La Lettre Pro de la Radio & des Médias - La Puissance du Média Radio
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​C’est reparti pour un tour

Rennes, capitale de la Bretagne, est la première étape de l’édition 2024 du RadioTour. Cette fois-ci, c’est l’occasion de s’intéresser aux radios d’Ille-et-Vilaine, des Côtes-d’Armor, du Finistère et du Morbihan. Bien sûr, nous déborderons un peu vers la Mayenne, la Loire-Atlantique et la Vendée. Dans ce no 161 de La Lettre Pro de la Radio, nous vous proposons d’ailleurs un dossier spécial sur l’activité radiophonique de ce territoire.
Tout au long de cette année, nous organiserons quatre autres étapes : Strasbourg (le 16 mai), Bruxelles (le 20 juin), Montpellier (le 3 octobre) et Grenoble (le 31 octobre). Ce nouveau RadioTour s’articule autour du futur de la proximité. Ainsi, nous nous interrogerons sur la radio locale et régionale de demain en accueillant, à chaque étape, une quarantaine d’intervenants du cru, auxquels il faut ajouter une grosse centaine de participants à chaque étape. Des journées riches en réflexion et en animations.
À ce RadioTour, notez aussi d’ici à la fin de cette saison, deux autres manifestations : les Casablanca Broadcast Days que les Éditions HF co-organisent avec PHF COM, les 5 et 6 juin au Maroc. La semaine suivante, le RedTech Summit, porté par nos collègues de RedTech Magazine, s’installera au Portugal les 12 et 13 juin.
 
Les résultats de l’avant-dernière EAR de la saison tomberont dans quelques jours. Il y a fort à parier qu’il n’y aura pas de grosses surprises. Simplement des confirmations qui valideront des tendances : une migration progressive de l’audience vers le numérique et une souffrance des musicales. Reste à savoir quand les courbes se croiseront. C’est déjà le cas en Belgique, pays plus en avance que le nôtre dans la numérisation des ondes.
Cependant, l’offensive métropolitaine du DAB+ depuis le début de la saison devrait corroborer ces changements de comportements d‘écoute des Français. Je suis persuadé que ce qui se jouera dans les quatre ou cinq prochaines années dessinera ce à quoi ressemblera la radio française de demain. Une radio tout-numérique et de nouveaux opérateurs. Certains y laisseront des plumes, d’autres, à l’appétit plus vorace, sur le DAB+ et sur l’IP notamment, tracent déjà les contours de prochaines réussites dont les professionnels français ont le secret.
 
Bonne lecture.

Brulhatour


Radios locales et associatives : promouvoir la proximité



Jeudi 20 Janvier 2022


Trésors de nos régions, les radios locales et associatives assurent une réelle communication sur des territoires qui ne sont pas toujours bien médiatisés. Avec un marché de la radio dominé par les radios nationales, comment se démarquent-elles ? 



L’audience locale : "On a une cible d’intérêts et de valeurs"

Le fondement (moral) de l’ensemble des radios locales et associatives est de mettre en avant un territoire, ses acteurs et les initiatives de proximité qui s’y déroulent. "On part du principe que les gens qui ont une valeur à défendre des acteurs locaux, une valeur à vouloir consommer ce qui se passe près de chez eux, ils vont venir nous écouter pour ça," affirme Christophe Mercier, "on porte une humble prétention militante". Aussi, un lien de valeurs lie les radios locales et associatives à leur audience.    
La mesure de l’audience des radios locales et associatives est essentielle, tout d’abord pour qu’elles puissent en justifier le financement. L’étude du Public des associatives, mise au point par Franck Jehl, avec l’aide de Médiamétrie, permit à celui-ci de prouver la portée des radios associatives auprès du président du Département et d’obtenir des financements.

Priorité à la matinale

De l’info locale à la rubrique qui met en avant les initiatives locales, en passant par le divertissement, l’audience des radios locales et associatives se concentre majoritairement autour de la matinale. "La locomotive de l’audience, c’est la matinale. C’est elle qui va entraîner l’audience sur le reste de la journée", affirme Franck Jehl. Même constat chez Vosges FM, dont les animateurs du morning sont les plus suivis sur les réseaux sociaux.
"Il y a quand même quelques centaines de milliers d’individus qui écoutent régulièrement ces radios associatives." Franck Jehl, directeur d’Azur FM

Qu’en disent les annonceurs ?

Si elles sont d’une part financées par des financements régionaux, les radios locales et associatives trouvent également des fonds grâce à la vente d’espaces publicitaires (plafonnée à 20% pour les radios de catégorie A). Cet engagement de ne promouvoir que, ou majoritairement, des acteurs locaux, se poursuit dans leur stratégie d’annonceurs. Loin du spot national diffusé en série, relayer sa communication au niveau local porte un réel sens. "Ce que j’apprécie, c’est être face à des annonceurs locaux, ce qui rend encore plus qualitative la publicité", nous dit Sébastien Lehnert, directeur des concessions Hyundai, Suzuki, Honda d’Épinal et annonceur sur Vosges FM. À ce niveau-là, la publicité devient presque de l’information.
L’intérêt pour un annonceur d’acheter de l’espace publicitaire à un média local de proximité ? "En s’appelant Vosges FM, on sait très bien qu’on n'ira pas communiquer en dehors du département. J’ai été totalement séduit par ça, parce que j’ai une zone de chalandise qui est de 90% sur le département des Vosges", poursuit Sébastien Lehnert. Au-delà d’un partage de valeurs évident, l’investissement financier doit malgré tout être justifié, rendant ainsi l’argument de l’audience des radios locales et associatives d’autant plus important. "Quand je fais un spot radio, on les entend. Quand je suis dans un magasin à Épinal, etc., c’est souvent Vosges FM qui est diffusée, et l’audience, je la mesure un peu de cette façon-là", affirme l’annonceur. 
Cela interroge quant à la place qu’occupe – et occupera – la radio sur le marché publicitaire. Néanmoins, celle-ci reste très présente dans la stratégie des annonceurs locaux qui continuent de se saisir de ce média auxquels restent attachés les habitants des régions. 

Fragîle Porquerolles le podcast de proximité

Dans son podcast Fragîle Porquerolles, Ingrid Blanchard – directrice générale adjointe chez RCF (Radio chrétienne francophone) – s’éloigne d’une démarche strictement journalistique pour rendre compte du "patrimoine sensible et de la mémoire" de l’île de Porquerolles. À l’heure où le tissu social est altéré par la digitalisation, la promotion d'initiatives locales comme celle-ci est essentielle. Mais qui les écoute ? "Compte tenu de sa thématique très territorialisée, près de 30% des écoutes proviennent du Var. Suivent les grandes villes, Paris, Marseille et Lyon. La France représente 90% des écoutes, suivie de la Suisse, des États-Unis, de la Belgique et de l’Allemagne. De manière plus marginale, c’est toujours émouvant de découvrir que le podcast est écouté au Sénégal, au Mexique, en Polynésie ou en Nouvelle-Calédonie."
Clara Authiat
Armée d’une licence de philosophie et sociologie, Clara a décidé de découvrir le monde avec ses... En savoir plus sur cet auteur



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