Dix-sept régulateurs européens, à ce jour, ont participé à l’enquête commune et ont interrogé leur paysage audiovisuel respectif quant à l’impact économique de la crise sur le secteur, mais aussi les solutions, notamment mises en place par les pouvoirs publics, pour répondre à la crise. Le CSA belge, en charge de la coordination de l’enquête, vient de publier les premiers résultats de l’enquête.
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Les pertes économiques atteignent au minimum 25% et grimpent jusqu’à 80% dans certains secteurs, en particulier les télévisions et radios commerciales et les chaînes thématiques dédiées au sport. À l’échelle européenne, les premiers résultats montrent un impact plus marqué sur les médias locaux et régionaux, notamment allemands, français, italiens, portugais, slovènes, lettons et belges. Les conséquences pourraient être radicales pour certains médias. Le régulateur des médias en Slovénie estime quant à lui que 30 à 50 % d’entre eux pourraient disparaitre du marché. La disparition d’une part significative des médias locaux aurait un impact considérable, notamment sur la production et la diffusion des informations locales.
Des fonds de soutiens directs
Le rapport préliminaire a enfin identifié les solutions concrètes mises en place par les Etats-membres pour répondre à la crise. De manière générale des fonds de soutien directs et/ou indirects ont été dégagés par les Etats-membres auprès d’acteurs variés du secteur audiovisuel. En Lituanie, un fond spécifique visait à garantir la production et la diffusion d’informations de qualité autour de la crise. En Allemagne, un soutien financier direct a été alloué aux artistes et aux créateurs de contenus. Un fond destiné à 126 projets dont 36 télévisions et 90 radios a été dégagé en Irlande, ainsi qu’un soutien de 4,5 millions à l’industrie du cinéma. Des fonds pour soutenir l’emploi dans le secteur culturel ont été dégagés au Portugal, en Italie et en Espagne. Au Portugal toujours, l’Etat a financé des publicités institutionnelles à hauteur de 15 millions durant la crise.
Une grave menace pour le pluralisme
Malgré les mesures diverses mises en place par les Etats-membres, une question demeure. Les mesures envisagées par ces derniers seront-elles suffisantes pour éviter une situation de non-retour auprès de certains pans du secteur ? Pour Bernardo Herman, Directeur des Affaires européennes du CSA, la disparition d’une partie des acteurs locaux serait "une grave menace pour le pluralisme des médias. À l’aube d’un plan de relance historique envisagé par la Commission Européenne, il ne faudrait pas oublier le rôle que jouent les médias, notamment en matière d’information. Voir disparaître les acteurs audiovisuels locaux, c’est prendre le risque de confier la mission fondamentale d’information à quelques-uns. Quand on envisage cette crise sous l’angle des médias, c’est avant tout une question de démocratie".