126 000 IDF : c'est plié

Rédigé par le Mercredi 25 Juillet 2018 à 10:00 | modifié le Mercredi 25 Juillet 2018 à [HEURE]


Dernier bulletin de notes publié ce matin par Médiamétrie : la 126 000 IDF. Autrement dit, l'audience des stations diffusant leurs programmes à Paris et en Île-de-France. Tour d'horizon non exhaustif et appréciations rapides avant de partir en vacances...



Jouer la carte de la proximité en Île-de-France, c’est comme vouloir mettre Paris en bouteille. Autant dire que c’est très loin d’être gagné. C’est d’ailleurs une typicité des grandes métropoles et des grands bassins de population. Alors, oui, en cherchant bien, vous parviendrez à trouver quelques rares contre-exemples. Mais à Paris, non. Dans la catégorie dite des "Programmes locaux" en Île-de-France, les chiffres ne vous donneront pas le tournis. Ni le vertige. Roulement de tambour : Latina (3.5) -mais, excusez du peu, devant RTL2, Chérie et Fun Radio-, FIP (2.4), Voltage (2.2), Chante France (2.0), TSF Jazz (1.8) Tropiques FM et Oui FM (1.7), Swigg (1.6), Radio Orient (1.4), Radio FG (1.3), Evasion (1.2), Africa N°1 (1.0).

L’addition s’il vous plait ! 23.9% d’audience cumulée sur la période. Et bien, vous savez quoi ? C’est mieux qu’il y a un an avec 21.4. Dans cette catégorie, saluons la performance de FIP avec cette "égalité parfaite" comme dirait l’autre entre son audience cumulée et sa part d’audience : 2.4.

On fait grise mine chez les généralistes

Dans la catégorie "Programmes généralistes", France Bleu, qui a annoncé hier un changement de direction pour la rentrée, est à la traîne en Île-de-France. En queue de peloton pourrait-on dire : 1.5 en baisse d’un dixième de point sur un an. Pour le reste, c’est RTL qui domine en frôlant les 12 points contre 13.6, il y a un an. Suivent France Inter à 11.3 contre 12.1 sur la vague avril-juin 2017. Puis, RMC à 7.4 contre 8.8 il y a un et, enfin, Europe 1 qui signe un 6.7 contre 8.1 en avril-juin 2017. Deux stations enregistrent une part d’audience supérieure à leur audience cumulée, il faut le dire ! RTL à 13.7 et France Inter à 11.6. Une bonne nouvelle pour les régies... Pas la peine de sortir une calculatrice pour démontrer que les audiences, dans cette catégorie, sont en baisse. Précisément, elles passent de 37.4 à 32.9 alors que l’écoute de la radio en général et sur un an a augmenté de deux dixièmes de point, passant de 74.5 à 74.7.

Chez les Musicales c'est (presque) l'inverse

NRJ est à 7.1. C’est bien ­mieux qu’il y a un an : 5.7. Idem pour Rire & Chansons qui moissonne presque un point passant de 2.9 à 3.8. Est-ce à dire que le rire est une valeur refuge en cette période de turbulences ? Pareil pour RTL2 : 3.3 contre 2.4 et Virgin Radio à 2.7 contre 2.4. Dans cette catégorie, c’est encore NRJ, première radio musicale à Paris et en Île-de-France, qui signe la meilleure part d’audience : 4.8. Skyrock ? 6.3. Mouv’ ? 1.4. Nova ? 1.1.

Et des "Programmes thématiques" en baisse

Le volume de cette catégorie passe de 18.6 à 17.0. Seule France Culture s’en sort bien et fait mieux que limiter la casse puisque la chaîne de Radio France culmine à 3.5. France Musique (1.4) est la seule à suivre cette tendance à la hausse. RFI, Radio Classique et franceinfo terminent la saison en baisse.

Qui plaide pour le contrôle continu ?

Tremblez braves gens ! Demain matin, Médiamétrie dévoilera, à 09h00, les Médialocales 2018. Alors, pour les radios régionales, on retient sa respiration. Cette étape est vécue comme une sorte d’aboutissement un peu comme celui que vivent les bacheliers ou comme, n’ayons pas peur de l‘écrire, un candidat à l’oral de l’ENA. On joue la prochaine saison sur un seul foutu résultat. Et, on ne sait pas à quelle sauce on sera mangé avant 09h00 demain matin. Et, tous les ans, ce maudit rituel se répète et on dort mal la nuit qui précède les résultats. "Un oui, un non, une ligne droite, un but" comme l’écrivait Nietzsche dans "Le Crépuscule des idoles". Si vous vous êtes inspirés de cette phrase et que vous avez bien travaillé depuis septembre, ça devrait le faire. Ou pas… Car l’audience de la radio a ses raisons que l’audience de la radio ne connaît point pour paraphraser l’adage de Pascal (pas le grand frère, le philosophe NDLR). On croise les doigts en pensant fort à vous et on va même faire quelques incantations à votre endroit.

Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé… En savoir plus sur cet auteur
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