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Edito : la CNRA a peur des nouvelles radios

Rédigé par le Mercredi 5 Novembre 2014 à 09:00 | modifié le Mercredi 4 Janvier 2017 à 07:57



La CNRA (Confédération Nationale des Radios Associatives) est contre la RNT. On le sait depuis longtemps. Le syndicat est contre car le FSER, le Fonds de Soutien à l'Expression Radiophonique, ne va pas financer le simulcast, le fait de diffuser simultanément en FM et en RNT. Il est contre aussi car le FSER va financer les nouvelles radios associatives qui se lancent directement sur la RNT sans passer par la case FM...


La CNRA a publié hier un communiqué dans lequel il dénonce "le vrai coût de la RNT" qui induirait une baisse de 38% des financements aux radios associatives.
Son calcul est simple. La CNRA estime qu’avec la RNT, le nombre de radios associatives va augmenter de 50%. Avec la même somme, le FSER va donc financer beaucoup plus de radios, donc chaque radio verra sa subvention annuelle revue à la baisse.


Mais est-ce vrai ? Si les villes de Paris, Nice et Marseille ont vu la création de nombreuses radios associatives en RNT, il n’est pas du tout certain que l’on assiste au même phénomène sur tout le territoire. Nous remarquons que la CNRA prend comme base un coût de diffusion de 1 000€ par mois (12 000 € par an) pour Paris et Marseille... Ce sont des grandes villes. A Nice, nous savons que certains ne paient déjà plus que 600 € par mois.
 

Photo VDL
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Cela dit, so what ? Le FSER ne prend pas en compte les coûts de diffusion pour répartir entre les différentes radios les sommes dont il dispose. C’est donc aux radios concernées de s’en occuper. Il est évident que dans "les grandes villes", elles ont généralement davantage d’aides que dans les plus petites agglomérations.
Autre point : l’auto-diffusion. Contrairement à ce que dit la CNRA, l’auto-diffusion est possible en RNT. Elle ne se fait pas aujourd’hui car les zones ouvertes permettent de regrouper les différents programmes. L’auto-diffusion existe pour les petites zones dans les pays qui ont déjà lancé la RNT. Elle existe et cela avec des coûts réduits.

La CNRA estime qu’il faut "entre 2 à 5 émetteurs" pour couvrir complètement une zone . En fait, le nombre d’émetteurs nécessaire est nettement inférieur à ce qui était prévu. Par exemple, les radios présentes sur la RNT sont agréablement surprises de la couverture dont elles bénéficient. On prévoyait une quinzaine de d’émetteurs en Ile-de-France pour couvrir efficacement toute la capitale. Les professionnels estiment qu’il faut moins de cinq. Beaucoup seront des réémetteurs moins puissants et donc... moins chers. Dans les autres villes, rares seront celles où il faudra plus d’un ou deux émetteurs.

Enfin, la CNRA craint (avant d’avoir mal) que la concurrence entre les différents diffuseurs sera moins forte dans l’avenir et ainsi, ils en profiteront pour augmenter leurs tarifs. Possible mais pas du tout certain. L’auto-diffusion est toujours une réponse. Et si on se pose ce genre de questions en RNT, le problème se pose donc aussi en FM.
Et puis, la CNRA redoute ainsi que des radios associatives s’amusent à créer de nouveaux programmes rien que pour toucher une dotation plus importante du FSER. On sait que de nombreuses radios associatives sont mal gérées mais à ce point, cela serait désespérant...
Finalement, la CNRA aurait le même raisonnement que le Bureau de la radio : protégeons-nous contre les nouvelles radios ! Fermons le marché de la radio ! Et restons entre nous...
Ce n’est pas très confraternel.

Serge Surpin

Image VDL
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Tags : CNRA, FM, FSER, RNT
Serge Surpin
Journaliste spécialisé média, photographe et ancien Co-créateur de Satellifax. Gérant de SatMag.... En savoir plus sur cet auteur

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