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Quelles sont nos sources ? €



Ces études, souvent reprises à longueur d’année dans la presse et dans la bouche des professionnels du secteur de l’audio, ne sont pas complètement représentatives de la réalité du terrain. Elles permettent de structurer le marché, d’accompagner sa consolidation, d’inciter les marques à y porter de l’attention, de solidifier le fragile équilibre financier d’un nouveau secteur. Et c’est peut-être suffisant pour faire l’affaire de ceux qui ont besoin de valoriser leurs contenus et/ou de les monétiser.  

Mais ne nous trompons pas de bataille. Si l’audience dans le secteur de la radio est aujourd’hui basée sur une étude déclarative par téléphone (couplée récemment à une montre portée), le secteur du podcast natif s’appuie sur une certification payante ou sur les statistiques que la plupart des podcasteurs fournissent de manière privée et non certifiée. Il existe aussi la mesure transparente open source, mais c’est une autre histoire et nous vous invitons à lire le résumé de l’article intégral sur OP3, la mesure open source transparente publiée dans Podcast Magazine 3 et rédigée par Benjamin Bellamy.
 
Sans les mesures, pas de marché. Sans le marché, pas d’argent. Sans argent, pas de radio et pas de podcast. Ce hors-série aux fausses allures de pamphlet, tente de dresser le portrait actuel de l’audio radio et de l’audio podcast. Une sorte d’instantané sur la production de podcasts en France et les enjeux de la monétisation. Radios, studios, labels, networks, agences, régies, adtechs, médias … appelez-les comme vous le voudrez. Elles sont aujourd’hui celles qui créent ces histoires, ces flux, ces actualités, ces fictions, ces pastilles sonores qui, de plus en plus, occupent nos oreilles, emplissent nos vies et remplissent notre imaginaire. Alors où en est-on ? Elles sont celles qui butinent de régie en régie, d’adtech en innovation pour mieux structurer leur modèle économique fragilisée par un récent "creux de la vague" de l’industrie.

Nous avons donc pris notre bâton de Pèlerin et nous avons contacté les femmes et les hommes qui agissent sur le terrain, pour modeler le secteur du podcast sous toutes ses formes aujourd’hui. Natif, marque, replay…

Mais qui sont-ils et d’où viennent-ils ?

Depuis plusieurs années maintenant, nous vadrouillons, nous discutons, nous observons, nous testons, nous essayons de comprendre comment évolue l’audio. Vers où il va. Comment ces acteurs agissent selon leur vision, leur position, leur ego, leur temps disponible, leur passion.

Pour ceux qui n’ont pas eu l’envie, l’opportunité ou le désir de se procurer un des deux premiers exemplaires de Podcast Magazine, certains entretiens sont complémentaires pour bien comprendre l’état actuel du secteur. Nous y ferons référence lorsque cela sera nécessaire.

Qui sont ces acteurs qui, sans rien connaître à l’audio, rassemblent des foules, remplissent l’Olympia, fédèrent leur communauté, captent des datas, et surtout attirent des milliers de personnes et deux fois plus d’oreilles à écouter, chaque jour, leurs histoires ? Des paires d’oreilles qui ne vont pas ailleurs pendant ce temps.

Quid des radios ?

Les stations de radio quant à elles ont la tête dans le guidon. Elles n’ont pas vraiment changé leur modèle depuis 20 ans (bien que certaines auraient pu tout casser et imaginer un format risqué et nouveau comme la naïve période de la libération de la FM) et n’ont pas non plus changé les hommes qui les dirigent ou y travaillent, ni les consultants qu’elles sollicitent (la diversité homme-femme est aussi loin d’être équilibrée). Les patrons ou directeurs des programmes des stations de radio l’avouent. Ils n’ont pas le temps d’écouter et certains ont frileusement tenté le pari du natif sans y trouver de modèle économique pour le moment.

La moyenne d’âge des animateurs et des décideurs est de 50 ans et celle des consultants externes plutôt proche de 60. Manu Payet, Fabien Olicard, Guillaume Pley tirent sur l’ambulance en justifiant clairement et avec humilité leurs positions.

Mais, il y a un mais…

Quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, la bulle de l’Internet a fait plop, celle du podcast aussi. Le marché francophone du podcast, l’exception culturelle française, les enjeux des droits d’auteur, les coûts importants de production lorsqu’on veut faire du bon boulot, l’hypersollicitation par l’image, l’arrivée de YouTube, les mauvais choix de Spotify, et j’en passe, tirent toute cette industrie et ses acteurs vers le bas. Mais l’avenir est radieux… pour ceux qui arriveront à tenir, comme toujours.

Et vous connaissez aussi bien la règle du 80/20 ? Nous passons doucement de 80% des plus gros podcasts produits par des indépendants et 20% produits par des studios/labels/agence en 2021 à 20% de producteurs indépendants et 80% de studios/labels/agences.

Et non, ne me demandez pas mes sources, ou relisez l’introduction.
Vous pouvez lire les https://www.lalettre.pro/Mentions-legales-RGPD_a14039.html avant de continuer.
Quelles sont nos sources ?
Rédigé le Dimanche 4 Février 2024