Et vogue la galère !


Mercredi 16 Novembre 2022

Laissons-nous emporter. Laissons arriver ce qui doit arriver. La galère, c’est le quotidien de toutes les professions parce que travailler, c’est toujours un peu galérer. L’un de ne va sans l’autre. Il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne rencontrent pas la galère. Partant de ce postulat, vous avez deux choix. Celui de rien faire ou celui de faire mais avec le risque de galérer. Ici, on a choisi le second en minimisant les risques de galère.



Je vous propose une liste des 5 principales galères qui freinent habituellement les ardeurs des podcasteurs. Il faut comprendre ici que la galère se définie comme un problème à gérer. Alors, dans cette Room, nous n’aborderons pas les galères que l’on ne peut pas prévoir (et qui sont notre fardeau quotidien) mais uniquement celles qui sont récurrentes. Ce sont celles que l’on peut prévoir donc anticiper car "Un homme averti en vaut deux".

La galère technique
C’est probablement la première galère auxquels sont confrontés les podcasteurs qui, pour la majorité d’entre eux, n’ont pas de compétences techniques ni même de connaissances techniques. Le volet refroidi beaucoup de prétendants au podcast. Pour autant, il est nécessaire de remettre l’église au centre village. Jusqu’à la fin des années 2010, il fallait s’équiper de grosses machines : des consoles, des lecteurs, des compresseurs, des unités de stockage… Les temps ont radicalement changé ces dernières années avec, de plus en plus souvent, des outils tout-en-un. Des outils de plus en plus accessibles en termes de coûts et en termes d’utilisation. Si votre sujet est bon, l’aspect technique est secondaire même si la notion de confortabilité reste une notion prise en compte par l’auditeur.
 
La galère liée à l’audience
Lorsque l’on produit du son, c’est d’abord pour être écouté. Je n’ai jamais rencontré de podcasteurs qui ne souhaitent pas être écoutés. L’audience, c’est la principale récompense du podcasteur. Et, c’est malheureusement régulièrement un frein à la poursuite de cette activité. L’activité devient grisante dès la mise en ligne. Elle est d’autant plus grisante lorsqu’elle devient populaire. C’est le moteur d’un travail au long cours. Seulement, quand l’audience n’est pas au rendez-vous, il est logique de s’interroger, d’adapter son podcast dans sa durée, son format et, parfois, se remettre en cause. Cette remise en cause sonne souvent la fin de l’aventure. Pour preuve, les nombreuses séries de podcasts qui ne dépasse les 3 ou 4 épisodes. Quand c’est le cas, c’est que la mayonnaise n’a pas pris.
 
La galère liée à la monétisation
Monétiser, c’est un métier. Comme l’aspect lié à la problématique technique, celui lié à cette monétisation peut vite se transformer en galère. D’abord parce que cet aspect dépend de l’audience qui, elle-même, dépend de la qualité du podcast donc de la qualité de sa production. Si vous galérez sur les deux premiers, vous galèrerez sur cette étape de la monétisation. Pour le reste, vous comprendrez rapidement qu’il faut générer beaucoup d’écoutes pour percevoir une rémunération. Vous comprendrez aussi que séduire et convaincre un partenaire financier, qui vous accompagnera dans votre démarche, est un parcours du combattant.
 
La galère liée au temps
Comme le mal de dos était le mal du siècle dernier, ce que l’on pourrait appeler "le mal de temps" est le nouveau mal de notre siècle. Chacun d’entre nous dispose d’un volume de temps identique mais la façon de l’utiliser diffère d’un individu à l’autre. La galère liée au temps qui passe s’inscrit comme la prochaine galère. Ceux qui auront du temps pourront produire. Ceux qui n’en auront pas (ou pas suffisamment) abandonneront l’idée de se lancer dans cette aventure du podcast. Parce que oui, et il intéressant de le rappeler, produire deux minutes de vidéo ou deux minutes de son n'exige pas seulement deux minutes de travail. C’est un rapport que peu de gens comprennent.
 
La galère juridique
Celle-ci, elle frappe généralement quand on ne s’y attend pas. Elle est donc brutale. Pas forcément encore très répandue parce que le marché se met en place, doucement. Mais lorsque celui-ci aura trouvé ses marques et sa vitesse de croisière, il faudra la prendre en compte et la voir venir avec beaucoup d'attention. Cadrer les contrats avec votre plateforme, probablement signer un contrat de confiance avec ce qui apparaissent dans votre podcast, obtenir des autorisations d’utilisation d’éléments sonores, clarifier ce qui est libre de droit et ce qui ne l’est pas, tenir une comptabilité... Là encore, cette galère juridique, qui sera encore plus prégnante demain, freinera d’autant plus les ardeurs des podcasteurs.
 
Je terminerai ce billet par un proverbe tibétain qui vous encourage à prendre du recul sur les galères : "Si un problème a une solution, alors il est inutile de s'en inquiéter ; s'il n'en a pas, s'inquiéter n'y changera rien". Donc, zen…
 
Brulhatour