Coup de tonnerre


Jeudi 6 Mai 2021

Le printemps marque le retour progressif des orages. Le premier coup de tonnerre s'est fait entendre le 15 avril dernier, lors la publication de la 3e et avant-dernière 126 000 Radio de la saison. Et quel coup de tonnerre ! On apprenait ce matin-là que la radio avait perdu 2 145 000 auditeurs en seulement un an. L'annonce a provoqué bien plus que des étincelles. Et l'arrestation d'un suspect : la Covid-19. Il est vrai que la crise sanitaire ne facilite pas la tâche des professionnels puisqu'elle modifie les comportements d'écoute et donc, impacte la mobilité des auditeurs. Pour autant, les causes de cet orage sont apparues il y a déjà longtemps.

La tendance baissière de l'audience de la radio en France ne date pas de mars 2020, même si ce processus s'est accéléré à cause du contexte sanitaire. Cette tendance baissière s'impose dès l'année 2012. Depuis, elle ne s'est jamais inversée. L'audience cumulée de la radio est passée de 82,1% en 2012 à 73,2% en 2021. Près de dix points perdus en près de dix ans.

La radio a besoin de temps long pour s'installer comme pour dévisser. Une décennie suffit amplement pour voir se dessiner des courbes et cette nouvelle période qui s'ouvre devant nous. Celle du morcellement et du tassement des audiences. Pour autant, la radio reste un média puissant grâce à ses 40 121 000 auditeurs quotidiens. Mais gageons que cet orage n'est pas encore terminé et qu'il nous réserve un autre coup de tonnerre : passer en dessous des 40 millions d'auditeurs quotidiens. Plus qu'un symbole, ce ne serait pas une bonne nouvelle, l'année où la radio fête ses 100 ans et les 40 ans de la FM.

J'ai bien ma petite idée sur les raisons de ce gros grain. La démocratisation du haut débit et la 4G, disponibles désormais dans la campagne la plus reculée, qui sont d'abord des adversaires redoutables de la radio. Ils le resteront encore longtemps. Car vraisemblablement, cette situation du "Je t'aime… moi non plus" n'en est qu'à ses débuts.
Brulhatour