Le Sénat encourage la création de France Médias

Rédigé par le Mercredi 30 Septembre 2015 à 08:55 | modifié le Mardi 29 Septembre 2015 à [HEURE]


Le Sénat propose un nouveau modèle de financement de l'audiovisuel public avec la création d'une nouvelle entité dénommée "France Médias" dont les contours ont été présentés hier en conférence de presse. "France Médias" regrouperait l'ensemble de l'audiovisuel public...


L'institution part du constat que "les sociétés de l’audiovisuel public sont dans une situation difficile et, plus généralement, que leur modèle économique traverse une grave crise qui appelle une véritable refondation. Le modèle économique de l'audiovisuel public est à bout de souffle. Il ne s'adapte plus. Les petites mesures ne jugulent pas les déficits. L'organisation structurelle et conjoncturelle de l'audiovisuel public ne permet pas d'optimiser les finances. Le marché publicitaire ne retrouvera pas ses niveaux historiques du fait du basculement des annonceurs vers internet. Si on ne prend des mesures énergiques, le bateau France télévisions continuera de couler".
Comment avoir une tutelle dans un audiovisuel public indépendant ? Il faut pour cela une réforme ambitieuse qui bouscule de l'audiovisuel public, mais l'ORTF appartient bien au passé.

Pour cela, le Sénat envisage donc  la création d'ici 2020 de "France Médias" regroupant l'ensemble de l'audiovisuel public, soit Radio France, France Télévisions, l'INA, France Média Monde et éventuellement Arte France. Son président serait nommé par son instance collégiale, conformément au droit des entreprises. France Médias aurait la seule autorité pour repartir le redevance, qui serait désormais payée par tous les foyers, entre les différentes filiales et nommer ses dirigeants.

Autre évolution, le Sénat envisage l'arrêt complet de la publicité sur le Service Public dans quelques années. Mais en attendant, il faut redonner à l'audiovisuel public des moyens pérennes qui ne dépendent pas du Gouvernement. Pour cela, il faudrait un retour de la publicité sur les ondes publiques, mais avec une publicité raisonnée, réellement Service Public, incitant au civisme, au non-gaspillage, etc.  Comme le dit le sénateur André Gattolin, "pourquoi autoriser les publicités pour certaines institutions (banques, mutuelles, etc.) qui n'ont presque rien qui les différencient des autres sociétés privées ? Pourquoi interdire une publicité de Mc Donald par exemple qui sortirait un produit bio, ou qui proposerait des actions civiles ? Rappelons-nous que la Caisse d'Épargne n'a pas forcément été exemplaire dans l'affaire Natexis". Pour autant, les Sénateurs veulent, par contre, l'arrêt immédiat de la publicité dans les programmes pour enfants.

En attendant que la réforme devienne une réalité, le Sénat envisage l'augmentation provisoire de la redevance de 2 euros en contrepartie d'efforts réalisés dans les dépenses de l'audiovisuel public. "Cette réforme ne se fera pas de gaité de cœur, mais on n'a pas le choix, sinon on reculera pour mieux sauter dans le mur".

Journaliste spécialisé média, photographe et ancien Co-créateur de Satellifax. Gérant de… En savoir plus sur cet auteur
Dans la même rubrique :