La fermeture des locales de Fip inquiète

Rédigé par le Vendredi 17 Mars 2017 à 09:00 | modifié le Vendredi 17 Mars 2017 à [HEURE]


Plusieurs acteurs culturels locaux ainsi que des élus et des auditeurs s'alarment massivement et collectivement des projets de Radio France et, en particulier, de la fermeture des locales de Fip. Ils s'inquiètent que "la pépite de Radio France" soit amputée de ses satellites...



Des courriers collectifs sont partis ou partent cette semaine de Bordeaux, Nantes et Strasbourg : plus de 200 acteurs culturels du bar musical à la scène nationale, du conteur au plasticien,  de l’association de quartier au festival de renommée mondiale, du CDN  aux Offices Artistiques Régionaux…  signent une lettre aux CSA, Ministère de la Culture et à Radio France pour faire part de leur inquiétude quant à la fin programmée de l’animation locale de Fip sur leur territoire.

Ils s’ajoutent aux multiples démarches effectuées par les élus locaux (conseillers municipaux, départementaux, maires, présidents de communautés de communes, de métropoles ou de conseils départementaux) et nationaux (députés, sénateurs) de toutes tendances politiques qui arrivent depuis plusieurs semaines maintenant aux mêmes adresses, pendant qu’une pétition lancée au moment où avaient circulé les rumeurs de fermeture définitive de Fip, mais actualisée régulièrement, s’approche des 32 000 signataires.

"une radio musicale nationale uniforme"

"La pépite à laquelle Mathieu Gallet promettait de ne pas toucher va-t-elle se faire amputer de ses satellites, peu nombreux, mais qui sont devenus des partenaires incontournables et moteurs pour le dynamisme culturel des régions ? La présence sur place, quotidienne et sur la journée, des locales de Fip est un précieux outil de développement économique, d’ouverture culturelle  et de lien social comme le montre l'attachement profond de tous (auditeurs, artistes, festivals, salles,  élus …) depuis des années" explique le collectif pour qui "le projet de Radio France est de faire de Fip une radio musicale nationale uniforme intégrant des informations locales de "portée nationale" concernant les villes où elle est diffusée" (aujourd’hui 10 fréquences hertziennes en France et à terme d’autres fréquences en RNT).

Un avenir en pointillés ?

"Fip ne cesserait pas d'émettre, mais tout le programme viendrait, de Paris, à l’exception, peut-être, d’un agenda culturel sur quelques grandes régions. La mutation commencera dans les prochains mois à Nantes avec une suppression prévue de l’animation des week-ends, moments pourtant privilégiés pour s’informer sur l’actualité culturelle de sa région. Le programme, entièrement émis de Paris, ne parlera plus des événements organisés par les nombreuses petites structures, compagnies et associations locales (galeries, bar-associatifs, cafés-concerts, lieux insolites, lieux et festivals émergents, etc...) s’étendra petit à petit aux autres villes et aux jours de la semaine au profit d'une information parisienne globale" conclut le collectif.

Une pépite "précieuse" et "très peu coûteuse"

Radio France ne communiquant pas, ou très peu, sur le sujet, des coordinations se sont mises en place dans les régions concernées par le projet  pour le faire à sa place. Réseaux sociaux et mails permettent de faire circuler l’information autant que possible sur des réunions et actions à venir. "Fip, la "pépite" est précieuse, très peu coûteuse et très écoutée :  s’il est bien qu’elle se développe avec de nouvelles fréquences, pourquoi en changer la formule magique  et vertueuse ? Pourquoi ne pas s’inspirer de l’éclatante réussite de ses locales ? Les collectifs espèrent faire changer d’avis la nouvelle direction de Radio France, comme ils ont déjà réussir à le faire à plusieurs reprises par le passé, pour le plaisir de tous. Et du service public en particulier".

Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé… En savoir plus sur cet auteur
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