaires, des soutiens financiers des collectivités qu’il faut âprement négocier… Oui, la situation des radios associatives est moribonde, fragile, précaire et ses dirigeants ont la réelle impression de se faire balader. Et même si, ce matin, les élus ont été attentifs, il y a peu de chance pour que la situation s’améliore...  

Certains dirigeants en sont même obligés à signer des cautions personnelles auprès d’établissements bancaires pour boucler leur exercice comptable... Pour autant, le nombre de radios associatives augmente. Dans l'étude 126 000 de Médiamétrie, elles sont désormais 569 en France en janvier-mars 2018 contre 566 en 2017 pour 2 points d'audience cumulée. Trois de plus certes, mais combien traversent actuellement une période budgétaire de turbulence ? Impossible de le dire précisément mais le ver est dans la pomme.

Double peine chez les Associatives

"Jamais je n’aurai géré mon entreprise comme on me force à gérer la radio. Nous passons plus de temps à chercher de l’argent qu’à développer des programmes. La seule chose positive, c’est la réponse des auditeurs lorsqu’on lance une opération de collecte et ça, ça nous rassure. Mais la question c’est, comment on va sortir les salaires ? On ne peut pas demander aux gens de vivre comme ça pendant des années" a lancé un président d’une station locale. Le chant du cygne ?
L’engouement des années 80 n’y est plus. Il faut dire que celles et ceux qui ont participé à la floraison des stations associatives, il y a bien longtemps, ont vieilli. Toujours aux manettes, ces "anciens combattants" se sentent esseulés aux confins des sous-préfectures. Ils ont l’impression de ne plus, ou pas assez, être entendus. Et les radios de catégorie A semblent être désormais toutes implantées sur une diagonale du vide. Et notamment, pour celles situées en zones rurales, c’est aussi l’autre combat pour une couverture numérique qu’il faut porter. La double diffusion FM / DAB+ ? C’est un peu la double peine pour beaucoup. Peu ou pas de visibilité à l’heure actuelle et beaucoup redoutent d’y laisser, encore, des plumes.

"Les cocus de la République"

A lancé un autre dirigeant pour définir la mauvaise passe qui fait tanguer durablement les Associatives. "Réduire nos radios à de simples quémandeurs. Réduire nos radios à de simples diffuseurs, ce serait une erreur. On aimerait être considérés comme de véritables acteurs territoriaux. S’il vous plait dans les ministères, au CSA comme au Parlement, prenez en compte le fait qu’il y a des gens qui ont encore le sens de la citoyenneté".
On retiendra, les propos optimistes d’un jeune salarié de Radio Mega à Valence. Entré à la radio grâce à un emploi aidé, il en est désormais salarié. Du sang neuf et un autre son de cloche quant à l’avenir de la catégorie A : "on est vivant, bien vivant, et moi j’ai envie de le faire savoir". Au congrès de la CNRA à Montpellier, les débats se poursuivent jusqu’à demain samedi. Ils promettent d’être animés. Autant que les radios associatives.


Frédéric Brulhatour
Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé... En savoir plus sur cet auteur


1.Posté par Jean Canard le 05/09/2019 18:10
Vers l'effondrement des radios associatives ?
Bonjour,
Etonné ? Vous qui êtes loin de la France profonde; loin des auditeurs ,mais si je prend l'exemple de ma ville , vous voulez le savoir ?

2 radios, une sans Animateurs , si si ça existe, vous entrez et il n'y à personne

La 2 éme; très peu d'Animateurs, et quand vous proposez deux émissions en directe, de deux heures et l'autre d'une heure des Années 60s, on vous répond que le radio ne diffuse pas cette musique ?? et oui

Vous le savez ? et ce sont deux radios qui ont tout les ans des subventions et aides

J'ai fait partie d'une radio libre et ensuite FM en 80

Cordialement

Jeano


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