Radio France : jusqu'à 14 semaines de congés par an

Rédigé par le Jeudi 9 Avril 2015 à 08:00 | modifié le Jeudi 9 Avril 2015 à [HEURE]


Journaliste à Radio France, est-ce un bon plaçou* ? Si l'on en croit le rapport de la Cour des comptes, il semblerait que oui ! Un journaliste peut prétendre à... 68 jours de congés chaque année. Près de 14 semaines de congés payés. Autant dire que sur les Associatives ou sur les réseaux régionaux, on regarde ces chiffres avec une larme à l'oeil...


Dans son rapport consacré à Radio France, la Cour des comptes n'hésite pas à évoquer "un régime de conditions de travail très favorable". En sus des 25 jours de congés résultant des dispositions du code du travail, il faut aussi prendre en compte des jours supplémentaires en cas de fractionnement des congés, en fonction de l’ancienneté ou en application de la règle des jours de congés dits "flottants" (un jour férié tombant un dimanche donne lieu à un jour de congé supplémentaire).
Voici ce qu'a notamment relevé la Cour des comptes : "la référence à la convention nationale des journalistes, plus favorable que le code du travail, à laquelle s’ajoutent des règles encore plus favorables des entreprises de l’audiovisuel public et celles spécifiques à Radio France, aboutit à accorder aux journalistes, outre les 25 jours légaux de congés annuels, 5 jours de congés annuels supplémentaires à ceux qui ont plus de 8 ans d’ancienneté, 5 jours ouvrés de repos dus au passage de 40 h à 39 h (sur lesquels vient en déduction le jour de solidarité), 4 jours ouvrés dits de modernisation (article VII.5), 15 jours ouvrés de congés divers pour récupération des jours fériés auxquels s’ajoutent 16 jours ouvrés de RTT si leur travail est planifié en « 5/2 » (5 jours de travail, 2 jours de congés). Chacun des 634 journalistes ayant plus de 8 ans d’ancienneté dispose donc de 68 jours ouvrés de congés et de RTT, soit près de 14 semaines". Traduction : trois mois de vacances !

Une "prime de petit matin"

N'oublions pas les 68 techniciens qui perçoivent une "indemnité forfaitaire pour dépassement et sujétions horaires", dont le montant total s’élève en 2013 à 438 000 €, qui s’ajoute ainsi au coût annuel des heures supplémentaires stricto sensu. Pour ce qui est du travail de nuit, la majoration de 20 % du salaire horaire prévue par la CCCPA a été portée à 40 % pour les journalistes et les personnels techniques et administratifs par l’accord RTT de 2000. Pour les journalistes, il existe également une "prime de petit matin", en plus des heures de nuit. Les mesures unilatérales de 2011 prévoient qu’un journaliste qui quitte les émissions de nuit ou de petit matin, après au moins trois ans, bénéficie d’un maintien partiel du montant de cette prime.

Privilégier le dialogue social

Radio France met à disposition des organisations syndicales 8,5 agents en tant que permanents syndicaux et 6 personnels de secrétariat, pour un coût évalué en 2012 à 981 000 € en 2012. Il faut dire que le nombre de réunions consacrées au dialogue social est très important. Il y en a eu ainsi... 622 en 2013. Dernier élément marquant, comme l'indiquait hier BFM Business dans un article intitulé Les incroyables avantages des salariés de Radio France : "les musiciens ne semblent pas non plus débordés : ils travaillent en moyenne un peu plus de 700 heures par an, loin des 1.100 heures prévues par la convention collective".

* Un plaçou est terme corrézien, rendu célèbre par Jacques Chirac, qui désigne un emploi obtenu grâce à l’entregent de quelqu’un, généralement... un poste de planqué ou qui bénéficie de nombreux avantages.

Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé… En savoir plus sur cet auteur
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