Brulhatour

Cette question liée à l’accessibilité des podcasts est assez ténébreuse. Je vais néanmoins partager avec vous quelques pistes de réflexion autour de cette accessibilité. Parions d’ailleurs que vous n’allez pas forcément être d’accord ni avec mon ressenti, ni avec ma vision de ce que représente l’accessibilité dans le monde du podcast.


L’accessibilité des podcasts, ça vous parle ?

Un rapide aparté avant de débuter cette nouvelle room sur ClubHouse. Ça tombe bien parce qu’on dit et on répète que cet espace conversationnel est le réseau social de la bienveillance. Je n’ai pas vérifié. Ceci dit, aujourd’hui (nous sommes le mercredi 1er mars, je le précise pour celles et ceux qui nous écoutent en replay), c’est la Journée mondiale du compliment. C’est d’ailleurs assez curieux qu’il faille une journée spécifique pour rappeler aux individus des comportements qui devraient être, par nature, intégrés à chacun d’entre nous et essentiels.
J’évoque cette Journée mondiale du compliment parce que j’apprends ces dernières heures que un quart des employés (25%) affirme ne jamais recevoir de compliments par rapport à leur travail. Pourtant, lorsque l’on est poussé, encouragé, félicité, récompensé, salué… on est toujours davantage motivé et donc, davantage productif.  Alors aujourd’hui, on peut complimenter les uns et les autres mais ce qui serait bien, le reste de l’année, ce serait aussi de préserver ce qui fait cette spécificité des individus intelligents : la bienveillance et la sympathie (pas forcément avec n’importe qui, je vous l’accorde).

Bon, l’accessibilité. Qu’est-ce que vous voulez que je vous raconte sur l’accessibilité des podcasts ? Honnêtement quand on me parle d’accessibilité, je pense d’abord à celle qui consiste à rendre accessible le contenu en rebondissant sur la formule désormais bien connue et un peu fatigante du "partout et tout le temps". Faire que vos podcasts soient présents, et donc accessibles partout, c’est probablement le premier défi à réaliser. Quand on me parle d’accessibilité, je pense aussi et toujours au contenu mais sous un autre angle. Un contenu accessible, c’est un contenu compréhensible par un maximum d’auditeurs. Concrètement, cela veut dire utiliser le même vocabulaire que ceux qui pourraient vous écouter afin de favoriser l’accessibilité. Plus encore, cela veut dire que vous ne partez pas dans tous les sens : un podcast / une idée. C’est un peu comme à la radio : une intervention entre deux disques / une information simple, claire, nette et donc efficace.

Voilà, pour moi, ce que représente l’accessibilité des podcasts. En creusant davantage, on peut tenter d’entrer dans des interstices moins significatifs pour une très importante majorité d’auditeurs. Mais, comme "Le Diable est dans les détails", on va donc aller dans les détails. J’utilise cette expression qui signifie qu’une faute dans un détail peut compromettre tout un ensemble. À vous de me prouver que des podcasts qui ne seraient pas accessibles aux déficients visuels, aux personnes malentendantes ou encore aux analphabètes (ceux qui n’ont pas appris à lire ou à écrire) peuvent déstabiliser l’ensemble de la pyramide. Si c’était le cas, il y a fort à parier que l’ensemble des entreprises qui gravitent autour de ce monde du podcast auraient pris la mesure de cette problématique qui met obligatoirement de côté ceux qui n’entendent pas (ou mal), ceux qui ne voient pas (ou mal) et ceux qui ne savent pas lire (ou mal).

Sauf qu’il ne suffit pas de le dire. Il faut aussi prendre son bâton de pèlerin et convaincre les acteurs du podcast pour qu’ils impulsent des améliorations techniques et donc, qu’ils y consacrent un budget. Oui, parce que claironner sur tous les toits qu’il faut rendre accessible les podcasts, tout le monde peut le faire, c’est facile, ça mange pas de pain, ça donne bonne conscience et ça coûte pas cher. En revanche, réfléchir à des évolutions techniques, les financer et les mettre en oeuvre pour faciliter la consommation des podcasts chez des auditeurs porteurs de handicap, c’est le pallier au-dessus.

Plus encore que dans le monde de la radio, le monde du podcast est parfois (un peu trop) donneur de leçons avec des podcasteurs qui sont davantage dans un rôle d’éditorialiste et dans un fauteuil de moralisateur. Souvent ce sont des leçons "à pas cher" pour, je le répète, se donner facilement une bonne conscience et faire sa B.A. Si "Rome ne s’est pas faite en un jour", on peut  également supposer, prédire, prévoir et imaginer que les producteurs de podcasts mettront du temps pour répondre aux doléances et aux exigences (et elles sont nombreuses) des auditeurs. Ils le feront, c’est une certitude.

Rédigé par Brulhatour le Mercredi 1 Mars 2023 à 13:02 | Commentaires (0)

Il y a deux principales raisons qui poussent une personne à s’engager dans le podcast. La première, c’est assouvir une envie (celle de partager par exemple une passion et mieux la faire connaître). La seconde, c’est de tenter de gagner de l’argent afin, dans un premier temps, d’arrondir ses fins de mois. Parfois, les deux font la fête. C’est rare car cela dépend de nombreux facteurs.


Après iTunes, des tunes !

La mode est à la double vie. Pas celle à laquelle vous pensez. La double vie professionnelle. Il faut dire que le contexte pousse les uns et les autres à prendre soin de son pouvoir d'achat ou mieux, à le développer. Est-ce une bonne chose ? Oui et non. Il n’est pas forcément normal de se tuer à la tâche. Comme pour toutes choses, il faut trouver un équilibre. Parfois certains veulent se dépasser et aller de l’avant. Ça fait plaisir à voir et cela produit un effet de courroie d'entraînement. D’autres y sont contraints pour des raisons de faible pouvoir d’achat et de charges contraintes. Dans ce cas, il y a une obligation qui produit une anormalité. Bref, ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui mais il ne faut pas l'ignorer : beaucoup de nouveaux podcasteurs (est-ce la majorité d’ailleurs ?) s’engagent dans la démarche du podcast pour tenter d’arrondir leurs fins de mois.

Possible mais pas facile

Tout abandonner et quitter son travail pour se lancer dans le monde du podcast n’est pas raisonnable. Il y a probablement des contre-exemples mais je n’en connais pas. Garder son travail et développer une activité annexe en lien avec le podcast me parait plus raisonnable. Et donc raisonnable, il faut l’être encore davantage lorsque l’on met les deux pieds dans le podcast. Si l’aventure est passionnante, il faut aussi comprendre qu’elle est aussi très chronophage et pas forcément très lucrative. Voire pas lucrative du tout.
Bon, on sait quels sont les ingrédients qu’il faut réunir pour commencer à gagner de l’argent. Dans l'ordre : du travail, du travail, du travail, du travail et du travail. Tout le reste, c’est de la littérature. Enfin, pas tout à fait car ce serait beaucoup trop simple : il faut aussi un bon alignement de planètes (de la chance) et il faut s'entourer des bonnes personnes (au bon moment).

Ce qu’il faudrait (peut-être) faire :

- choisir un sujet ouvert (un thème populaire pour ratisser large),
- produire un podcast doté d’une vraie qualité d’écoute (technique)
- s’appuyer sur un style et un ton que l’on ne trouve pas ailleurs,
- faire preuve de régularité dans les publications (les plus rapprochées possibles)
- ventiler ses productions sur le plus grand nombre de plateformes,
- signer et négocier finement avec des marques,
- utiliser ses compétences professionnelles,
- comprendre la mécanique du coût par mille (souvent inatteignable)
- s’entourer des bonnes personnes (les revenus dépendent souvent de votre réseau).

Ce qu’il faudrait (peut-être) ne pas faire :

- mettre tous ses oeufs dans le même panier,
- être ennuyeux,
- croire que vous êtes fait pour le podcast,
- s’isoler dans son studio et ne pas être curieux,
- copier/imiter (faire comme les autres podcasteurs)
- croire que le podcast n’est pas une activité chronophage,
- aller trop vite (le marché du podcast n’est pas totalement structuré).

La vocation du podcast

Dans tous les cas, et impérativement dans le difficile monde du travail, il faut d'abord trouver sa vocation. Celles et ceux qui ont trouvé leur vocation ont un rapport particulier avec le travail : 70% de plaisirs et 30% de souffrances (relisez Confucius qui dit : "Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie"). C’est l’inverse, pour ceux qui ne l’ont pas trouvée (leur vocation) et qui souffrent davantage. Souvent en silence et pendant longtemps, au moins durant 44 ans.
C’est surtout à cette première question qu’il faut répondre : le podcast est-il ma vocation ? Après y avoir répondu, c’est une autre histoire qui débute…

Rédigé par Brulhatour le Mercredi 22 Février 2023 à 18:37 | Commentaires (0)

Le podcast est-il si ancré dans les esprits des auditeurs ? On va le constater et le vérifier dans quelques jours avec l’organisation du premier Podcasthon. Du 25 au 31 mars, plus de 300 podcasteurs francophones vont tenter d’engager leurs communautés pour soutenir une bonne cause. Objectif : collecter des fonds.


Les podcasteurs sont-ils engagés et engageants ?

Ce Podcasthon est une opération qui joue, sans le vouloir, le rôle de baromètre. Outre le seul aspect lié à l’audience numérique, cette opération va aller plus loin : elle va permettre de mesurer l’engagement des auditeurs. On va donc pouvoir observer si l’adhésion d’un podcasteur peut se transformer en abonnement. C’est un peu tirer par les cheveux mais je vais en remettre une couche. Dans le monde du podcast, il y a une différence entre adhésion (on adhère à un podcast et notamment à son contenu) et abonnement (on verse son obole pour soutenir le podcast ou avoir accès, par exemple, à des contenus exclusifs).
À grande échelle, ce Podcasthon va donc permettre de mesurer, d’estimer, d’évaluer et de peser l’engagement des auditeurs. Un engagement qui, vous l’avez compris, devra aller bien plus loin que la seule capacité à provoquer une écoute régulière.
 
Solliciter les auditeurs

L’événement s’inspire, très librement, d’un autre événement : Z Event. Il y a néanmoins quelques grandes différences. La durée de la collecte s’étale sur 7 jours. Pour lever des fonds, c’est probablement donc moins évident qu’un événement qui se déroule en direct et sur un laps de temps beaucoup plus court où l’on peut suivre en temps réel les promesses de don.
Ce qui m’intéresse ici, ce n’est pas forcément le montant des dons qui seront récoltés mais la capacité qu’auront les quelque 300 podcasteurs à pousser, à motiver et à encourager les auditeurs à donner. C’est pourquoi ce Podcasthon se positionne, d’abord, comme une sorte de baromètre : un outil pour mesurer la capacité des podcasteurs à convaincre l’audience. C’est important de le spécifier : les qualités exigées pour produire un podcast ne sont pas les mêmes que celles qui sont demandées pour fidéliser une audience. Ainsi, vous pouvez être un génial podcasteur mais un piètre podcasteur pour promouvoir et solliciter votre communauté.
 
Fédérer les communautés
Enfin, ce Podcasthon sera aussi l’opportunité d’observer comment les communautés des uns et des autres s’encastreront les unes dans les autres. En particulier dans le monde du podcast, les communautés sont parfois bien différentes. Des vraies disparités et des contrastes puissants : philosophiques, cultuelles, sociaux, politiques… qui peuvent provoquer des désaccords sur la vision du podcast ou même sur l’ADN de ce support quand il s’agit de marquer une différence entre natif et replay pour ne citer que cet exemple plutôt prégnant dans la profession.
Saluons l’initiative de ce Podcasthon. Espérons que l’engagement soit à la hauteur des espérances dans un monde contraint par une inflation galopante, des tensions récurrentes ici ou là-bas et par un moral en baisse qui, eux, n’engagent pas à l’engagement.

Toutes les infos sur ce Podccasthon sont ICI.
Et profitez-en pour vous abonner à Podcast Magazine !

Rédigé par Brulhatour le Mercredi 15 Février 2023 à 13:02 | Commentaires (0)

Si vous souhaitez déplacer vos podcasts d'un hébergeur à un autre, c'est que vous avez fait le mauvais choix. Vous n'avez pas suffisamment prévu, pensé, réfléchi ou anticipé votre diffusion. Quoi qu'il arrive, si vous passez par un hébergeur celui-ci ventilera votre épisode ou votre série sur l'ensemble des plateformes d'écoute. Si vous voulez en changer d'hébergeur, c'est que le problème est probablement plus profond...


Ça migre un podcast ?

J'ai regardé ce que veut dire le mot "migration". C'est un "déplacement volontaire d'individus ou de populations d'un pays dans un autre". Il y a un deuxième sens adapté au monde animal : "Voyage annuel d'une population animale depuis son aire de reproduction jusqu'à une aire d'hivernage" selon le Larousse. Enfin, il y a un troisième sens, celui qui nous intéresse ici : "transformation de données, de programmes ou de logiciels afin de les rendre compatibles avec un autre environnement informatique". Ce qu'il faut retenir dans les deux premières c'est le mot "déplacement" et dans la troisième définition, c'est l'adjectif "compatibles".

Les raisons de la séparation
Mais quelle mouche peut piquer un podcasteur pour que celui-ci change d'hébergeur ? Ça, c'est une question intéressante. Alors, voyons très rapidement quelques raisons : le coût (l'abonnement est trop cher), la fluidité (le mise en ligne est trop lente ou fastidieuse), la mécanique (l'hébergeur est trop souvent en panne), l'image (l'hébergeur n'incarne pas vos valeurs)... et, au bout du bout, l'arrêt de l'activité liée au podcast qui entraîne, in fine, la rupture de l'abonnement avec l'hébergeur.
 
Réfléchir avant. Cliquer après
On fait souvent l'inverse sur le web. Et souvent, on le regrette. Quel intérêt d'ailleurs auriez-vous à quitter un hébergeur pour un autre ? On ne quitte pas un hébergeur sur un coup de tête.  Alors, il faut consacrer du temps à la réflexion, personne ne le fera à votre place. Prendre du temps pour lire votre contrat. Et puis, aussi et surtout, recenser les outils et les services mis à votre disposition. Mettez dans la balance le prix de l'abonnement et la durée d'abonnement, l'engagement. Par exemple, si votre podcast connait un certain succès, pourriez-vous engager dans un processus de monétisation ? Autre exemple, partir d'un hébergeur, c'est aussi perdre ses statistiques d'audience et donc repartir à zéro. C'est dur sur le plan psychologique. 
 
Le meilleur hébergeur, c'est vous
Un site vitrine, c'est votre première plateforme. Une sorte de backup personnel. Un Plan B. Vous l'entretenez tous les jours. Vous y mettez des sons, des textes, des images, des bonus. Pourquoi ? Parce qu'il ne faut jamais mettre ses œufs dans le même panier. C'est ce que l'on appelle l'indépendance. Cette autonomie, c'est une sorte de garantie sur le long terme. Si votre hébergeur venait à plier les gaules, vous auriez ainsi toujours un plan B. Le must est d'avoir un site pratique et un lecteur personnalisé. Au moins, pas de risques de se retrouver sur une ancienne page où le lecteur de votre ancien hébergeur n'apparaît plus. Une partie de votre audience passera par là. Elle devrait être relativement anecdotique mais cet outil vous servira de lieu de stockage. Une sorte de quartier général. Impossible donc d'être pris au dépourvu.

Privilégiez-le "made in France"
Des hébergeurs français ? Oui, ça existe ! Si vous êtes en France, il faut les privilégier. C'est une façon de renvoyer l'ascenseur. Ce sont des jeunes entreprises avec des vraies gens dedans. Souvent des passionnés. Des gros travailleurs qui imaginent, résolvent, développent, commercialisent... des solutions. Les relations clients y sont facilitées ce qui n'est pas forcément le cas avec des hébergeurs étrangers. Si vous prenez la décision de verser 9 euros 99 pour un abonnement mensuel, versez-les à une entreprise française !

Rédigé par Brulhatour le Mercredi 8 Février 2023 à 13:50 | Commentaires (0)

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