À la tête de l’ARCQ, Angelica Carreo défend la radiophonie communautaire. Elle coordonne l’accompagnement des 37 stations membres au Québec
LLPH - Comment se traduit concrètement le rôle de l’ARCQ auprès des 37 radios membres dans leur quotidien ?
AC - Le rôle de l’Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec en est un de soutien auprès des stations membres ainsi que de représentation de celles-ci auprès de tierces parties. Au quotidien, l’équipe peut autant répondre à des questions concernant une subvention du ministère de la Culture et des Communications du Québec que d’accompagner un membre dans un dossier avec la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) ou encore, le conseiller au niveau des ressources humaines. L’ARCQ a aussi comme rôle de favoriser le développement de ses membres ainsi que du secteur en entier. Ainsi, l'ARCQ propose des formations à ses membres selon les différents besoins, en plus de défendre leurs intérêts auprès des différentes institutions qui encadrent les pratiques radiophoniques. L’Association a également le souci de faciliter les échanges et de consolider les pratiques parmi les stations. Une infolettre est notamment produite tous les mois pour les mettre au courant des nouvelles du réseau.
Enfin, chaque année, en novembre, l’association organise les Jours de la radio, qui se veulent un grand congrès où les professionnels du domaine se rencontrent pour échanger et réseauter, tout en assistant à des conférences, ateliers et panels sur plusieurs sujets. L’événement met aussi de l’avant un showcase avec des artistes émergents susceptibles de jouer sur les ondes des stations communautaires.
LLPH - Quels sont aujourd’hui les principaux défis auxquels font face les radios communautaires du Québec ?
AC - Les stations font face à plusieurs défis mais on note surtout une baisse des revenus publicitaires et donc ils doivent faire preuve de créativité pour trouver de nouvelles sources de revenus. Il est aussi très difficile de fonctionner avec du financement qui ne couvre même pas un salaire décent. Évidemment, la main-d’oeuvre qualifiée est aussi plus difficile à trouver qu’auparavant.
Mais le moral est bon, le réseau se serre les coudes, les communautés soutiennent bien leur station et celles-ci arrivent à faire preuve de belles initiatives !
LLPH - Les radios membres touchent près d’un million d’auditeurs par semaine : comment mesurez-vous et valorisez-vous cette audience auprès des institutions et partenaires ?
AC - Depuis plusieurs années, la firme StatsRadio en collaboration avec Écho Sondage entreprend un sondage pour obtenir les données accessibles ici. En plus de diffuser les résultats sur nos plateformes (site Web, réseaux sociaux, plan de partenariat, etc.), nous nous assurons d’en informer les institutions et partenaires lors de nos échanges avec eux, que ce soit à des événements du secteur de la radiophonie ou lors de rencontres en mode plus privé.
LLPH - En quoi les radios communautaires se distinguent-elles le plus des radios commerciales et publiques ?
AC - La proximité avec les auditeurs et les communautés dans lesquelles elles évoluent est frappante. En effet, non seulement sont-elles physiquement situées dans la communauté qu’elles servent mais elles sont détenues, exploitées, gérées et contrôlées par un organisme sans but lucratif qui est composé des gens de la communauté. Les radios communautaires sont des entreprises d’économie locale. Elles ne peuvent être achetées et leur mission ne peut être changée sans un vaste consensus. Chaque station bénéficie d’une gouvernance constituée de personnalités locales qui donnent généreusement de leur temps afin d’assurer la visibilité et le rayonnement de la station dans sa communauté. Il n’y a rien comme une radio communautaire pour valoriser et représenter une communauté.
LLPH - Quel est l’impact de la radio communautaire sur la vie culturelle et sociale des régions du Québec ?
AC - Les radios communautaires sont parfois parmi les rares médias, voire les seuls dans certains cas, à couvrir le territoire environnant, favorisant ainsi la démocratie au sein des communautés. Elles servent à informer les citoyen·ne·s sur le plan local en leur partageant des informations ou des nouvelles qui resteraient dans l’ombre si ce n’était d’eux. Les radios servent aussi à divertir ces mêmes populations en leur présentant une programmation musicale et culturelle qui leur ressemble. Enfin, les radios sont aussi souvent impliquées dans l’organisation d’événements dans leur localité, entre autres des bingos ou d’autres activités de collecte de fonds. Certains développent des activités, des festivals ou des programmes qui visent l’intégration de la population. Les radios portent fièrement leur rôle de développement social et culturel.
LLPH - Comment l’ARCQ accompagne-t-elle ses membres dans leur transition numérique et dans la production de contenus multiplateformes ?
AC - Nous sommes justement en train de réaliser un grand sondage auprès de nos membres afin d'avoir un meilleur portrait de leurs pratiques actuelles sur le plan numérique notamment. Les informations recueillies nous permettront de mieux adapter les services que nous offrons et de normaliser les pratiques. Nous remarquons que certaines stations sont à l’avant-garde, alors que d’autres ignorent même l’existence de certaines technologies. À la lumière des résultats, nous développerons une offre d’accompagnement plus ciblée, notamment par le biais de tutoriels ou d’autres documents écrits, par exemple. Évidemment, nos membres pourront continuer de nous appeler ou nous écrire pour obtenir un soutien.
LLPH - Les radios communautaires reposent en partie sur l’implication bénévole : comment l’ARCQ soutient-elle la formation et la relève dans ce secteur ?
AC - Lors des prochains Jours de la radio, nous prévoyons proposer une conférence sur le sujet, offerte par le Centre d’action bénévole de Québec. L’organisme présentera cinq principes fondamentaux, accompagnés de pratiques exemplaires, pour permettre un recrutement, un accueil et un encadrement de qualité des bénévoles par les stations de l’ARCQ. Le recrutement et l’encadrement de bénévoles, au même titre que celui des employés, demeure un grand défi. L’ARCQ a cru bon s’entourer d’experts en la matière pour offrir un meilleur soutien à ses membres. Après, valoriser le réseau et le rendre attractif à tous et toutes constitue un bon moyen de mobiliser les gens, dont les bénévoles. Cela reste le défi quotidien !
AC - Le rôle de l’Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec en est un de soutien auprès des stations membres ainsi que de représentation de celles-ci auprès de tierces parties. Au quotidien, l’équipe peut autant répondre à des questions concernant une subvention du ministère de la Culture et des Communications du Québec que d’accompagner un membre dans un dossier avec la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) ou encore, le conseiller au niveau des ressources humaines. L’ARCQ a aussi comme rôle de favoriser le développement de ses membres ainsi que du secteur en entier. Ainsi, l'ARCQ propose des formations à ses membres selon les différents besoins, en plus de défendre leurs intérêts auprès des différentes institutions qui encadrent les pratiques radiophoniques. L’Association a également le souci de faciliter les échanges et de consolider les pratiques parmi les stations. Une infolettre est notamment produite tous les mois pour les mettre au courant des nouvelles du réseau.
Enfin, chaque année, en novembre, l’association organise les Jours de la radio, qui se veulent un grand congrès où les professionnels du domaine se rencontrent pour échanger et réseauter, tout en assistant à des conférences, ateliers et panels sur plusieurs sujets. L’événement met aussi de l’avant un showcase avec des artistes émergents susceptibles de jouer sur les ondes des stations communautaires.
LLPH - Quels sont aujourd’hui les principaux défis auxquels font face les radios communautaires du Québec ?
AC - Les stations font face à plusieurs défis mais on note surtout une baisse des revenus publicitaires et donc ils doivent faire preuve de créativité pour trouver de nouvelles sources de revenus. Il est aussi très difficile de fonctionner avec du financement qui ne couvre même pas un salaire décent. Évidemment, la main-d’oeuvre qualifiée est aussi plus difficile à trouver qu’auparavant.
Mais le moral est bon, le réseau se serre les coudes, les communautés soutiennent bien leur station et celles-ci arrivent à faire preuve de belles initiatives !
"Les stations font face à plusieurs défis mais on note surtout une baisse des revenus publicitaires et donc ils doivent faire preuve de créativité pour trouver de nouvelles sources de revenus" Angelica Carrero
LLPH - Les radios membres touchent près d’un million d’auditeurs par semaine : comment mesurez-vous et valorisez-vous cette audience auprès des institutions et partenaires ?
AC - Depuis plusieurs années, la firme StatsRadio en collaboration avec Écho Sondage entreprend un sondage pour obtenir les données accessibles ici. En plus de diffuser les résultats sur nos plateformes (site Web, réseaux sociaux, plan de partenariat, etc.), nous nous assurons d’en informer les institutions et partenaires lors de nos échanges avec eux, que ce soit à des événements du secteur de la radiophonie ou lors de rencontres en mode plus privé.
LLPH - En quoi les radios communautaires se distinguent-elles le plus des radios commerciales et publiques ?
AC - La proximité avec les auditeurs et les communautés dans lesquelles elles évoluent est frappante. En effet, non seulement sont-elles physiquement situées dans la communauté qu’elles servent mais elles sont détenues, exploitées, gérées et contrôlées par un organisme sans but lucratif qui est composé des gens de la communauté. Les radios communautaires sont des entreprises d’économie locale. Elles ne peuvent être achetées et leur mission ne peut être changée sans un vaste consensus. Chaque station bénéficie d’une gouvernance constituée de personnalités locales qui donnent généreusement de leur temps afin d’assurer la visibilité et le rayonnement de la station dans sa communauté. Il n’y a rien comme une radio communautaire pour valoriser et représenter une communauté.
LLPH - Quel est l’impact de la radio communautaire sur la vie culturelle et sociale des régions du Québec ?
AC - Les radios communautaires sont parfois parmi les rares médias, voire les seuls dans certains cas, à couvrir le territoire environnant, favorisant ainsi la démocratie au sein des communautés. Elles servent à informer les citoyen·ne·s sur le plan local en leur partageant des informations ou des nouvelles qui resteraient dans l’ombre si ce n’était d’eux. Les radios servent aussi à divertir ces mêmes populations en leur présentant une programmation musicale et culturelle qui leur ressemble. Enfin, les radios sont aussi souvent impliquées dans l’organisation d’événements dans leur localité, entre autres des bingos ou d’autres activités de collecte de fonds. Certains développent des activités, des festivals ou des programmes qui visent l’intégration de la population. Les radios portent fièrement leur rôle de développement social et culturel.
LLPH - Comment l’ARCQ accompagne-t-elle ses membres dans leur transition numérique et dans la production de contenus multiplateformes ?
AC - Nous sommes justement en train de réaliser un grand sondage auprès de nos membres afin d'avoir un meilleur portrait de leurs pratiques actuelles sur le plan numérique notamment. Les informations recueillies nous permettront de mieux adapter les services que nous offrons et de normaliser les pratiques. Nous remarquons que certaines stations sont à l’avant-garde, alors que d’autres ignorent même l’existence de certaines technologies. À la lumière des résultats, nous développerons une offre d’accompagnement plus ciblée, notamment par le biais de tutoriels ou d’autres documents écrits, par exemple. Évidemment, nos membres pourront continuer de nous appeler ou nous écrire pour obtenir un soutien.
LLPH - Les radios communautaires reposent en partie sur l’implication bénévole : comment l’ARCQ soutient-elle la formation et la relève dans ce secteur ?
AC - Lors des prochains Jours de la radio, nous prévoyons proposer une conférence sur le sujet, offerte par le Centre d’action bénévole de Québec. L’organisme présentera cinq principes fondamentaux, accompagnés de pratiques exemplaires, pour permettre un recrutement, un accueil et un encadrement de qualité des bénévoles par les stations de l’ARCQ. Le recrutement et l’encadrement de bénévoles, au même titre que celui des employés, demeure un grand défi. L’ARCQ a cru bon s’entourer d’experts en la matière pour offrir un meilleur soutien à ses membres. Après, valoriser le réseau et le rendre attractif à tous et toutes constitue un bon moyen de mobiliser les gens, dont les bénévoles. Cela reste le défi quotidien !
Angelica Carrero, directrice de l’ARCQ, entourée de représentants de plusieurs radios communautaires du Québec lors du Forum Les Voix locales 2025.
LLPH - Quelles actions mettez-vous en place pour assurer la diversité musicale et la promotion des artistes émergents au sein des radios communautaires ?
AC - Chaque station développe sa programmation de manière indépendante. Cependant, l’ARCQ distribue chaque semaine des émissions produites par ses membres ou d’autres producteurs locaux. Parmi ces émissions, on en compte plusieurs qui mettent de l’avant des styles musicaux variés. Le showcase présenté lors des Jours de la radio est un autre moyen de valoriser la musique québécoise auprès de nos membres. D’un autre côté, promouvoir les radios auprès de l’industrie musicale québécoise permet aussi de promouvoir la diversité musicale. C’est pourquoi, chaque semaine, le magazine Palmarès Pro de l’Adisq publie le Top 10 des membres de l’ARCQ. C’est une manière d'offrir un portrait de la musique la plus populaire sur les ondes des stations communautaires.
LLPH - Quels partenariats institutionnels ou financiers sont les plus stratégiques pour garantir la pérennité des radios locales ?
AC - Cumuler les différents partenariats est toujours un gage d’une meilleure reconnaissance. Bien sûr, il faut valoriser les partenariats institutionnels que nous entretenons, comme le gouvernement du Québec et le Fonds canadien de la radio communautaire, car une grande part des revenus vient de ces derniers. Toutefois, toujours selon les dernières statistiques disponibles, les stations communautaires s'autofinancent à près de 80 %. Il ne faut donc pas non plus négliger les partenariats locaux. Les radios communautaires naissent des communautés, et c’est à travers ces dernières qu’elles assureront leur pérennité. Pas de communauté, pas de radio communautaire.
AC - Chaque station développe sa programmation de manière indépendante. Cependant, l’ARCQ distribue chaque semaine des émissions produites par ses membres ou d’autres producteurs locaux. Parmi ces émissions, on en compte plusieurs qui mettent de l’avant des styles musicaux variés. Le showcase présenté lors des Jours de la radio est un autre moyen de valoriser la musique québécoise auprès de nos membres. D’un autre côté, promouvoir les radios auprès de l’industrie musicale québécoise permet aussi de promouvoir la diversité musicale. C’est pourquoi, chaque semaine, le magazine Palmarès Pro de l’Adisq publie le Top 10 des membres de l’ARCQ. C’est une manière d'offrir un portrait de la musique la plus populaire sur les ondes des stations communautaires.
LLPH - Quels partenariats institutionnels ou financiers sont les plus stratégiques pour garantir la pérennité des radios locales ?
AC - Cumuler les différents partenariats est toujours un gage d’une meilleure reconnaissance. Bien sûr, il faut valoriser les partenariats institutionnels que nous entretenons, comme le gouvernement du Québec et le Fonds canadien de la radio communautaire, car une grande part des revenus vient de ces derniers. Toutefois, toujours selon les dernières statistiques disponibles, les stations communautaires s'autofinancent à près de 80 %. Il ne faut donc pas non plus négliger les partenariats locaux. Les radios communautaires naissent des communautés, et c’est à travers ces dernières qu’elles assureront leur pérennité. Pas de communauté, pas de radio communautaire.
"Les stations communautaires s'autofinancent à près de 80 %. Il ne faut donc pas non plus négliger les partenariats locaux" Angélica Carrero
LLPH - Quelles sont vos priorités pour les prochaines années afin de renforcer la visibilité et la reconnaissance de la radiophonie communautaire au Québec ?
AC - Poursuivre les actions de représentation auprès des paliers gouvernementaux, que ce soit au niveau fédéral, provincial et même municipal afin de garantir un meilleur financement et placement publicitaire. Nous devons aussi tenter d’unir nos forces avec nos collègues du Canada et du communautaire québécois pour accroître notre notoriété. Enfin, nous souhaitons aussi améliorer l’autonomie et l’indépendance des stations afin de les rendre plus fortes et d’accentuer leur pouvoir face aux enjeux nommés précédemment.
AC - Poursuivre les actions de représentation auprès des paliers gouvernementaux, que ce soit au niveau fédéral, provincial et même municipal afin de garantir un meilleur financement et placement publicitaire. Nous devons aussi tenter d’unir nos forces avec nos collègues du Canada et du communautaire québécois pour accroître notre notoriété. Enfin, nous souhaitons aussi améliorer l’autonomie et l’indépendance des stations afin de les rendre plus fortes et d’accentuer leur pouvoir face aux enjeux nommés précédemment.