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La Lettre Pro de la Radio & des Médias - La Puissance du Média Radio

​Micro-édito, maxi-effets

Vous savez quoi ? Cet édito mensuel que vous avez sous les yeux est particulièrement lu dans les studios. Tellement lu qu’il suscite souvent des retours intéressants, pour ne pas dire stimulants. Cela dit, ne nous y trompons pas. Avec ses 1 900 signes mensuels, ce minuscule espace de liberté ne pèse rien comparé aux centaines de milliers de signes rédigés chaque mois. Paradoxe charmant, cet encart insignifiant, de quelques centimètres de large et de haut, a toujours plus de poids qu’un dossier de plusieurs pages.
C’est finalement, un peu, comme à la radio : une mécanique de pensée à contre-courant, ça fait des remous. Ou comme cette phrase célèbre du cardinal de Richelieu : "Qu’on me donne six lignes écrites de la main du plus honnête homme, j’y trouverai de quoi le faire pendre." On reconnaît toujours l’arbre à ses fruits. C’est, finalement, un peu comme à la radio.

Il paraît que le printemps est propice à l’indulgence. Tant mieux, car les beaux jours arrivent, la fin de saison radiophonique aussi, et chacun commence à regarder vers l’horizon avec un mélange d’impatience et de fatigue.
Le RadioTour 2025, lui, devrait être plus court : probablement deux dates maintenues sur les cinq initialement prévues. Les temps sont durs, on le sait. Mais l’essentiel est préservé : l’envie de se retrouver, de partager des idées, de faire circuler la parole entre pros, hors des écrans, dans la vraie vie. Et rien que cela, c’est déjà précieux.

Une opportunité pour s’autoriser une prise de recul. Non pas pour baisser la garde, mais pour retrouver le rythme – le bon, si possible –, celui qui permet de tenir encore quelques semaines jusqu’au clap final de la saison. On fait avec ce qu’on a, on ajuste, on s’adapte. Et parfois, dans un virage inattendu, il se passe quelque chose. Un speak réussi, un contrat signé, un bon client en interview, une fréquence reconduite, un Torquemada démasqué, une intuition qui se confirme. De quoi se souvenir pourquoi on fait ce métier.

Brulhatour


Matinales filmées à France Bleu : bilan à mi-course

STRATEGIE



Jeudi 20 Janvier 2022


Fruit de la rencontre, il y a près de quatre ans, entre Mathieu Gallet, président de Radio France à l’époque, et Delphine Ernotte-Cunci, présidente de France Télévisions, le projet de filmer les 44 matinales du réseau France Bleu pour les retransmettre sur les antennes de France 3 a désormais, symboliquement, passé le cap des 50% avec le 23e lancement opéré tout récemment à Perpignan. Avec un cap fixé à 100% des matinales filmées d’ici à fin 2023, le calendrier s’accélère pour les équipes qui s’appuient désormais sur l’expérience accumulée jusque-là de ce qui va bien au-delà de la simple radio filmée.


Sixtine Lys, Théo Martin, Émilie Pou, Stéphane Veaux à la tête de la matinale de France Bleu Belfort Montbéliard diffusée sur France 3 Bourgogne Franche‐Comté depuis le 8 juin 2021. © Laurent Herbrecht.
Sixtine Lys, Théo Martin, Émilie Pou, Stéphane Veaux à la tête de la matinale de France Bleu Belfort Montbéliard diffusée sur France 3 Bourgogne Franche‐Comté depuis le 8 juin 2021. © Laurent Herbrecht.

"On a en partie réussi notre pari." Le constat ne se fait pas attendre lorsque l’on interroge Éric Sorek, directeur délégué au déploiement des matinales de France Bleu sur France 3, à l’occasion du passage symbolique des 50% des matinales de France Bleu redistribuées sur les antennes de France 3.
Et pourtant, l’enjeu est de taille dans ce qui s'apparente à "une vraie transformation d’entreprise" pour deux des services publics de l’audiovisuel français. Après six mois de test au premier semestre 2019, les équipes étaient pour la majorité convaincues que ce mariage de raison entre les deux entités locales était porteur de complémentarité et non d’hostilité.
 

Une évolution logique à défaut de révolution

Et pourtant, les questions se sont enchaînées dans les esprits de celles et ceux en charge de cette opération d’envergure avec comme point d’orgue la question cruciale qui était celle de savoir "comment tout cela pouvait préserver l’audience radio sans faire bouger toute l’audience radio vers la télévision" ?
"Les deux publics s’y retrouvent et ne s’y perdent pas." Éric Sorek, directeur délégué au déploiement des matinales de France Bleu sur France 3
Rapidement, les validations techniques et éditoriales ont permis de rassurer tout le monde. Ces réussites rapides sont à mettre au crédit de "l’addition des deux savoir-faire", reconnaît-on conjointement côté radio et télévision. Du côté de l’audience, là encore, les résultats sont satisfaisants. Concrètement, depuis le début de ces opérations de synergie, les audiences des matinales de France 3 affichent des progressions d’audience (en cumulée et en PDA). Quant aux diffusions TV, l’offre info de France Bleu affiche 3% de PDA pour 500 000 à 600 000 téléspectateurs en cumulée pour une couverture actuelle de seulement 70% du territoire.

Maillage de territoires et de talents

Pour ce qui peut être vu comme de la simple radio filmée, Éric Sorek tient à rappeler la complexité du projet : "Ce n’est pas un projet anodin. C’est extraordinaire de fédérer les équipes." Et les chiffres parlent pour lui et l’ensemble des équipes mobilisées. Ainsi, France 3 doit adapter la diffusion des matinales pour adapter sa diffusion régionalisée (24 antennes) à la diffusion territorialisée de France Bleu (44 stations), ce qui représente un casse-tête de diffusion solutionné grâce au concours du CSA.
Pour conduire à la baguette ce type de projet hybride, unique au monde, la répartition des rôles s’avère cruciale. Aux équipes de France Bleu la gestion de toute la partie éditoriale de manière à conserver 100% de l’ADN des matinales. France TV, quant à elle, prend en charge toutes les illustrations des sujets via ses équipes en région ainsi que les images de drones de chaque territoire diffusées lors des chansons ou messages promotionnels diffusés en radio.

"Le produit radio n’a pas évolué avec le passage en TV"

C’est enfin un enjeu de volume de production qui anime toutes les équipes au quotidien. Depuis septembre 2021, la durée des matinales filmées a été portée à 2h contre 1h40 auparavant, ce qui représente, à date, 46 heures de programmes par jour. Un volume conséquent teinté d’une fierté relevée par son chef d'orchestre lui-même : "Avec 100% de direct."
Au final, "le produit radio n’a pas évolué avec le passage en TV", relève-t-on avec soulagement du côté de France Bleu, indiquant au passage avoir réussi à relever un défi majeur qu’est celui de "ne pas être frustré par le fait d’être diffusé en TV". Des indicateurs positifs au moment d’aborder la seconde moitié de ce projet d’envergure et qui motivent équipes et direction qui prennent, à les écouter, de plus en plus de plaisir à accueillir, par l’image, ce nouvel auditeur qu’ils espèrent le plus fidèle possible.

Contact

France Bleu
Maison de la Radio
116 avenue du Président Kennedy
75220 Paris cedex 16
Tél. : 01 45 24 70 00
Web : francebleu.fr
Julien Boujot
Accro de longue date aux médias, qu'il s'agisse de radio, TV, web et presse. Pas une journée ne se... En savoir plus sur cet auteur



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