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Pour le BLR : "la RNT n'a aucun avenir"

Rédigé par le Mardi 17 Juin 2014 à 12:00 | modifié le Vendredi 30 Décembre 2016 à 17:57



Pas de RNT pour les principaux groupes radiophoniques français réunis sous la bannière du Bureau de la Radio. Dans une note, le BLR évoque "l’absence de perspective pour la RNT en Europe comme en France qui, faute de modèle économique pertinent, ne représente que des charges d’exploitation conséquentes pour les radios, dans un contexte économique général défavorable".



Le Bureau de la Radio ne change pas son fusil d’épaule : "sans subventions publiques conséquentes, la RNT, dans son schéma actuel, n’a aucun avenir. Cette évidence est d’ailleurs corroborée par les exemples de nos grands voisins européens et des Etats-Unis, lesquels n’apportent guère d’illustrations contredisant un échec annoncé" précise cette note de quatre pages. Une note, essentiellement, à charge contre ce nouveau mode de diffusion, mais mode de diffusion qui sera néanmoins et officiellement lancé ce 20 juin à Paris, Nice et Marseille.
C’est ainsi que le Bureau de la Radio voit dans la RNT un risque de fragiliser l’écosystème global de la radio : "La viabilité économique du projet RNT fait défaut, dans un contexte de baisse des recettes publicitaires, qui pourrait s’accélérer avec une multiplication sans limite de l’offre qu’engendrera la RNT, au détriment de l’ensemble des acteurs du secteur radiophonique, en ce compris les radios  "indépendantes" elles-mêmes".

Priorité à l’IP pour plus de diversité

Le Bureau de la Radio s’appuie sur Internet qui donne accès à "une étendue de services associés bien plus vaste que la RNT et offrant des potentiels d’interactivité avec l’auditeur, ce que la RNT ne permet pas". Pour les grands groupes privés, la technologie du futur repose sur l’IP "en forte croissance en France, grâce à la généralisation des Smartphones et des tablettes, et de la réception IP mobile dans les véhicules (en suite de la réglementation européenne pour la norme eCall à compter d’octobre 2015), et en vient même à dépasser la RNT dans certains pays européens où elle a été lancée. Chez les 13-34 ans, c’est déjà plus d’un auditeur sur 4 qui utilise un terminal connecté pour écouter la radio".

La RNT trainerait-elle la patte à l’étranger ?

"La RNT a très vite été rattrapée par la réalité" indique le Bureau de la Radio qui pointe du doigt une éclosion soutenue financièrement sous forme soit de "lourdes subventions publiques, soit d’aides privées significatives (comme en Allemagne), autant d’aides qui n’ont jamais été envisagées dans le schéma de la RNT en France. Ainsi, il apparaît que dans de nombreux pays similaires à la France (par leurs modes de consommation, leur taille ou leur PIB), la RNT n’a pas rencontré le succès escompté tant en audience que par le parc de récepteurs commercialisés".
Des exemples ? Le Bureau de la Radio en donne. Aux USA, où l’on constate "une baisse du nombre de stations passant en radio numérique". Au Royaume-Uni qui vient de "renoncer à décider d’une date d’arrêt pour la diffusion analogique de la radio". En Allemagne où "seulement 4,8 % des Allemands utilisent la RNT". En Autriche où "les tests de la RNT en DAB+ sont sans cesse repoussés sur la capitale viennoise". En Belgique où "la nomination d’un nouveau gouvernement repousse tout déploiement éventuel à au moins 2 ans".

Des situations "totalement ubuesques"

Si en France, et pour les stations du Bureau de la Radio, ce mode de diffusion  semble déjà mort-né, certaines, appartenant à ces mêmes groupes, mais situées de l’autre côté de la frontière (lire ICI), diffusent déjà leurs programmes en RNT… Des situations qualifiées de "totalement ubuesques" par les opérateurs pro-RNT.  A quelques jours du lancement officiel de la RNT, certains s’interrogent sur cette stratégie du BLR : "Si les stations du Bureau de la Radio ne veulent pas diffuser leurs programmes sur la RNT française, alors pourquoi empêchent-elles les autres de le faire ?". Apparemment, le 20 juin devrait être aussi  le point de départ de nouvelles passes d’armes entre ceux qui y croient et ceux qui n’y croient toujours pas.


Frédéric Brulhatour
Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé... En savoir plus sur cet auteur

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