La Lettre Pro de la Radio & des Médias - La Puissance du Média Radio
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Une 13e saison mais pas sans vous

Alors que la majorité des Français reviennent au travail la tête basse, la radio s’interroge sur cette nouvelle saison. Fortement concurrencée par les contenus à la demande et par le "moi-je-maintenant-tout-de-suite", la radio tentera, dans les dix prochains mois, non pas de se réinventer, mais de s’adapter face à un auditeur de plus en plus capricieux et versatile, papillonnant de flux en flux, au gré de ses envies. Pour le séduire, ce ne sont pas des gens de radio qui ont été choisis mais des gens de télévision. Est-ce à dire que la radio française manquerait de talents ?
 
Cette saison, on suivra donc avec attention la destinée de France Inter, qui a comme lourde tâche de maintenir sa première place, ou encore celle d’Europe 1, qui a l’indispensable obligation de gagner en audience. La première a un considérable avantage sur la seconde, comme d’ailleurs sur toutes les autres : son volume publicitaire.
Mais ne soyons pas trop exigeants ! Si la radio parvient à limiter, enfin, la baisse d’audience observée depuis quelques années, on pourra s’estimer heureux ! Les radios ayant déjà pris le tournant du numérique auront, c’est sûr, moins de soucis à se faire que celles qui n’ont pas vu le train arriver. En revanche, celles aux audiences plus confidentielles ou les plus petites dans les régions, de plus en plus contraintes par des budgets serrés, n’ont pas les moyens d’investir. Ne pas se numériser, dans tous les sens du terme, c’est déjà se passer la corde au cou.
 
Ce 155e numéro du mensuel La Lettre Pro de la Radio marque le coup d’envoi d’une 13e saison pour l’infatigable équipe des Éditions HF. Depuis le mois de mars 2020, nous cravachons plus que jamais pour sortir d’une crise qui a durement secoué le secteur de l’évènementiel et dont les conséquences financières sont à l’image du sparadrap du capitaine Haddock.
Cette 13e saison ne sera possible qu’avec votre soutien et celui de l’ensemble des entreprises du secteur.
 

Brulhatour


Les radios à l’heure de la pandémie

Programmes



Mercredi 1 Avril 2020


Parti de Chine, le coronavirus s’est répandu comme une traînée de poudre. En quelques semaines, cette "petite grippe" est devenue une crise sanitaire mondiale. Le confinement des populations est une mesure totalement inédite qui a été imposée dans de nombreux pays. Les médias ont à peine eu le temps de se retourner. Il a donc fallu improviser pour faire face.


En pyjama et en pantoufles, Élodie Gossuin coanime la matinale de RFM depuis son salon. © D.R.
En pyjama et en pantoufles, Élodie Gossuin coanime la matinale de RFM depuis son salon. © D.R.

Si l’on reprend l’historique des faits, après l’annulation ou le report de plusieurs événements de la galaxie radio à travers le monde (Radiodays Europe au Portugal, NAB Show aux États-Unis, Assises du journalisme à Tours…), le premier à dégainer a été le service public. D’abord en fermant la Maison de la radio aux visites, dès le 11 mars (cinq jours avant la première allocution télévisée d’Emmanuel Macron, le 16 mars, annonçant le début du confinement à compter du lendemain midi), puis en activant pour la première fois, le dimanche 15 mars, son plan de continuité d’activité. Première conséquence, le jour même : la réduction au minimum du dispositif de couverture du premier tour des élections municipales. À partir de là, tout s’est emballé.

Réactivité, créativité, adaptabilité

Dès le lundi 16 mars, la priorité était donnée à l’info. France Inter, franceinfo et France Bleu chargeaient la mule, tandis que France Culture aménageait sa grille pour proposer de nouveaux programmes en lien avec l’épidémie. Les musicales de Radio France (France Musique, Mouv’ et FIP) laissaient place à des flux musicaux. En Belgique, même chose à la RTBF où les programmes ont été modifiés pour respecter les règles de confinement, mettre à l’abri le personnel et poursuivre la mission d’information et d’accompagnement des auditeurs. Mais l’épidémie ne se limite pas aux médias de service public. Les radios privées, aussi, ont modifié leurs programmes avec la même réactivité et les mêmes contraintes. Parmi les nombreuses initiatives, Europe 1 inaugurait #RadioOuverte avec la promesse de reverser à l’Institut Pasteur l’ensemble de l’argent collecté par les appels d’auditeurs au 3921. Dès le 16 mars, RMC lançait Mobilisation générale, émission quotidienne (14h-16h) emmenée par Rémy Barret "pour comprendre et décrypter la situation historique dans laquelle se trouve la France". De son côté, RTL a "bouleversé", selon ses propres mots, ses programmes, donnant la priorité à l’interactivité avec ses auditeurs et en créant trois nouveaux podcasts, dont Coronavirus : RTL avec vous de Philippe Corbé qui reprend chaque jour les meilleurs moments de l’antenne en lien avec cette crise sanitaire. 

Sur les musicales aussi, le rythme a changé. Le 6-9 de NRJ s’est transformé en 7-10, puis en 6h-10h30 depuis le 23 mars. Soulignons aussi l’initiative "NRJ Big Action" à travers laquelle des stars offrent des objets personnels vendus au profit des soignants (Marc Lavoine a offert l'un de ses disques d'or, Eddy Mitchell, une chemise sur mesure réalisée à Las Vegas…). Depuis le mardi 24 mars, et jusqu’à la fin du confinement, Bruno dans la radio, sur Fun Radio, est également diffusée sur W9. Bruno Guillon est seul en studio avec son réalisateur, tandis que le reste de l’équipe est confiné à domicile. Le lendemain, Virgin Radio inaugurait Toujours ensemble, deux heures de libre antenne chaque soir, 18h-20h, avec Victor Leclerc confiné chez lui, en Normandie, tandis que Camille Combal présente sa matinale en direct de son salon.

Les radios locales plus proches que jamais

En Normandie, Radio Cristal a ouvert son antenne aux appels d’auditeurs de 6h à 19h pour entretenir le lien et lutter contre l’isolement, invitant aussi les enfants à enregistrer des lettres audio pour raconter leur confinement. Champagne FM propose un grand direct de 9h à 12h en Facebook Live pour échanger avec les auditeurs sur leur quotidien. RDL a ouvert un répondeur pour recueillir des messages de soutien adressés aux soignants et qu’elle diffuse à l’antenne. Dans de très nombreuses radios commerciales, les planificateurs sont devenus des déplanificateurs, forcés de déprogrammer les campagnes publicitaires qui s’annulent en cascade. Bien conscientes que les annonceurs sont les premières victimes de la situation actuelle, des radios, comme Contact FM dans les Hauts-de-France ou K6FM à Dijon, soutiennent les commerçants en les mettant en avant à l’antenne. Enfin, l’élan de solidarité de la population envers le personnel soignant se traduit aussi en musique. Plusieurs stations des Indés Radios diffusent chaque soir à 20h "À nos héros du quotidien", composée par Soprano, tandis qu’à la même heure, RFM a choisi de jouer "Ils sauvent des vies", adaptation de Jean-Jacques Goldman en personne, à partir de l'une de ses plus célèbres chansons.
"L'épidémie ne se limite pas aux médias de service public"


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