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Chers amis de la radio, bonjour !
Depuis la vague septembre-octobre 2024, l’audience des 13-19 ans sur le Total Radio ne cesse de progresser. Les 13-19 ans, en audience cumulée quotidienne, étaient de 3 106 000 en septembre-octobre dernier, de 3 339 000 en novembre-décembre dernier, de 3 453 000 en janvier-mars de cette année. Et nous avons la même tendance sur le quart d’heure moyen en milliers. Il n’y a pas eu autant d’auditeurs quotidiens de 13-19 ans en radio depuis janvier-mars 2022.
Lorsqu’on donne ces chiffres, on a l’impression d’annoncer que le prochain iPhone est fabriqué à Limoges. Pour beaucoup, la radio est sur un toboggan démographique qui finira dans un cercueil. Alors, ces chiffres surprennent. Que se passe-t-il ?
Il faut, pour le comprendre, partir d’une confusion commune. Nous confondons la tranche d’âge, la génération et la cohorte. La tranche d’âge, par exemple, ce sont les 13-19 ans. La génération, par exemple, ce sont les personnes nées entre 1995-2012. C’est la génération Z, pour reprendre la typologie américaine. La cohorte, enfin, désigne en sociologie un groupe d’individus qui partagent un même événement qui impacte leur psychologie. Nous appartenons tous à la cohorte Covid. Et, au sein de ces cohortes, ce sont les adolescents qui sont marqués les plus profondément. Ceux qui ont découvert et investi en masse les réseaux sociaux à partir des années 2000 forment une cohorte. Ce sont 13-19 ans, d’il y a vingt ans.
Le retour sur ces années montre une extraordinaire candeur, une naïveté, une ingénuité, une sincérité et une fraicheur incroyables. Les plus audacieux se filmaient avec des webcams en faisant la mise au point sur leurs boutons d’acné. C’était une révolution. Une révolution de quoi ? Une révolution de la sincérité collective.
Jamais vous n’avez entendu : "Je vais sur Internet parce que j’adore le protocole TCP-IP". Mais, en revanche, c’est la sincérité qui change tout. Le centre de gravité, c’est la sincérité. Et toute une cohorte va s’y définir et s’y attacher
La précédente révolution, c’était la FM des années 80. Une explosion de liberté de parole, et de sincérité. Les plus matricés de cette cohorte FM, ce sont les 13-19 ans, d’il y a quarante ans. Et ils restent fidèles à la FM.
Revenons à Internet. Nos radios ont réussi le pari du réseau. Nous y connaissons des succès spectaculaires. Nous sommes des médias mutants. Nous n’avons pas rétréci, nous nous sommes étendus. C’est avec cette maîtrise et ces résultats que nous pouvons parler du réseau d’aujourd’hui sans que l’on puisse attribuer nos propos à une quelconque aigreur de perdants. Oui, il y a des merveilles et des miracles quotidiens sur le réseau. Le réseau est notre chance et a changé nos vies. Mais, le quotidien du réseau est transformé.
Sur le réseau, on se vante, on se venge et on se vend. On se vante : chacun se met en scène. Déprimant pour ceux qui s’imaginent alors être les seuls en difficulté et donc en portent la faute. On se venge : peu importe le propos, le tourniquet à purin, amplifié par les robots, se met en marche, insulte et humilie. On se vend : l’influenceur, c’est-à-dire l’influencé payé, maquille en franchise son boniment, pour vendre une crème amincissante à la pistache de Dubaï.
Dans le commun du réseau, la sincérité est partie. C’est l’Internet de la génération actuelle. À la différence de la génération précédente, la relation au réseau de la nouvelle génération est cynique, blasée, décryptante et surtout méfiante. Oui, les crédules, comme à tous âges, se laissent prendre, mais la tonalité générale est une conscience défiante.
Pour eux, également à la différence de la génération précédente, le réseau ne s’ajoute pas à leur vie sociale. Il est leur vie sociale. Ils ont grandi avec les réseaux sociaux. Pour les 13-19 ans d’aujourd’hui, le réseau est l’utilitaire de la relation aux autres. La nouvelle génération se sert des réseaux sociaux avec une attention stratégique où le personnage prime sur la personne. La sincérité est partie. Et nous ? Une voix anonyme à la radio exprime un dilemme, une émotion, une faiblesse qu’elle tente de surmonter. Et tant d’auditeurs d’appeler, de partager. Oui, dit l’une, j’ai vécu cela et voilà ce que j’ai fait. Une autre apporte son témoignage. Personne ne se vante, personne ne se venge, personne ne se vend.
La radio est le lieu de cette sincérité partagée. Et tous, et plus encore la nouvelle génération, le redécouvrent.
Nous assistons au retour de la radio comme centre de gravité de la sincérité collective. Et c’est cette sincérité qui fait notre force. Elle est un bien précieux qui rime avec liberté. Car nous ne répondons pas des conditions générales d’utilisation de plateformes étrangères,
mais du droit de la République. Nos radios veillent à la loyauté des publicités et les distinguent des programmes, payent des droits sur les oeuvres diffusées et sont responsables de ce qu’elles disent.
Nous sommes des médias régulés. Nous sommes un trésor pour la société tout entière. À la différence des réseaux, chaque radio n’auto-mesure pas sa propre audience ; ni ne paramètre cette mesure selon ses besoins.
Une vue sur Internet, est-ce 30 secondes ? 3 secondes ? Le début du visionnage ? L’apparition à l’écran ? Cela dépend des réseaux et c’est changeant. Mais comment avons-nous fait pour survivre à une telle concurrence ? C’est notre secret en partage : la sincérité.
Je vous remercie.
Depuis la vague septembre-octobre 2024, l’audience des 13-19 ans sur le Total Radio ne cesse de progresser. Les 13-19 ans, en audience cumulée quotidienne, étaient de 3 106 000 en septembre-octobre dernier, de 3 339 000 en novembre-décembre dernier, de 3 453 000 en janvier-mars de cette année. Et nous avons la même tendance sur le quart d’heure moyen en milliers. Il n’y a pas eu autant d’auditeurs quotidiens de 13-19 ans en radio depuis janvier-mars 2022.
Lorsqu’on donne ces chiffres, on a l’impression d’annoncer que le prochain iPhone est fabriqué à Limoges. Pour beaucoup, la radio est sur un toboggan démographique qui finira dans un cercueil. Alors, ces chiffres surprennent. Que se passe-t-il ?
Il faut, pour le comprendre, partir d’une confusion commune. Nous confondons la tranche d’âge, la génération et la cohorte. La tranche d’âge, par exemple, ce sont les 13-19 ans. La génération, par exemple, ce sont les personnes nées entre 1995-2012. C’est la génération Z, pour reprendre la typologie américaine. La cohorte, enfin, désigne en sociologie un groupe d’individus qui partagent un même événement qui impacte leur psychologie. Nous appartenons tous à la cohorte Covid. Et, au sein de ces cohortes, ce sont les adolescents qui sont marqués les plus profondément. Ceux qui ont découvert et investi en masse les réseaux sociaux à partir des années 2000 forment une cohorte. Ce sont 13-19 ans, d’il y a vingt ans.
Le retour sur ces années montre une extraordinaire candeur, une naïveté, une ingénuité, une sincérité et une fraicheur incroyables. Les plus audacieux se filmaient avec des webcams en faisant la mise au point sur leurs boutons d’acné. C’était une révolution. Une révolution de quoi ? Une révolution de la sincérité collective.
Jamais vous n’avez entendu : "Je vais sur Internet parce que j’adore le protocole TCP-IP". Mais, en revanche, c’est la sincérité qui change tout. Le centre de gravité, c’est la sincérité. Et toute une cohorte va s’y définir et s’y attacher
La précédente révolution, c’était la FM des années 80. Une explosion de liberté de parole, et de sincérité. Les plus matricés de cette cohorte FM, ce sont les 13-19 ans, d’il y a quarante ans. Et ils restent fidèles à la FM.
Revenons à Internet. Nos radios ont réussi le pari du réseau. Nous y connaissons des succès spectaculaires. Nous sommes des médias mutants. Nous n’avons pas rétréci, nous nous sommes étendus. C’est avec cette maîtrise et ces résultats que nous pouvons parler du réseau d’aujourd’hui sans que l’on puisse attribuer nos propos à une quelconque aigreur de perdants. Oui, il y a des merveilles et des miracles quotidiens sur le réseau. Le réseau est notre chance et a changé nos vies. Mais, le quotidien du réseau est transformé.
Sur le réseau, on se vante, on se venge et on se vend. On se vante : chacun se met en scène. Déprimant pour ceux qui s’imaginent alors être les seuls en difficulté et donc en portent la faute. On se venge : peu importe le propos, le tourniquet à purin, amplifié par les robots, se met en marche, insulte et humilie. On se vend : l’influenceur, c’est-à-dire l’influencé payé, maquille en franchise son boniment, pour vendre une crème amincissante à la pistache de Dubaï.
Dans le commun du réseau, la sincérité est partie. C’est l’Internet de la génération actuelle. À la différence de la génération précédente, la relation au réseau de la nouvelle génération est cynique, blasée, décryptante et surtout méfiante. Oui, les crédules, comme à tous âges, se laissent prendre, mais la tonalité générale est une conscience défiante.
Pour eux, également à la différence de la génération précédente, le réseau ne s’ajoute pas à leur vie sociale. Il est leur vie sociale. Ils ont grandi avec les réseaux sociaux. Pour les 13-19 ans d’aujourd’hui, le réseau est l’utilitaire de la relation aux autres. La nouvelle génération se sert des réseaux sociaux avec une attention stratégique où le personnage prime sur la personne. La sincérité est partie. Et nous ? Une voix anonyme à la radio exprime un dilemme, une émotion, une faiblesse qu’elle tente de surmonter. Et tant d’auditeurs d’appeler, de partager. Oui, dit l’une, j’ai vécu cela et voilà ce que j’ai fait. Une autre apporte son témoignage. Personne ne se vante, personne ne se venge, personne ne se vend.
La radio est le lieu de cette sincérité partagée. Et tous, et plus encore la nouvelle génération, le redécouvrent.
Nous assistons au retour de la radio comme centre de gravité de la sincérité collective. Et c’est cette sincérité qui fait notre force. Elle est un bien précieux qui rime avec liberté. Car nous ne répondons pas des conditions générales d’utilisation de plateformes étrangères,
mais du droit de la République. Nos radios veillent à la loyauté des publicités et les distinguent des programmes, payent des droits sur les oeuvres diffusées et sont responsables de ce qu’elles disent.
Nous sommes des médias régulés. Nous sommes un trésor pour la société tout entière. À la différence des réseaux, chaque radio n’auto-mesure pas sa propre audience ; ni ne paramètre cette mesure selon ses besoins.
Une vue sur Internet, est-ce 30 secondes ? 3 secondes ? Le début du visionnage ? L’apparition à l’écran ? Cela dépend des réseaux et c’est changeant. Mais comment avons-nous fait pour survivre à une telle concurrence ? C’est notre secret en partage : la sincérité.
Je vous remercie.
















