DAB+ : "un danger en plus pour les radios associatives" selon la CNRA

Rédigé par le Mardi 11 Juin 2019 à 09:00 | modifié le Mardi 11 Juin 2019 à [HEURE]


Le 22 mai dernier, le CSA publiait la liste des candidats sélectionnés en DAB+ sur 17 zones planifiées par l'autorité de régulation. Un choix qui ne semble pas satisfaire les radios associatives qui sont une nouvelle fois "les parents pauvres" de cette sélection. Les radios de communication sociale de proximité sont
perdantes selon la CNRA.



"Réussir la transition vers la radio numérique, cela nécessite l'implication de tous les acteurs radiophoniques mais aussi institutionnels. Et pour réussir ce challenge, tous ces acteurs doivent être traités sur un pied d'égalité. Force est de constater, à la lecture des sélections, qu'une nouvelle fois, les radios de communication sociale de proximité sont perdantes" fait remarquer la CNRA. "En comptabilisant le nombre de radios écoutables en DAB+ par zone, allotissements nationaux, étendus et locaux compris, la présence des radios associatives est limitée à la portion congrue, représentant même sur certaines zones jusqu'à seulement 4% de la ressource utilisable".


Et, la CNRA de pointer du doigt les grands groupes radiophoniques qui ont "été particulièrement servis avec, sur certaines zones, la présence de 3 voire même de 4 services radiophoniques issus d'un seul et même groupe. Pire, sur plusieurs zones, un groupe national aura même la possibilité de diffuser ses programmes en doublon ! Un, intégralement issu du national, l'autre absolument identique à ce même programme hormis l'animation et la publicité locale".

Quelle la plus-value pour l'auditeur ?

"Là où on nous présente une pluralité des programmes, nous constatons un appauvrissement du pluralisme apporté par de vrais opérateurs indépendants au bénéfice de groupes radiophoniques et/ou de groupes commerciaux. La Confédération Nationale des Radios Associatives ne peut que regretter la façon dont les radios de communication sociale de proximité sont ainsi traitées, maltraitées depuis des années". La Confédération rappelant "les services associatifs déjà lésés en FM" indique que les radios associatives sont "une nouvelle fois rejetées et aucune option ne leur est proposée. À force de ne pas être entendus, à force de ne pas être écoutés, à force d'être considérés comme une sous-catégorie de radios, l'enthousiasme de cette transition numérique s'est transformé en déception et amertume".

L'exigence d'un "vrai dialogue constructif "

La Confédération Nationale des Radios Associatives en appelle donc à l'ouverture rapide d'une vraie discussion avec le Conseil supérieur de l'audiovisuel : "que ce dernier comprenne avec gravité l'urgence de la situation et l'inadmissibilité du traitement inégal infligé aux radios de communication sociale de proximité. Les solutions techniques existent. Nous attendons donc un vrai dialogue constructif avec le Conseil. Dialogue qui sera indispensable pour construire le DAB+ de demain en n'ignorant pas les zones rurales, de montagne ou périurbaines afin de ne pas créer de nouvelle fracture numérique".
D'ores et déjà, et pour ouvrir ces discussions, la Confédération Nationale des Radios Associatives s'interroge : "Est-ce là la vision d'un paysage radiophonique équilibré où, désormais, les grands groupes radiophoniques doivent occuper l'essentiel de la ressource ?".

Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé… En savoir plus sur cet auteur
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