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La Lettre Pro de la Radio & des Médias - La Puissance du Média Radio

​Rien ne s’arrête, tout se transforme

Vous avez entre les mains le dernier mensuel de La Lettre Pro de la Radio. Ce n’est pas la fin d’une histoire, mais celle d’un très long chapitre de près de quinze ans. Je l’ai déjà dit et écrit ici ou là : porter un mensuel destiné à un marché de niche est un sacerdoce. Peu de gens imaginent, et c’est finalement compréhensible, le travail colossal que représente la parution de onze numéros par saison, depuis Brive-la-Gaillarde. Cette aventure exige de la régularité, de l’endurance et une rigueur constante dans son labeur. Elle impose aussi des privations, des choix de vie que peu accepteraient, une forme de jeûne social et une abstinence dans ses loisirs. Heureusement, comme la Nature a horreur du vide, la fierté du travail accompli, le sentiment d’avoir été utile et, surtout, d’avoir été loyal finissent par l’emporter.
 
Si nous avons tenu le cap durant quinze années, c’est parce que nous n’avons jamais lâché. Pas même un centimètre. Rien. Si nous avons duré aussi longtemps, c’est aussi parce que je suis convaincu que l’habitude devient une seconde nature. Travailler chaque jour, près de 50 semaines par an, transforme un individu. Et parfois, cela transforme aussi un marché, aussi restreint soit-il.
Si nous sommes toujours là, ce n’est pas aussi seulement grâce à la fidélité de nos abonnés, mais aussi parce que les principaux acteurs de ce secteur, fait de professionnels sympathiques, nous ont accompagnés.
 
À la rentrée de septembre, Philippe et moi avons décidé de proposer un format hebdomadaire et 100% numérique. Une fois par semaine, La Lettre Pro – L’Hebdo offrira gratuitement un focus sur l’actualité de la radio et de l’audio digital. Cette publication, que nous espérons voir entrer dans tous les studios de France et d’ailleurs, renverra vers le site pour accéder à des articles exclusifs à forte valeur ajoutée, réservés aux abonnés. Le site lalettre.pro continuera de proposer de nombreux contenus : jusqu’à 2 500 publications par an.
 
Rappelons-nous ensemble que tout ce qui dure se forge dans l’effort. Et tout ce qui compte se poursuit autrement. Il n’y a pas de fin écrite, seulement des habitudes qui changent et des fidélités qui demeurent.

Bonnes vacances !  

Brulhatour


Coup de tonnerre


Lundi 10 Mai 2021



Le printemps marque le retour progressif des orages. Le premier coup de tonnerre s'est fait entendre le 15 avril dernier, lors la publication de la 3e et avant-dernière 126 000 Radio de la saison. Et quel coup de tonnerre ! On apprenait ce matin-là que la radio avait perdu 2 145 000 auditeurs en seulement un an. L'annonce a provoqué bien plus que des étincelles. Et l'arrestation d'un suspect : la Covid-19. Il est vrai que la crise sanitaire ne facilite pas la tâche des professionnels puisqu'elle modifie les comportements d'écoute et donc, impacte la mobilité des auditeurs. Pour autant, les causes de cet orage sont apparues il y a déjà longtemps.

La tendance baissière de l'audience de la radio en France ne date pas de mars 2020, même si ce processus s'est accéléré à cause du contexte sanitaire. Cette tendance baissière s'impose dès l'année 2012. Depuis, elle ne s'est jamais inversée. L'audience cumulée de la radio est passée de 82,1% en 2012 à 73,2% en 2021. Près de dix points perdus en près de dix ans.

La radio a besoin de temps long pour s'installer comme pour dévisser. Une décennie suffit amplement pour voir se dessiner des courbes et cette nouvelle période qui s'ouvre devant nous. Celle du morcellement et du tassement des audiences. Pour autant, la radio reste un média puissant grâce à ses 40 121 000 auditeurs quotidiens. Mais gageons que cet orage n'est pas encore terminé et qu'il nous réserve un autre coup de tonnerre : passer en dessous des 40 millions d'auditeurs quotidiens. Plus qu'un symbole, ce ne serait pas une bonne nouvelle, l'année où la radio fête ses 100 ans et les 40 ans de la FM.

J'ai bien ma petite idée sur les raisons de ce gros grain. La démocratisation du haut débit et la 4G, disponibles désormais dans la campagne la plus reculée, qui sont d'abord des adversaires redoutables de la radio. Ils le resteront encore longtemps. Car vraisemblablement, cette situation du "Je t'aime… moi non plus" n'en est qu'à ses débuts.
 
Frédéric Brulhatour
Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé... En savoir plus sur cet auteur


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