Agnès Saal : l'affaire Radio France en boomerang ?

Rédigé par le Mardi 5 Mai 2015 à 12:40 | modifié le Mardi 5 Mai 2015 à [HEURE]


Après l'affaire "Mathieu Gallet" à Radio France, la nouvelle affaire dite "des taxis de l'Ina", qui a coûté sa place la semaine semaine dernière à Agnès Saal, a fait réagir Mathieu Quétel, spécialiste de la médiatisation politique et président de Sountsou Affaires Publiques. Il nous offre ici un décryptage qui permet de mieux entrevoir ce qui a pu se passer dans "cette affaire dans l'affaire". Une tribune issue du Huffington Post que nous reproduisons dans son intégralité.


Mathieu Quétel © Tristan Paviot
Acte 1 : Le Canard Enchaîné révèle des travaux engagés par le PDG de Radio France dans son bureau de la Maison de la Radio.
Acte 2 : Le Palmipède complète ses informations par de nouvelles "révélations" sur deux bureaux rénovés à grand frais, sur demande du même Mathieu Gallet, alors qu'il était président de l'INA. On imagine que l'objectif de ces nouvelles divulgations étaient "d'alourdir la barque" et de convaincre l'opinion que le fringant PDG était coutumier des dépenses somptuaires.
Acte 3 : Ces nouvelles "informations" publiées si opportunément interpellent au sein de la Maison Ronde, dans un communiqué de presse, la présidence de Radio France demande à l'INA de bien vouloir "apporter le démenti le plus ferme à ces allégations". Cette démarche fut suivie d'un lourd silence qui ne manqua pas de surprendre dans les couloirs de la présidence de Radio France.

Acte 4 : Depuis plusieurs mois, on savait que la présidente de l'INA ne portait pas Mathieu Gallet en grande estime et qu'elle se répandait dans le "tout Paris aux boiseries dorées" sur son bilan bien maigre et surgonflé au marketing prodigué par de coûteux conseillers. On peut donc imaginer, que les réseaux de l'ex P-dg de l'INA au sein de son ancienne maison se sont réveillés et ont commencé à travailler à une contre-attaque. Celle-ci apparaitra sous la forme d'un rapport redoutable de précision, envoyé sous couvert d'anonymat au Conseil d'Administration de l'INA et rendu public par Le Figaro dans la foulée.



Épilogue : Ces "révélations" ont coûté sa place à la présidente en à peine 48 heures. Il faut préciser que le rapport en question, révélé par le magazine Challenges, montre le don d'ubiquité de Madame Saal dans son utilisation des taxis, puisque certaines de ses courses se déroulaient simultanément, quand son fils ne profitait pas des largesses de l'INA pour vaquer à ses propres occupations.
Cette campagne "éclair" montre que l'effet boomerang peut-être dévastateur dans une opération de lobbying du dénigrement, ces méthodes sont à éviter, elles se retournent souvent contre leurs auteurs, ou leurs complices.

Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé… En savoir plus sur cet auteur
Dans la même rubrique :