Brulhatour

Podcast : que reste-t-il à faire ?



Mercredi 13 Octobre 2021

Que reste-t-il à faire pour développer le monde du podcast ? C’est le sujet central de cette nouvelle Room. Alors, c’est assez dangereux de poser la question. Parce que le travail est titanesque. Ce qu’il reste à faire, c’est un peu les Douze travaux d’Hercule. Je vais me limiter à 7. À chaque jour suffit sa peine…



#1 Encourager la création d’une plateforme francophone souveraine
Apple Podcasts et Google Podcasts c’est bien mais, avouons qu’une plateforme 100% francophone ou mieux 100% française, ce serait encore mieux. Mieux car il s’agit indirectement de promouvoir la langue française, d’encourager les podcasteurs francophones, de soutenir la création française et d’accompagner, celles et ceux qui en France pensent et élaborent des projets autour de l’Audio Digital. Quoi que l’on dise, il y a de fortes chances pour que l’Audio Digital prenne demain une place. De plus en plus importante, autrement dit, occupe une position stratégique. Les acteurs, du plus petit au plus grand, ont tout intérêt à tirer dans le même sens. Rêvons à une Agence nationale de l’Audio Digital qui serait tout, sauf un comité Théodule. Il aurait comme objectif de déceler les talents et de les accompagner. Rêvons encore en imaginant une agence qui produirait des podcasts français en langue anglaise pour gratter des parts de marché à l’international.
 
#2 Incarner les podcasts avec des artistes populaires et des personnalités
On le dit et on le répète souvent : la dynamique du monde du podcast dépend, certes de la qualité des contenus proposés, mais aussi et surtout de celles et ceux qui la porte. Forcément, plus les podcasts seront incarnés par des personnalités du monde du spectacle ou du monde médiatique, plus le grand public en aura connaissance. D’abord, il pourra enfin donner une définition au mot podcast et, probablement, devenir des fans de séries portés par des animateurs, des chanteurs, des acteurs, des politiques… Bref, des personnalités publiques. C’est la raison pour laquelle les producteurs de podcasts ont tout intérêt à aller draguer ces personnalités pour les convaincre à incarner un podcast.
 
#3 Pousser à une plus rapide appropriation du format par les médias et les acteurs culturels
Le développement du podcast passera aussi par l’appropriation de ce format par les médias (et pas seulement les médias radiophoniques… Car la télévision, la PQR ou la presse régionale ont devant elles un formidable terrain de jeu. Cette appropriation devra aussi devenir une réalité pour les organismes publics, les structures privées, les associations, les PME, les ministères… On peut (encore et toujours) rêver mais l’avenir du podcast doit être similaire aux conséquences de l’avènement de l’Internet dans nos sociétés modernes. Hier chaque entité physique ou morale s’est dotée d’un site internet. Et bien, demain, chaque entité physique ou morale devra, en plus se doter d’un ou plusieurs podcasts.
 
#4 Ouvrir l’éditorial à des sujets accessibles et concernants
Comme pour un article ou un reportage, le podcast doit rester accessible et concernant. J’aurai envie d’ajouter populaire. Populaire, ce n’est pas un gros mot. Cela veut dire que le podcast doit être écouté par des auditeurs qui habitent au-delà du péage de Saint-Arnoult-en-Yvelyne. Au-delà, des colonnes d’Hercule imposées par cette musique médiatique parisienne qui croit que l’auditeur de podcast ne peut être qu’un individu de moins de 30 ans, habitant Paris, exerçant un poste de cadre, roulant à vélo et mangeant du tofu. N’oubliez pas que l’auditeur a toujours les cartes en main. C’est lui qui décide. C’est lui qui fait de votre podcast un succès ou un échec et pas forcément l’auditeur parisien…
 
#5 Accélérer le déploiement du podcast de proximité
Il y a un vrai marché du podcast de proximité. La proximité dans le podcast, ce n’est pas compliqué pour l’expliquer. Ce sont des gens qui parlent à d’autres gens avec le même vocabulaire. Ils ne sont pas forcément d’accord sur tout, mais, ils se comprennent, et ça, c’est le principal. Combien d’auditeurs ne comprennent pas ce qu’ils entendent à la radio ou en écoutant un podcast ? La proximité, c’est aller ver un terrain inexploré. Tout est là-bas à défricher, à labourer, à semer et à récolter.
 
#6 Améliorer les algorithmes de recherche des podcasts
Répétons-le une énième fois : trouver un bon podcast à écouter demeure aujourd’hui encore très difficile. Pas dans le modus operandi mais dans l’opération algorithmique de la plateforme qui va fournir des résultats souvent décevants. La meilleure technique de découvrabilité, c’est le bouche-à-oreille. C’est loyal mais pas suffisant. Quand demain, en, deux clics, vous trouverez le ou les podcasts de vos rêves qui répondent à vos envies et à vos attentes, l’entreprise qui produira cette intelligence artificielle aura toute ma gratitude.
 
#7 Encourager les annonceurs à s’approprier le podcast
Connaissant les loulous, je peux vous assurer qu’ils vont être de plus en plus nombreux à s’intéresser ce nouveau format. Pourquoi ? Parce que l’annonceur est, génétiquement, très opportuniste. C’est d’ailleurs une de ses faiblesses. Quand on est trop opportuniste, on est trop prévisible. Dans ce cas précis, c’est tant mieux pour les podcasteurs. Car en plus de produire un podcast, en tirer une rémunération régulière, c’est quand même l’Alpha et l’Oméga du monde du podcast de demain. Plus les investissements seront élevés, plus, à l’autre bout de la chaine, la qualité résonnera dans les oreilles de l’auditeur.
 
Brulhatour

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