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Total Remote - Voice trackers : le télétravail ne leur fait pas peur !

Rédigé par le Lundi 19 Octobre 2020 à 07:55 | modifié le Lundi 19 Octobre 2020 à 07:55



Ils l’ont même choisi de leur plein gré. Après avoir arpenté les studios de radio, ils ont le leur, à domicile. Ils assurent chaque jour l’animation de plusieurs radios. Entretien croisé avec Julie Keukelaere, installée dans le Nord, et Jean-Marc Meis, alias Jihem, exilé au Québec.


Julie Keukelaere et Jean-Marc Meis ne se connaissent pas, mais animent pourtant sur les mêmes radios. © D.R.
Julie Keukelaere et Jean-Marc Meis ne se connaissent pas, mais animent pourtant sur les mêmes radios. © D.R.

LLPR - Comment devient-on animateur voice track ? 
JMM -
D’abord en étant animateur radio. Difficile de faire ce métier sans être passé par la case animation en studio en direct. En effet, en voice track, il faut toujours donner l’impression que l’on est "vraiment" là, donc sans l’avoir vécu de l’intérieur, ça me semble impossible. J’ai aussi exercé en tant que directeur d’antenne, où j’ai travaillé avec des animateurs en studio et des animateurs en voice track. Le fait d’avoir été de l’autre côté de la barrière me donne une vision claire sur ce que peut attendre un directeur d’antenne en matière d’adaptabilité et de qualité de produit fini.


JK - J’ai débuté la radio à 15 ans, intégré le Studec à 17. Mais la suite fut très difficile : trop jeune, pas assez expérimentée… J’ai poursuivi mes études dans le marketing et la communication. En 2011, mon père est à l’article de la mort. On me demande d’animer en voice track une émission quotidienne sur Tropik FM, à Saint-Barth. J’ai commencé comme ça, avec très peu de matériel, enregistrant même le jour des funérailles de mon père, car je ne voulais pas laisser passer cette opportunité. J’ai tout de suite adoré le voice track de par ma timidité. Je me sentais beaucoup plus à l’aise qu’en studio, entourée de monde, où j’avais tendance à perdre mes moyens.
 
LLPR - Quelles sont les contraintes, exigences, facilités… du télétravail au quotidien ? 
JK -
Il faut être rigoureux, et bien évaluer sa charge de travail, car certains jours tout ira bien et d’autres où le temps d’enregistrement sera plus long. Il faut se mettre dans les conditions du direct, et vraiment adapter sa façon d’animer aux radios avec lesquelles on travaille. Il faut bien s’informer, trouver des actus qui pétillent et vraiment lier une relation avec les auditeurs. Le voice track, c’est aussi magique, car on gère totalement son temps de travail ! Et on est beaucoup plus efficace. 

JMM - Le télétravail exige une grande rigueur dans l’organisation afin de ne pas s’éparpiller et de rester efficace. Cela demande aussi de passer plus de temps à s’informer sur ce qui se passe en France. La grande facilité du télétravail, c’est la possibilité de s’organiser de façon personnelle, et de pouvoir, par exemple, consacrer plus de temps à sa famille : zéro temps de déplacement, ça sauve beaucoup d’heures chaque année. 

"Il faut être rigoureux, et bien évaluer sa charge de travail" explique Jihem dans son studio
"Il faut être rigoureux, et bien évaluer sa charge de travail" explique Jihem dans son studio

LLPR - Quel est le programme de votre journée type ? 
JMM -
Réveil à 5h. Je suis resté morning man ! Collecte d’infos, capture de sons d’illustration pour les infos. Ensuite enregistrements et interventions "live", comme l’info trafic ou des inserts auditeurs lors de jeux. Je travaille jusqu’en début ou milieu d’après-midi. Je préfère commencer tôt et terminer tôt, ça me permet d’être plus en phase avec les horaires de mes clients (6h de décalage horaire).

JK - Je n’ai pas forcément de journée type, à part le jeudi où je passe 8 heures en studio minimum. Le fait de bosser en voice track m’a permis d’être souple dans mes horaires et de pouvoir ajouter d’autres activités professionnelles. Je peux travailler tôt le matin ou tard le soir. Chaque semaine sera différente et c’est très important pour moi. 

LLPR - Y a-t-il une discipline à s'imposer ? 
JMM -
Oui, clairement, car en travaillant pour plusieurs radios, on se retrouve à gérer de nombreuses deadlines. Discipline aussi dans la recherche de matière si on ne veut pas tourner en rond et avoir toujours des choses pertinentes à apporter en fonction de la cible de chaque radio. 

JK - Le risque, c’est de tomber dans le travail à la chaîne. Il faut écouter régulièrement ce que cela donne sur les radios pour évaluer si on a vraiment l’impression que vous êtes en direct. Il faut toujours s’informer, garder le sourire, et penser que l’on vous écoute… Et surtout s’éclater !

LLPR - Quelle est la boîte à outils du voice tracker ? 
JK -
De bons sites internet pour les petites actus, un sourire à toute épreuve, du calme et du bon matériel pour avoir de bonnes sensations.

LLPR - Quel matériel utilisez-vous ? 
JK - 
J’ai une pièce aménagée et insonorisée. Un super micro Shure SM7b traité par un pré-ampli DBX professional product 286s. Une console Behringer 24bit multifx processor. Un ordinateur avec logiciel d'enregistrement et deux écrans 24".

JMM - Mon studio est dans une double cabine insonorisée Whisperroom. J’utilise deux micros en fonction des besoins : un Neumann BCM104 et un Audio-Technica BP40. Ils sont traités par un pré-ampli – traitement digital de chez Symetrix. Le tout est connecté à une console Allen & Heath XB14, une carte son Focusrite Scarlett 8i6. Un ordinateur avec cartoucheurs et logiciels d’enregistrement, et deux écrans 24’’.
"Ce que nous livrons doit être de qualité égale ou supérieure à ce que les radios utilisent." Jihem




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