Olivier Schrameck va-t-il enfin appliquer la loi sur la RNT ?

Rédigé par le Jeudi 20 Novembre 2014 à 08:00 | modifié le Jeudi 20 Novembre 2014 à [HEURE]


Olivier Schrameck, le président du CSA, était hier au congrès du SNRL (Syndicat National des Radios Libres). Il a évoqué "le problème et la difficulté" de la RNT. Si la RNT n’est plus en phase de test, son avenir s'inscrit néanmoins toujours en pointillés.


"Nous souhaitons une évaluation à travers un rapport que nous élaborons et qui sera destiné aux commissions parlementaires compétentes" a affirmé hier soir Olivier Schrameck, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel.  Même si le patron du CSA reconnaît que le lancement de la RNT été "un premier acquis incontestablement positif", la RNT devrait donc encore connaitre une énième étape avant son déploiement hexagonal. Et hop... Ni vu, ni connu, la balle dans le camp des parlementaires.
Même si ce rapport sur la RNT devrait être disponible avant la fin de cette année -ce que Olivier Schrameck nous a confirmé- le simple fait de repasser par le Parlement est compris comme un délai supplémentaire dans cadre du lancement RNT. Pourquoi donc perdre encore du temps, car, il est certain que les commissions "ont probablement d’autres chats à fouetter" comme on l'a entendu hier soir et que cela prendra, encore, du temps avant qu'elles ne s'occupent de ce serpent de mer.

Pourquoi passer par là alors que rien n’oblige le CSA à demander un avis au parlement ? La loi est claire : la RNT doit être lancée sur le territoire. Le CSA s’y est engagé auprès du Conseil d’Etat. Tout ce qui permet de reculer la généralisation de la RNT reste une volonté de ne pas respecter la loi, ce qui est étonnant de la part du CSA, qui est justement là pour appliquer la volonté du législateur.

Olivier Schrameck va-t-il appliquer la loi sur la RNT ou "tourne-t-il autour du pot" pour retarder sa généralisation et prendre le risque de la saboter ?
Tant que la RNT n’est présente que sur trois zones, elle ne peut pas se développer. Tant que le plan de généralisation de la RNT n’est pas clairement définit, toutes les parties impliquées (fabricants, distributeurs ou diffuseurs) ne peuvent pas se lancer. Et, c’est d'ailleurs pour cela  que l’on trouve peu récepteurs RNT dans les magasins. Leurs responsables ne peuvent pas s’organiser pour seulement trois régions, ils ne peuvent pas former leur personnel. Ils ne peuvent pas passer des commandes au niveau national.

Alors, quand Olivier Schrameck envisage de repasser par le parlement, cela gèle tout le processus de déploiement de la RNT. On pensait que le Conseil allait lancer de nouveaux appels à candidature avant la fin d’année 2014, ce ne sera pas possible. "Pas avant six mois à un an, minimum". D’ici là, les diffuseurs qui se sont lancés risquent de perdre patience. Ce sont  de petites structures qui ne peuvent pas se permettre d'investir dans une double diffusion ad vitam aeternam. Sans vraie promotion de la RNT, sans récepteurs en vente, la RNT va vite mourir et, alors; on pourra dire : "on avait raison, vous voyez; la RNT n’avait pas d’avenir".
On dit souvent "quand on veut tuer son chien, on l’accuse d’avoir la rage"... Olivier Schrameck lance aujourd’hui tous les tests pour savoir si la RNT a la rage. Et il risque de la tuer à force de se poser la question. 

Journaliste spécialisé média, photographe et ancien Co-créateur de Satellifax. Gérant de… En savoir plus sur cet auteur
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