Patrice Gélinet : "la détermination du CSA sur la RNT est totale"

Rédigé par le Mercredi 17 Juin 2015 à 13:35 | modifié le Mercredi 17 Juin 2015 à [HEURE]


Quel bilan tirer un an après le lancement officiel de la Radio Numérique Terrestre en France ? C'est la question qui a été posée ce matin à Paris par la jeune "Alliance de la RNT". Un bilan effectué en présence de Patrice Gélinet, histoire de bien rappeler que le CSA s'est engagé dans la voie de cette technologie.


De gauche à droite : Dubreuil (WorldDMB), Gélinet (CSA), Boutterin (SNRL), Gault et Mami (SIRTI) © Serge Surpin

Des alliés dans la bataille pour la RNT

Patrice Gélinet, en charge du dossier radio au CSA, avait ce matin le déplacement pour entendre parler de la RNT. Plus encore, pour justifier les choix du Conseil. Il l'a rappelé en préambule, et même si le CSA ne fait pas partie de cette Alliance de la RNT  : "nous sommes des alliés, vous le savez très bien" a lancé le Sage.
"J’espère que l’on pourra se retrouver tous les ans, à cette même époque, vers le 17 juin, comme l’année dernière où à cette date nous nous étions déjà retrouvés pour annoncer le démarrage de la RNT en France sur les zones de Paris, Nice et Marseille, trois jours plus tard. Le 17 juin 2014 était le début d’une année faste. Il faut se rendre compte que jamais la RNT n’a progressé aussi vite en un que pendant les dix ans qui ont précédé. En janvier, nous avons publié un rapport sur lequel vous étiez septiques en pensant que c’était un nouveau rapport "Kessler-Tessier", quelque chose qui était chargé d’enterrer la RNT. En vérité, c’est tout le contraire puisque tout le monde se souvient que dans sa conclusion, ce rapport annonçait le déploiement de la RNT sur de nouvelles zones" a rappelé Patrice Gélinet.

Pour la RNT, le Conseil est dé-ter-min-né

Cette année montre aussi la détermination du Conseil qui est restée intacte, totale pour poursuivre le déploiement de la Radio Numérique Terrestre : "Totale, pas seulement pour ma propre détermination, même si je suis pressé, j’ai envie d’aller vite car dans un an et demi, je ne serais plus au CSA et j’aimerais bien que le démarrage ait eu lieu, ce qui est d’ailleurs prévu à l’automne 2016, avant mon départ. C’est aussi tout le Conseil qui est concerné. On a changé le vice-président du groupe de travail consacré à la radio. Nicolas About et moi partons en même temps, il était mieux de laisser deux ans à Nicolas Curien, nouvel arrivant au CSA, pour qu’il prenne le relais de la radio" a expliqué celui pour qui la RNT semble être devenue le combat d'une vie.
 

Zones frontalières : les "Grandes Radios" vont-elles faire le choix de la RNT ?

"Notre détermination est totale sur ce dossier. Il arrive parfois de ne pas partager notre point de vue sur certains dossiers avec les autres Conseillers. Si nous avons été unanimes sur la nomination du président de Radio France, cela n’a pas été le cas pour la nomination de la présidence de France Télévisions. C’est normal, ça arrive... Il ne faut pas s’imaginer qu’on se bagarre et qu'on se chamaille entre nous. On ne se crêpe pas le chignon en plénière. Si nous sommes huit, c’est précisément car nous ne sommes pas au régiment" a justifié Gélinet.
Et sur le dossier de la RNT, les Sages sont d'accord : "nous sommes tous d’accord, pas seulement les Conseillers, mais aussi les services dont le nouveau responsable des radios, France-Xavier Meslon et l’ensemble des CTA. Notre réunion d’hier, à Lyon sur la RNT, s'’est tenue à l’initiative du président du CTA de Lyon, Claude-Sylvain Lopez. Il souhaitait, avec raison, que le lancement de la consultation, décidée la semaine dernière par le Collège, soit réellement public, ouvert à tous. Ce débat était une réussite avec des représentants des radios du CTA de Lyon, mais aussi avec des représentants d’autres radios, dont notamment des représentants du groupe NRJ, Radio France et Lagardère. Des radios associatives ont exprimé quelques craintes, pour beaucoup d’entre elles étaient non fondées. Un des représentants d’une radio a demandé que l’on ne l’oblige pas à aller sur la RNT...  Comme si le CSA obligeait qui que ce soit à le faire ! Les radios associatives redoutent la RNT en raison du financement qui ne vient pas de la DGMIC et du ministère de la Culture et de la Communication. J’ai rappelé que, dans les zones frontalières, les "Grandes Radios" ne s'y trouvent pas et qu'elles n’ont aucune chance d’être entendues si elles ne vont pas sur la RNT, notamment à Strasbourg, avec l’exemple RMC"

Naissance d'un multiplexe dans l'Est Parisien

"Radio France a évolué sur ce point. Mathieu Gallet envisage d’être candidat à Strasbourg pour deux de ses radios. J’ai aussi appris récemment par Jean-Michel Kandin, le DGA technique et des technologies nouvelles de Radio France, qu’il avait l’accord de la direction pour la création d’un petit multiplexe pour y mettre les radios de l’Est-parisien qui sont très mal entendues du côté de Bagnolet. Il faudra aussi l’accord du ministère. Ça n’a l’air de rien, mais c’est très important. Je sens manifestement un frémissement" a souligné Patrice Gélinet.
Le Sage a compris depuis longtemps que le chemin vers la Radio Numérique Terrestre est ardu, pentu et difficile. Ce matin, lors de ce première anniversaire, il n'a donc pu s'empêcher de féliciter ceux qui ont décidé de le parcourir : "ils sont les pionniers de la RNT. Et, ils sont accompagnés par la détermination du Conseil".

Journaliste spécialisé média, photographe et ancien Co-créateur de Satellifax. Gérant de… En savoir plus sur cet auteur
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