Quand les consultants US s'intéressent à Radio Freedom

Rédigé par le Mercredi 26 Aout 2015 à 07:20 | modifié le Mercredi 26 Aout 2015 à [HEURE]


Les consultants américains, précédés par le Wall Street Journal, ont récemment découvert l'existence de l'Ile de La Réunion grâce aux reportages de CNN qui évoquaient les débris du Boeing de la Malaysia Airlines qui se sont échoués cet été sur un des rivages de Saint-André. Ils ont aussi découvert un autre mystère. Celui de Radio Freedom, faite de potins et de beaucoup de proximité avec ses auditeurs.



Une auditrice recherche une pharmacie ouverte dans le secteur de Bras-Panon. Un autre auditeur signale des cartons tombés sur un route. La suivante a trouvé un appareil photo. Un autre dénonce les pratiques d'un élu local avant les Régionales... Ce jour-là, Bobby anime la libre antenne et prend, à la volée, les appels qui arrivent au 99 12 00. Un peu d'ailleurs comme le faisait Maurice, à la grande époque, sur Skyrock mais sans le célèbre "qui va là j'te prie ?".
Pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris, Radio Freedom est une gigantesque libre antenne qui, à elle seule, génère sur l'Ile de La Réunion, une énorme audience cumulée de plus de 33 points.

Du Nord au Sud de l'île de La Réunion, impossible de rater le programme de Radio Freedom
Nouvel appel pour dénoncer "l'incompétence" d'un élu... "Ne quittez pas Monsieur, il faut qu'on aille d'urgence à la Pointe au Sel. Allo Bonjour ?"... "Oui, je vous signale un Windsurfeur qui est au large et qui a l'air d'être en difficulté. Il faudrait envoyer un hélico là !". Et ensuite ? Ensuite, c'est au tour d'une commerciale de vanter le produit My Canal...
Les sujets ("qui sont libres") abordés, par les auditeurs, sur Radio Freedom vont du chien écrasé au célibataire en crise de libido en passant par des sujets (un peu) plus sérieux ou aux avis de décès. Ils s'enchaînent du matin au soir. Pas de musique. Peu de jingles. Des flashes repris via Europe 1. Des écrans publicitaires. Tel est le terreau de Freedom, première radio de l'île. Une radio 100% talk, 100% libre antenne, créée par le discret Camille Sudre, proche du parti communiste réunionnais (lire ICI, le dossier sur Freedom rédigé par Jean-Charles Verhaeghe).
 

"Happy listeners and strong ratings"

Déjà, début août, le Wall Street Journal s'était intéressé à Radio Freedom (lire ICI). Quelques jours après, les consultants de Jacobs Media aux USA se sont, à leur tour, "penchés" sur le cas Radio Freedom (lire ICI) avec des yeux grands ouverts et des oreilles tournées vers l'Océan Indien. Les consultants américains ont d'ailleurs repris les propos de Camille Sudre au WSJ, le créateur et dirigeant de Freedom assure que "les seules étoiles sont les auditeurs". Pas les animateurs qui ne seraient là que pour faire passer les plats.

Des auditeurs très attachés à une autre libre antenne proposée sur la radio à la blanche colombe Son nom ? Chaleur Tropicale : "les réunionnais sont captivés par cette version locale de Loveline" assure Jacobs Média, lorsque Freedom, l'entremetteuse, se transforme chaque soir en véritable agence matrimoniale.

La religion de la proximité

En 30 ans, Radio Freedom serait donc devenue d'une certaine manière "une véritable religion" comme l'a dit un auditeur au Wall Street Journal avec des scores d'audience près de 3 fois plus importants que le plus haut score enregistré par Médiamétrie en métropole. Le WSJ n'hésite d'ailleurs pas à titrer ce que les auditeurs savent déjà : "Radio Freedom est plus forte que la Police".
Et tout cela avec toujours une même recette pour Jacobs Media : "des conversations « Réunion-centric » autour de tout ce qui impacte sur l'île et sur les gens qui l'habitent".
Ce n'est pas ce que l'on appelle la proximité ça ?
 


Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé… En savoir plus sur cet auteur
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