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La Lettre Pro de la Radio & des Médias - La Puissance du Média Radio

​La radio fête ses succès… et ses sauvetages d'urgence

Le mois de juin approche et avec lui la Fête de la radio, célébrée les 5 et 6 juin 2025. À cette occasion, nous serons à Paris pour organiser une étape spéciale du RadioTour. Un rendez-vous important pour marquer ensemble cette passion commune pour la radio, alors que la saison 2024-2025 arrive doucement à son terme.
Avec les longs ponts du mois de mai et la proximité de l’été, les grandes tendances de l'année sont désormais fixées. Sur le front des audiences, Radio France confirme son insolente domination. À l'inverse, Europe 2 traverse une période délicate et compte sur Sébastien Cauet pour tenter de relancer la dynamique. Les prochains mois seront décisifs pour cette marque qui se cherche depuis trop longtemps.
Ce printemps montre également un frémissement sur le marché de l’emploi radio. Radio France ouvre une campagne de recrutement pour former 16 futurs animateurs en alternance dans son réseau local. Dans le privé, les offres affluent déjà sur LaLettre.Pro pour préparer la rentrée 2025, témoignant d'une vitalité du secteur malgré les défis économiques persistants.
La saison à venir pourrait aussi être marquée par une évolution majeure : Mouv’ pourrait ne pas être reconduite sous sa forme actuelle. Avec seulement 276 000 auditeurs quotidiens, la station, elle aussi, se cherche depuis trop longtemps. L’avenir pourrait s’écrire davantage sur le digital, dans une forme renouvelée plutôt qu’une disparition pure et simple.
Enfin, ce mois de mai est aussi celui du retour des grandes voix. Max, figure des nuits radiophoniques des années 90, reprend le micro sur RMC Gold. Il fait la une de ce 171e numéro et symbolise une tendance de fond : la nostalgie reste un levier puissant.
Entre fins de cycle, renaissances et perspectives nouvelles, ce printemps offre un résumé fidèle de l’état d’esprit qui anime aujourd’hui le secteur : entre prudence et enthousiasme, la radio prépare déjà ses prochaines métamorphoses.

Brulhatour


Radios locales et associatives : promouvoir la proximité



Jeudi 20 Janvier 2022


Trésors de nos régions, les radios locales et associatives assurent une réelle communication sur des territoires qui ne sont pas toujours bien médiatisés. Avec un marché de la radio dominé par les radios nationales, comment se démarquent-elles ? 



L’audience locale : "On a une cible d’intérêts et de valeurs"

Le fondement (moral) de l’ensemble des radios locales et associatives est de mettre en avant un territoire, ses acteurs et les initiatives de proximité qui s’y déroulent. "On part du principe que les gens qui ont une valeur à défendre des acteurs locaux, une valeur à vouloir consommer ce qui se passe près de chez eux, ils vont venir nous écouter pour ça," affirme Christophe Mercier, "on porte une humble prétention militante". Aussi, un lien de valeurs lie les radios locales et associatives à leur audience.    
La mesure de l’audience des radios locales et associatives est essentielle, tout d’abord pour qu’elles puissent en justifier le financement. L’étude du Public des associatives, mise au point par Franck Jehl, avec l’aide de Médiamétrie, permit à celui-ci de prouver la portée des radios associatives auprès du président du Département et d’obtenir des financements.

Priorité à la matinale

De l’info locale à la rubrique qui met en avant les initiatives locales, en passant par le divertissement, l’audience des radios locales et associatives se concentre majoritairement autour de la matinale. "La locomotive de l’audience, c’est la matinale. C’est elle qui va entraîner l’audience sur le reste de la journée", affirme Franck Jehl. Même constat chez Vosges FM, dont les animateurs du morning sont les plus suivis sur les réseaux sociaux.
"Il y a quand même quelques centaines de milliers d’individus qui écoutent régulièrement ces radios associatives." Franck Jehl, directeur d’Azur FM

Qu’en disent les annonceurs ?

Si elles sont d’une part financées par des financements régionaux, les radios locales et associatives trouvent également des fonds grâce à la vente d’espaces publicitaires (plafonnée à 20% pour les radios de catégorie A). Cet engagement de ne promouvoir que, ou majoritairement, des acteurs locaux, se poursuit dans leur stratégie d’annonceurs. Loin du spot national diffusé en série, relayer sa communication au niveau local porte un réel sens. "Ce que j’apprécie, c’est être face à des annonceurs locaux, ce qui rend encore plus qualitative la publicité", nous dit Sébastien Lehnert, directeur des concessions Hyundai, Suzuki, Honda d’Épinal et annonceur sur Vosges FM. À ce niveau-là, la publicité devient presque de l’information.
L’intérêt pour un annonceur d’acheter de l’espace publicitaire à un média local de proximité ? "En s’appelant Vosges FM, on sait très bien qu’on n'ira pas communiquer en dehors du département. J’ai été totalement séduit par ça, parce que j’ai une zone de chalandise qui est de 90% sur le département des Vosges", poursuit Sébastien Lehnert. Au-delà d’un partage de valeurs évident, l’investissement financier doit malgré tout être justifié, rendant ainsi l’argument de l’audience des radios locales et associatives d’autant plus important. "Quand je fais un spot radio, on les entend. Quand je suis dans un magasin à Épinal, etc., c’est souvent Vosges FM qui est diffusée, et l’audience, je la mesure un peu de cette façon-là", affirme l’annonceur. 
Cela interroge quant à la place qu’occupe – et occupera – la radio sur le marché publicitaire. Néanmoins, celle-ci reste très présente dans la stratégie des annonceurs locaux qui continuent de se saisir de ce média auxquels restent attachés les habitants des régions. 

Fragîle Porquerolles le podcast de proximité

Dans son podcast Fragîle Porquerolles, Ingrid Blanchard – directrice générale adjointe chez RCF (Radio chrétienne francophone) – s’éloigne d’une démarche strictement journalistique pour rendre compte du "patrimoine sensible et de la mémoire" de l’île de Porquerolles. À l’heure où le tissu social est altéré par la digitalisation, la promotion d'initiatives locales comme celle-ci est essentielle. Mais qui les écoute ? "Compte tenu de sa thématique très territorialisée, près de 30% des écoutes proviennent du Var. Suivent les grandes villes, Paris, Marseille et Lyon. La France représente 90% des écoutes, suivie de la Suisse, des États-Unis, de la Belgique et de l’Allemagne. De manière plus marginale, c’est toujours émouvant de découvrir que le podcast est écouté au Sénégal, au Mexique, en Polynésie ou en Nouvelle-Calédonie."
Clara Authiat
Armée d’une licence de philosophie et sociologie, Clara a décidé de découvrir le monde avec ses... En savoir plus sur cet auteur



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