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Public-Privé ou l'Entente Cordiale ?

Rédigé par le Vendredi 4 Juillet 2014 à 08:00 | modifié le Vendredi 4 Juillet 2014 à 08:00



C'est en tous cas ce que dénonce le SIRTI dans un communiqué : "le lobby des groupes radiophoniques privés réunit la presse pour annoncer sa jonction avec Radio France dans une "plateforme" inédite regroupant les acteurs en position dominante privés et public. Les membres du Bureau de la Radio, que seule leur opposition à la RNT en France réunit, peuvent se satisfaire d’avoir obtenu de Radio France qu’il renonce à participer au lancement de la Radio Numérique pour Tous qui a eu lieu le 20 juin dernier". Le ton est donné.


La nouvelle plateforme a suscité dès hier quelques réactions de curiosité et beaucoup d'interrogations. Mais la charge la plus lourde a été portée par le SIRTI (Syndicat Interprofessionnel des Radios et Télévisions Indépendantes) qui a donné le ton, quelques heures avant la présentation officielle de DirectRadio : "leur plateforme réunit tous ceux qui font de la préservation de leurs positions dominantes une priorité sur l’avenir du média radio en France. Cette plateforme prépare une application de radio IP, organisée par et pour les réseaux nationaux. Ils ont pris soin de tenir à l'écart de leur initiative les radios indépendantes et les radios associatives, qui sont l'immense majorité des radios françaises. Cette exclusion est ratifiée par le service public de la radio".

Se partager le gâteau

A y regarder de près, le SIRTI n'a pas tout à fait tord de s'interroger. Le groupe Radio France a-t-il franchi le Rubicon ? Jouer avec les groupes privés à de quoi surprendre... D'aucuns disent depuis hier que ce rapprochement entre Public et Privé est relativement étrange d'autant que, le reste du temps, les grands groupes ont plutôt tendance à se tirer la bourre. On n'imagine donc mal cette nouvelle Entente Cordiale à moins de vouloir se partager le gros gâteau.
"Il est plus surprenant que le service public suive aveuglement ce mouvement. Faut-il rappeler à Radio France que notre pays compte, entre autres, près de 9 millions de pauvres selon la classification de l’INSEE ? Ou encore que l’ensemble du territoire est loin d’être couvert par des réseaux IP et de télécommunications permettant d'écouter réellement la radio" s'interroge le SIRTI.

Pschitt l'application ?

Car c'est la bien la radio IP qui se trouve toujours dans la ligne de mire du SIRTI : "la radio sur IP (internet et télécommunications) existe et se développe, mais elle ne peut remplacer la RNT, pas plus que les applications TV sur internet ne pourraient remplacer la TNT. La RNT c’est une radio de meilleure qualité sonore, gratuite pour les auditeurs, facile à capter de manière réellement illimitée, mobile et plus diversifiée, qui prend son essor dans
toute l’Europe. Pour nier cette réalité, comme ils nièrent autrefois le potentiel FM, les groupes privés et Radio France opposent la radio sur IP à la RNT. Cette radio sur IP promet d’être une couteuse usine à gaz, à laquelle on ne peut confier l’audience massive de la radio en se passant de la voie des ondes. La radio IP dépendra chaque jour davantage des opérateurs de télécommunications et des distributeurs de l’internet qui n’offriront pas, ni aux auditeurs ni aux éditeurs, les flux massifs qui seront nécessaires pour la développer en alternative à la radiodiffusion libre
".


Frédéric Brulhatour
Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé... En savoir plus sur cet auteur

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