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Économie et emploi dans les radios privées belges francophones

Rédigé par le Jeudi 17 Novembre 2016 à 09:19 | modifié le Jeudi 17 Novembre 2016 à 09:19



Le Conseil supérieur de l’audiovisuel publie sa synthèse relative au contrôle annuel des radios privées FM autorisées en Fédération Wallonie-Bruxelles. L’instance de régulation attire cette année l’attention sur la santé économique du secteur et sur l’emploi que génère le paysage radiophonique belge francophone. À l’aube du plan de fréquences 2017 et du passage annoncé au numérique, mieux comprendre la réalité économique de ces acteurs semble pertinent.


En Belgique, malgré le fossé économique qui existe entre les radios en réseau (celles qui disposent de plusieurs fréquences) et les radios indépendantes, ces dernières réalisent une légère progression de leur CA total total en 2015, dépassant les 4 M€. La croissance d’environ 1 M€ par rapport à l’année précédente doit toutefois être nuancée : les radios associatives et d’expression ont, en effet, perçu en 2015 les subsides pour les années 2013 et 2014. Toutes choses étant égales, la progression reste toutefois 271.684,09 euros. Alors que certains géants parmi les radios en réseau affichent un CA de près de 27 M€, 72,6 % des radios indépendantes (une seule fréquence) ont un CA inférieur à 50.000 euros.


Les 74 radios indépendantes présentes en Fédération Wallonie-Bruxelles maintiennent leur équilibre financier. Vingt-huit de ces radios affichent toutefois un recul significatif par rapport à leur chiffre d’affaires 2014. Dans ce contexte, le risque que les radios indépendantes éprouvent de sérieuses difficultés pour assumer, seules, les coûts relatifs à leur passage au numérique est bien réel. Ces coûts porteront essentiellement sur le simulcast (coûts de diffusion à la fois sur la bande FM et en DAB+) et représenteront un défi important pour la majorité des radios indépendantes et même pour certaines radios en réseaux.


Un écart qui se confirme

Les réseaux à couverture communautaire (Bel RTL, Radio Contact, Nostalgie et NRJ) et les réseaux à couverture urbaine (Fun et DH Radio) assurent 91 % du CA global des radios FM privées. Les 74 radios indépendantes représentent 5%, alors que les réseaux provinciaux (Must FM, Antipode, Maximum et Sud Radio) se partagent les 4 % restants.
Exception faite d’Antipode, les quatre radios provinciales affichent un recul significatif depuis deux ans, avec une perte globale cette année d’environ 200.000 euros sur un montant total de 3.421.239,23 d’euros.


Radio Contact reste première au classement en atteignant cette année 26.924.162,08 euros de chiffre d’affaires, La progression la plus importante est réalisée par Radio Nostalgie qui passe de 10.838.564,29 euros en 2014 à 13.397.390 euros en 2015.

Économie et emploi dans les radios privées belges francophones

65 % des revenus publicitaires sont générés par un seul groupe

La publicité représente de loin la principale source de revenu pour les radios privées en réseau. Si l’écart relatif au chiffre d’affaires global est de plus en plus marqué entre les radios communautaires en réseau et les radios provinciales , il se précise encore davantage lorsque l’on aborde la question des revenus publicitaires. Bel RTL et Radio Contact, qui appartiennent au même groupe, représentent 65% des revenus publicitaires générés par l’ensemble des réseaux communautaires et urbains. Nostalgie, NRJ, Fun Radio et DH Radio se partagent les 32% restants. Les quatre radios provinciales atteignent quant à elles 3% de ces revenus.

Économie et emploi dans les radios privées belges francophones

Radios indépendantes : un seul acteur franchit les 100.000 euros

Les radios indépendantes occupent une place moins importante sur le marché publicitaire. Seuls Radio Judaïca, Radio Beloeil, Impact FM, Gold FM et Arabel franchissent le seuil de 50.000 euros de chiffre d’affaires publicitaire brut. Sur l’ensemble des 37 radios indépendantes qui bénéficient de revenus publicitaires, Arabel est de loin la plus performante puisqu’elle représente à elle seule 40 % du revenu publicitaire global de ces radios.

Légère progression du volume d’emploi pour les radios en réseau

Le CSA souligne un accroissement général du volume d’emploi au sein des radios en réseau. Six des dix radios en réseau engagent par ailleurs davantage de salarié.e.s que d’indépendant.e.s. Le volume d’emploi le plus important est observé chez Bel RTL qui atteint désormais les 71,4 équivalents temps-plein pour une masse salariale qui se chiffre à 5.808.551 euros. Vient ensuite Radio Contact qui représente la seconde radio en réseau dont la masse salariale est la plus importante. Le chiffre d’affaire brut de cette radio s’approche des 27.000.000 €, pour une masse salariale totale de 2.571.115,00 €. Le format généraliste de Bel RTL explique l’importance relative de sa masse salariale. Fun Radio est la radio qui affiche enfin la plus belle progression et compte 21,8 équivalents temps plein en 2015.

Économie et emploi dans les radios privées belges francophones

Indépendantes : le bénévolat comme support indispensable

Sans surprise, la situation économique liée à l’emploi est différente pour les radios indépendantes. Dans un contexte où seules 13 radios sur 74 dépassent les 100.000 € de chiffre d’affaires, la viabilité des radios indépendantes est pour la plupart d’entre-elles garantie par l’intervention des bénévoles, avec une moyenne de 31 bénévoles par radio. Près de 2.300 bénévoles sont actifs dans le paysage radiophonique belge francophone avec une moyenne de 4,2 heures prestées par semaine et par personne. Sur les 74 radios indépendantes, 27 font appel à de l’emploi rémunéré. La moyenne reste pourtant inférieure à 5 employé.e.s ETP. Arabel fait à nouveau figure d’exception avec 18 emplois rémunérés.

Économie et emploi dans les radios privées belges francophones

Quotas: 4,5 % d’artistes belges francophones et plus encore

À côté des volets "économie" et "emploi", le bilan radio s’intéresse également aux obligations de promotion culturelle et de production propre, ainsi qu’aux quotas de diffusion d’oeuvres en langue française et issues de la Communauté française. Dans une optique de promotion artistique, la législation applicable prévoit une obligation de diffuser un quota d’oeuvres musicales de la Communauté française, soit 4,5% d’oeuvres définies comme émanant de compositeurs, d’artistes-interprètes ou de producteurs indépendants dont le domicile, le siège d’exploitation ou le siège social est situé en région de langue française ou en région bilingue de Bruxelles-Capitale. Les radios autorisées sont non seulement soumises au respect de ce seuil de 4,5% d’oeuvres musicales de la Communauté française, mais aussi au respect de leurs propres engagements figurant dans leur dossier de candidature rentré en réponse à l’appel d’offres.

En 2015, toutes les radios ont respecté leurs obligations et leur engagement. Plusieurs éditeurs dépassent même ces derniers de 3 %. Ces chiffres indiquent le souci des radios de promouvoir les artistes belges francophones. Après une année 2014 marquée par le succès international de Stromae, les indicateurs restent bel et bien dans le vert. En effet, l’année 2015 a vu l’émergence de nouveaux talents de la Fédération Wallonie-Bruxelles dont Lost Frequencies, Alice on the Roof et Loïc Nottet forment le trio de tête.


L'étude complète ICI


Frédéric Brulhatour
Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé... En savoir plus sur cet auteur

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